Appréhendé puis interrogé lundi dernier, par les éléments du groupe de documentation et de recherche (Gdr) de la gendarmerie, Fofana Baya, principal suspect dans cette affaire, a avoué qu’il est bel et bien en connexion avec les quatre éléments proches du sergent-chef Ibrahim Coulibaly alias IB. Ceux-ci ont été arrêtés le 25 février par la même unité de la gendarmerie. Il s’agit de Traoré Ibrahim, de Issouf Coulibaly, de Adama Traoré et de Chérif Mamadou. Après la confrontation entre Fofana Baya et ces quatre personnes notamment Issouf Coulibaly, sous-officier de gendarmerie, il ressort que les armes saisies le 5 mai à Anyama étaient la propriété du sergent-chef IB. C’est Baya lui-même qui dit, lors de son interrogatoire au Gdr : « Issouf fait partie des éléments arrêtés par la gendarmerie en février. C’est Issouf qui m’a dit de garder les armes qui ont été découvertes dans la maison où j’habite à Anyama. Ces armes à feu et les treillis saisis étaient destinés aux éléments recrutés. Tout ceci fait partie du plan de déstabilisation de la République. Et, c’est Issouf alias Manitou qui venait stocker les armes dans la maison où je dormais ». Pour être encore plus précis dans sa déclaration, Baya souligne que le sous-officier de gendarmerie a un signe qui permet de le distinguer des autres prévenus. « Je connais bien Manitou. Il a un doigt coupé. Je l’ai formellement identifié », lâche-t-il après une série de bastonnade. Interrogé sur la découverte des armes à feu, Issouf reconnaît que celles-ci appartiennent au sergent-chef IB. «C’est lui qui me les a confiées. Ces armes rentrent dans le cadre du plan de déstabilisation entrepris », déclare-t-il succinctement. Selon une source bien informée, mercredi, les prévenus ont été filmés par le service de presse de l’armée. Signalons que c’est le 5 mai, dans une cour commune à Anyama, que les éléments du Gdr et ceux de l’unité d’intervention rapide de la gendarmerie ont saisi d’importantes armes de guerre. Selon le Gdr, Ibrahim, Issouf, Adama, Chérif et Baya ont pris une part active dans le projet de coup d’Etat de décembre 2007. L’affaire avait été baptisée « Noël à Abidjan » sous la houlette du sergent-chef Ibrahim Coulibaly alias « IB ».
Bahi K.
Bahi K.