Quatrième invité, jeudi à l’hôtel communal de Cocody, à la tribune sur « Les débats du cinquantenaire », Gnamien Konan, le président de l’Union pour la Côte d’Ivoire (Upci), a développé le thème « Comment moraliser la vie publique en Côte d’Ivoire, cinquante ans après l’indépendance ? ». La crise que traverse la Côte d’Ivoire est, de son avis, aussi bien de la responsabilité des politiques que des citoyens. Il a exhorté le peuple à plus de maturité en prenant son destin en main. « Il faut que la population se réveille. Même pour que les jeunes, pour qui nous nous battons, viennent à une marche, il faut les transporter, leur donner 1.000 francs, des sandwiches, des tee-shirts. Sinon, ils ne viennent pas », a-t-il regretté. L’ancien directeur général de la douane a salué le camp présidentiel et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) pour avoir abouti, à propos de la marche initialement prévue le 15 mai, à un accord qui vient apaiser l’atmosphère nationale. « Je salue le dialogue interne initié à l’occasion de cette marche. Nous avons toujours souhaité que les Ivoiriens se parlent », s’est-il réjoui non sans dénoncer le retard dans la tenue de l’élection présidentielle. « Tout avançait bien jusqu’à ce qu’on ait la liste blanche. A partir de là, on a perdu la date. On a limogé Mambé pour rien », a critiqué le conférencier qui a accusé le camp présidentiel de ne pas vouloir aller au vote. De son avis, « si nous voulons aller aux élections, nous devons y aller avec les six millions d’inscrits (des listes blanche et grise, ndlr). Si nous voulons sortir de la crise, laissons tomber les questions de nationalité. Nous sommes trop mélangés et l’affaire est trop compliquée ». Gnamien Konan propose également, pour sortir de la crise, une transition de trois ans avec un présidium composé de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Le gouvernement sera composé de technocrates et ceux-ci n’auront qu’un rôle consultatif. La moralisation de la vie publique, à l’en croire, passe par la présence à la tête du pays, d’un dirigeant qui est lui-même un modèle. « La Côte d’Ivoire n’a pas un problème d’argent, mais de gouvernance », a-t-il argumenté.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza