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Sport Publié le lundi 17 mai 2010 | Nord-Sud

Gogoua Paul (Président section Handball Africa Sports Dames) :(Président section Handball Africa Sports Dames) : “J`ai retrouvé l`Africa dans un abandon total…”

L'inoxydable président de la section handball de l'Africa Sports a la sulfureuse réputation de ne pas utiliser la langue de bois pour dire ce qu'il pense. Quand il l'ouvre, en effet, ça fait quelques dégâts. Recevant le service des Sports de Nord-Sud Quotidien à son domicile, à la Riviera Palmeraie, Gogoua Paul dit « Pablo » comme on le surnomme affectueusement, s'exprime sur l'actualité du handball ivoirien et crache certaines vérités.

•Un jour, assis dans les gradins du Forum de l'Université de Cocody, un supporter de l'Africa, déçu de la défaite de son équipe, a lancé : « Il faut que Pablo revienne. C'est lui seul qui peut sauver l'équipe… ».
C'est l'avis du supporter. S'il l'a dit, c'est qu'il reconnaît mes mérites. J'ai beaucoup apporté à la section handball de l'Africa avec mes amis.

•Parlez-nous de votre histoire d'amour avec le handball et l'Africa?
Je côtoie l'équipe depuis que Légré Charles dirigeait les sports de main à l'Africa. Il m'avait fait appel en me nommant vice-président, chargé des affaires sociales. Nous avons fait chemin ensemble et en 1989 il y a eu ici la Coupe d'Afrique des clubs champions. L'équipe de Bassam étant championne, l'Africa s'était engagée à titre personnel et a été sorti par cette équipe en demi-finale. C'est à partir de ce moment que nous avons effectué de grands recrutements (Namama Fadiga, Mariam Koné, Olivia Auta, Awa Zoromou…). L'année qui a suivi, nous sommes allés à Brazzaville où nous avons été médaillés de Bronze. C'est après, que le président Simplice Zinsou m'a demandé de diriger l'équipe car Légré Charles et lui ne s'entendaient plus. Voilà l'histoire !

•Aujourd'hui, quelle est la nature de vos rapports avec Simplice Zinsou?
Aucun nuage ! Chacun est occupé. Récemment, j'étais chez lui mais on m'a laissé entendre qu'il se trouve en Europe.

•Il y a quatre ans, vous avez dû laisser la section handball de l'Africa à Zéhi Sébastien puis à Gnahoua Dorgelès. Comment avez-vous vécu votre éloignement de l'équipe ?
Je précise que Gnahoua Dorgelès n'a jamais été président de la section handball de l'Africa. Il avait juste été nommé délégué général par Zéhi Sébastien. J'étais allé rendre visite au président Zinsou un samedi et le ministre Hamed Bakayoko était présent. C'est alors que le président Zinsou lui a demandé d'aider l'Africa. Il a accepté et a demandé au Dg de la Poste, à l'époque, Zéhi Sébastien, de soutenir l'Africa. Des moyens ont été dégagés et j'ai accepté que Zéhi Sébastien intègre notre section. C'est l'erreur que je n'aurais jamais dû commettre.

•Que voulez-vous dire ?
Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Mais l'Africa handball était devenu méconnaissable. Il y avait trop de querelles. J'étais dans mon coin tout en ayant le soutien des joueuses.

•Dans quel état avez-vous retrouvé l'équipe, la saison dernière ?
L'équipe était complètement abandonnée. J'ai récupéré l'équipe seulement deux semaines avant l'ouverture de la saison. J'ai paré au plus pressé. Cahin-caha, nous avons terminé vice-champions de Côte d'Ivoire.

•Avec votre longue expérience, quelle thérapie faut-il à la section handball de l'Africa pour redevenir le foudre de guerre qu'elle a été par le passé ?
L'Africa a un problème.

•Lequel ?
Chaque saison, nous perdons nos meilleures joueuses qui vont monnayer leur talent en Europe. En deux ans, nous avons perdu près de douze joueuses. C'est donc l'éternel recommencement. Voilà notre problème à l'Africa.

