Fallait-il maintenir ou annuler la « grande marche pour libérer la Côte d’Ivoire », prévue ce jour à Paris, à l’initiative du Rassemblement des Houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp) de France ? Youpeh Marcel, de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), Gnizako Gogoua du Rassemblement des républicains (Rdr), Léontine Howa du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et Dago Paul, Mouvement des forces d’avenir (Mfa) avaient à faire un choix cornélien. Finalement, jeudi soir, au terme d’une réunion houleuse de trois heures en présence de nombreux militants et sympathisants, ceux-ci se sont résolus à ne pas aller à l’encontre de la décision prise par MM. Bédié et Ouattara.
Gnizako Gogoua délégué du Rdr en France, a lu une note liminaire pour expliquer les raisons de cette annulation. « On ne va pas dans la rue comme on va au marché : pas de précipitation, pas d’impréparation. Nos responsables détiennent des données que nous n’avons pas en termes d’informations. C’est de façon solidaire que nous nous étions engagés à marcher. Donc, si la manifestation d’Abidjan a été reportée, logiquement nous devons reporter la nôtre. Sinon, elle n’aurait plus de sens », explique-t-il. Même argument chez Mme Howa, la déléguée du Pdci. Elle a également invité ses militants à la sagesse et à la patience. « Nous ne pouvons pas désavouer nos leaders. En tant que militants disciplinés, nous devons faire preuve de patience », lance-t-elle. En somme, la position des leaders du Rhdp de l’Hexagone est de respecter la discipline de leurs partis respectifs. Quitte à essuyer ici et là, les railleries et le courroux des militants et sympathisants désabusés. En effet, du côté de ces militants de l’opposition, la volte-face des houphouétistes passe difficilement. Partout, la colère et l’incompréhension dominent. « Je suis très déçu de nos dirigeants. C’est une grosse erreur d’annuler la marche. Gbagbo nous tourne en rond. Il n’y a aucune garantie qu’il y aura des élections », fulmine Adama Touré, cadre de banque à Paris. Pour de nombreux militants, les questions de sécurité évoquées à Abidjan n’étaient pas valables pour Paris. « Nous aurions pu marcher pour apporter notre soutien à nos responsables. », disent-ils en chœur. Nombreux sont ceux qui estiment que l’actuel président n’a pas hésité à outrepasser l’interdiction de marcher à lui faite par Houphouet-Boigny, à la veille de la visite du Pape Jean-Paul II.
Pour Fanta Koné du Rassemblement des femmes républicaines (Rfr), l’annulation de la marche demeure incompréhensible dans les rangs des militants. Cependant, si elle se dit personnellement compréhensive, si l’objectif de l’annulation est d’obtenir le retour de la Banque africaine de développement (Bad) en Côte d’Ivoire, tout de même. Après tout, le pays n’a-t-il pas assez souffert de cette crise ?
Les présidents du Pdci et du Rdr sont avertis : une explication efficiente s’avère nécessaire pour amener leurs militants à saisir la portée de ce recul. Au risque d’essuyer de nombreuses défections au moment opportun.
Karim Wally à Paris
Gnizako Gogoua délégué du Rdr en France, a lu une note liminaire pour expliquer les raisons de cette annulation. « On ne va pas dans la rue comme on va au marché : pas de précipitation, pas d’impréparation. Nos responsables détiennent des données que nous n’avons pas en termes d’informations. C’est de façon solidaire que nous nous étions engagés à marcher. Donc, si la manifestation d’Abidjan a été reportée, logiquement nous devons reporter la nôtre. Sinon, elle n’aurait plus de sens », explique-t-il. Même argument chez Mme Howa, la déléguée du Pdci. Elle a également invité ses militants à la sagesse et à la patience. « Nous ne pouvons pas désavouer nos leaders. En tant que militants disciplinés, nous devons faire preuve de patience », lance-t-elle. En somme, la position des leaders du Rhdp de l’Hexagone est de respecter la discipline de leurs partis respectifs. Quitte à essuyer ici et là, les railleries et le courroux des militants et sympathisants désabusés. En effet, du côté de ces militants de l’opposition, la volte-face des houphouétistes passe difficilement. Partout, la colère et l’incompréhension dominent. « Je suis très déçu de nos dirigeants. C’est une grosse erreur d’annuler la marche. Gbagbo nous tourne en rond. Il n’y a aucune garantie qu’il y aura des élections », fulmine Adama Touré, cadre de banque à Paris. Pour de nombreux militants, les questions de sécurité évoquées à Abidjan n’étaient pas valables pour Paris. « Nous aurions pu marcher pour apporter notre soutien à nos responsables. », disent-ils en chœur. Nombreux sont ceux qui estiment que l’actuel président n’a pas hésité à outrepasser l’interdiction de marcher à lui faite par Houphouet-Boigny, à la veille de la visite du Pape Jean-Paul II.
Pour Fanta Koné du Rassemblement des femmes républicaines (Rfr), l’annulation de la marche demeure incompréhensible dans les rangs des militants. Cependant, si elle se dit personnellement compréhensive, si l’objectif de l’annulation est d’obtenir le retour de la Banque africaine de développement (Bad) en Côte d’Ivoire, tout de même. Après tout, le pays n’a-t-il pas assez souffert de cette crise ?
Les présidents du Pdci et du Rdr sont avertis : une explication efficiente s’avère nécessaire pour amener leurs militants à saisir la portée de ce recul. Au risque d’essuyer de nombreuses défections au moment opportun.
Karim Wally à Paris