•La solution n'est-elle pas dans la formation ?
Cela est vrai mais l'Africa est un club à résultats. Et personnellement, je suis adepte des résultats immédiats. Je veux toujours faire plaisir aux supporters et aux autorités sportives qui nous soutiennent.

•Quel est votre objectif, cette année ?
Nous voulons revenir au premier plan. C'est l'objectif principal !

•Bénéficiez-vous de l'appui du comité-directeur de l'Africa ?
Le comité-directeur de l'Africa est concentré sur le football. Et il y a beaucoup de problèmes là-bas. Je comprends. Quand Kuyo Téa Narcisse évoluait à l'Africa, j'étais déjà dirigeant de l'équipe. Il m'est donc difficile d'aller, chaque jour, m'apitoyer sur notre sort auprès de lui. Cela, je ne peux pas le faire. Cette année, nous avons pu boucler notre budget. Les salaires, les primes d'entraînements et les primes de matches qui ont été doublées sont régulièrement payées. Nous nous débrouillons pour tenir nos engagements.

•A combien s'élève votre budget 2010 ?
Il s'élève à 27 millions de francs Cfa.

•Entre le président du Rombo Sports, Dicko Souleymane et vous, ce n'est pas le grand amour. Qu'est-ce qui vous oppose ?
Oui ! Je ne m'en cache pas. Je pardonne mais je n'oublie pas. Dicko Souleymane que je respectais, m'a fait beaucoup de coups tordus. Il paraît qu'il est malade. A l'époque, j'aurais couru. J'aurais été le premier à son chevet.

•Que lui reprochez-vous concrètement ?
Il avait dit aux gens qu'il ne me serrerait plus la main. Pourtant quand Dicko devait créer le Rombo Sports, j'ai été le premier à guider ses pas. En 1999, sans l'avis de mes amis, j'avais remis 15 millions de francs Cfa au Rac et au Rombo, sur les fonds de l'Africa qui disputait à Cotonou, la Coupe d'Afrique des clubs champions en même temps que ces deux équipes. Par la suite, Dicko Souleymane a eu un comportement peu honnête envers l'Africa.


•Soyez plus explicite…
J'ai coupé tous rapports avec Dicko Souleymane. Nos relations sont inexistantes et je m'en porte mieux. Je n'en dirais pas plus.

•Nous insistons…
Quand le président Serh Maxime a quitté la Fédération ivoirienne de handball (Fihb), Dicko Souleymane était quasiment devenu le patron. Il faisait la pluie et le beau temps et avait tout manigancé pour « casser » l'Africa.

•Quelle est cette affaire « Samadoulougou Fatimata » ?
(Il soupire)

•Vieux routier que vous êtes, comment vous êtes-vous laissé duper par cette joueuse du Rombo Sport ?
Je n'ai pas été dupé…

•Que s'est-il passé alors ?
Les techniciens de l'Africa m'ont dirigé vers elle dans le but de la recruter. Je suis donc allé la rencontrer à son domicile à Gonzagueville en présence de son mari. Elle a posé ses conditions. Elle a réclamé un million de francs Cfa à la signature. Le lendemain, vers 14h, elle a reçu cet argent. La joueuse a signé certains documents (fiche de mutation, visite médicale etc.). Elle a même signé des documents qui stipulent qu'elle démissionnait du Rombo. Ce n'est que la licence qu'elle n'avait pas signé.

•Pourquoi ?
La Fédération n'avait pas encore mis les licences à la disposition des clubs. Mais Fatimata avait déjà donné ses photos. Après, j'ai appris qu'elle s'entraînait encore avec le Rombo. Je suis allé lui dire qu'elle était désormais à l'Africa et qu'elle devait respecter ses engagements.

•Que s'est-il passé par la suite ?
Son mari m'a téléphoné. Je suis allé dans la cour familiale de la joueuse et sa mère m'a laissé entendre que Fatimata n'avait pas le cœur à l'Africa. J'ai dit OK. Mais qu'on me rembourse mon million. De rendez-vous en rendez-vous, je n'ai rien reçu. Je suis donc allé voir le Procureur de la République pour me plaindre. J'ai déposé une plainte en bonne et due forme. La police criminelle est allée la chercher, avec son mari, mardi dernier. Elle a passé trois heures de temps dans ses locaux. Il y a eu de nombreuses interventions. J'ai finalement demandé qu'elle signe un engagement et j'ai donné un délai. Le 30 juin.

•Que feriez-vous si le 30 juin vous n'êtes pas remboursé ?
Si Samadoulougou ne dépose pas le million à la date du 30 juin, au plus tard, sur la table de la police criminelle, elle sera déférée à la Maca. J'ai compris que certaines personnes faisaient du boucan pour rien. Elles n'ont pas de relations.

•Faites-vous allusion aux dirigeants du Rombo ?
Oui. J'ai prouvé aux amis du Rombo qu'ils ne sont rien. Sans me vanter, ma joueuse ne peut pas faire une minute dans les locaux de la police. Comme vous l'avez dit, on ne roule pas dans la farine un vieux routier comme moi. A cause de cette affaire, elle avait déménagé à Koumassi. Mais elle ignorait que j'avais toutes les informations sur ses mouvements. Si je n'ai pas mon argent, fin juin, elle sera déférée. D'ailleurs, j'ai reçu beaucoup d'appels d'encouragement de mes pairs. Ils disent que cette affaire va servir de leçons aux autres.

•Votre nom est revenu aussi dans l'affaire « Queens »… Que pouvez-vous dire pour votre défense ?

Un de vos confrères, qui écrit dans un journal spécialisé en sport, a fait écho de cela en m'accusant indirectement d’être l'instigateur à la relégation de l'équipe de Queens. Et il a précisé que je suis le parrain de l'actuel président de la Fédération ivoirienne de handball (Fihb), le colonel Joseph Ouéréga.

•Vrai ou faux ?
Faux ! Ce qu'il oublie de dire, c'est que je suis aussi son parrain les week-ends. Chaque samedi, je deviens son parrain.

•Faites-vous allusion au journaliste qui a écrit ces présumés mensonges ?
Oui. Il se reconnaîtra. Et il sait de quoi je parle. Joseph Ouéréga est médecin et officier de l'armée. Comment puis-je lui donner des instructions ? Je ne siège pas au comité-directeur de la Fihb. C'est un garçon poli. Etant président de la Soa, Joseph Ouéréga avait combattu l'Africa. Il est venu chez moi et a fait son mea-culpa par la suite. Lorsqu'il est venu me voir, il a justement rencontré le journaliste en question. Nous tenions même souvent à trois les réunions d'avant campagne… Les gens racontent plein de choses. Est-ce moi qui ai demandé aux dirigeants de Queens de scanner et de trafiquer, dans un cyber café, les documents de leurs joueuses ? Une chose est sûre. Tant que Pettémé et Niamkey Joseph, ex-membre de la Fihb sous Serh Maxime, seront derrière Queens, je combattrai cette équipe. Ça, je l'ai dit et je le maintiens.

•Que pensez-vous des deux ans de Joseph Ouéréga à la tête de la Fihb? Est-il l'homme de la situation?

Je soutiens toujours Joseph Ouéréga. Il faut juger les gens sur des faits. Quand OB arrivait, il a terminé 4è à la Can en Tunisie. Et nous avions raté le train du Mondial. Après, nous sommes allés à la Can 2008 en Angola où nous avions terminé 2è. Sous OB, la Côte d'Ivoire a donc disputé un Mondial dames. Joseph Ouéréga est arrivé et nos dames ont terminé à la 3è place, l'an dernier, à la Can en Egypte. A l'époque d'OB, les clubs étaient forts et la parafiscalité était de onze millions. Aujourd'hui, elle tourne autour de 3 millions seulement. Le football a tous les sponsors. Je reconnais qu'OB était un bon animateur et avait un carnet d'adresses. Ouéréga, lui, est rigoureux. C'est un bon militaire. Il frappe quand il le faut ! Si demain, il y a une Ag élective, la voix de l'Africa irait à Joseph Ouéréga.

Entretien réalisé par Choilio Diomandé et Guy-Florentin Yaméogo
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