Depuis quelques jours, le Quotidien “L`Expression” est l`objet d`un traitement particulier de la part de services de sécurité de l`Etat de Côte d`Ivoire. En première ligne, la Direction de surveillance du territoire, la DST. En effet, suite aux manifestations dans la ville de Gagnoa le 19 février 2010 consécutives à l`appel du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et de la paix, RHDP, notre collaborateur Diarrassouba Youssouf, de son pseudo Gnaoré David est dans le viseur de cette direction de la police nationale. Le jeudi 6 mai 2010, Gnaoré David est convoqué à la préfecture de police de Gagnoa. Sur les lieux, le lendemain vendredi, il est reçu par l`adjoint au préfet qui l`informe que la convocation émane de la DST qui lui demande d`être dans ses locaux le mardi 11 mai 2010 à Abidjan. Le journaliste ne reçoit pas de convocation formelle de la DST. Saisis, nos conseils exigent une convocation en bonne et due forme conformément aux règles de l`art. Dans l`attente de cette convocation, le dimanche 9 mai, David qui est par ailleurs enseignant dans la ville reçoit un coup de fil de son proviseur lui demandant de le retrouver à son bureau. Il s`y rend en compagnie de monsieur Diarassouba Moussa Daouda, représentant local du MIDH, Mouvement ivoirien des droits humains. Dans le bureau, notre collaborateur sera en face de policiers de la DST venus d`Abidjan. Il s`agit du commissaire Adey Romain et du lieutenant Aké Djro. Ils sont accompagnés par deux techniciens informatiques M Tanoh Jacques et Bakayoko Moussa. Les policiers de la DST déclinent leur identité et décident d`aller perquisitionner le domicile du journaliste. Ce qui fut fait durant trente minutes. Après quoi, il est soumis à un interrogatoire jusqu`à 19 heures. Le lendemain lundi, les policiers ne lâchent pas prise. Ils exigent d`examiner la boîte E-mail du journaliste, s`intéressent aux articles et aux images sur les victimes du 19 févier 2010 envoyés à “l`Expression”, et enregistrent les contacts des supérieurs de Gnaoré à la rédaction en l`occurrence K. Marras, le chef du service politique et de Doumbès le secrétaire général de la rédaction. Après quoi, les policiers emportent l`ordinateur portable du journaliste et lui font signer les procès verbaux de l`audition et de la perquisition.
Au détour des questions auxquelles il a été soumis, les griefs portés contre Gnaoré portaient sur des présumées informations livrées à la chaîne française France 24 et des images et informations salissantes sur le chef de l`Etat et l`Etat de Côte d`Ivoire.
Pour nous, ces agissements sont tout simplement inacceptables. Comment la couverture d`une manifestation publique peut-elle être l`objet d`un harcèlement de la DST? Comment, même si cela était avéré, des informations données sur les victimes d`une marche publique à une chaine de télévision seraient de la part d`un journaliste un acte de subversion de nature à mettre en branle la DST? Nous nous interrogeons sur les vrais motifs de cet acharnement. Nous n`avons pas fini de digérer cette couleuvre que le mercredi 12 mai 2010, un coup de fil du chef de service Communication de la Gendarmerie nationale demande à Sam Wakouboué, un autre collaborateur de se présenter le vendredi 14 mai à la direction de la documentation et des recherches de cette institution militaire. Nous nous rendons, le concerné, un délégué du MIDH, un autre du CNP et moi-même à la DGR. Le patron du service le colonel Gnahoré nous fait savoir son mécontentement suite à un commentaire qui a accompagné le papier de Sam. Wakouboué paru dans notre livraison du 6 mai 2010 sur la cache d`armes découverte à Anyama. Les explications franches pendant une heure ont permis d`exprimer les griefs de la gendarmerie et les exigences professionnelles qui ont conduit à la prise de position du journaliste sur le sujet.
Au total, l`ensemble des actes d`interpellation et de quasi persécution de la part notamment de la DST sont des signes visibles que l`Etat de Côte d`Ivoire s`éloigne des vertus en matière de liberté de presse. Nous exprimons ici et solennellement notre ras-le-bol face aux manœuvres d`intimidation. Et demandons à l`Etat de cesser immédiatement ces actes de nature à perturber la sérénité de la rédaction. Nous sommes inquiets parce que ces genres de méthodes, par le passé, ont conduit à des dérapages graves contre l`intégrité physique des journalistes et la sécurité des installations des entreprises de presse.
Je vous remercie.
Abidjan, le 17 mai 2010
Le Directeur de Publication
D. Al Seni
Au détour des questions auxquelles il a été soumis, les griefs portés contre Gnaoré portaient sur des présumées informations livrées à la chaîne française France 24 et des images et informations salissantes sur le chef de l`Etat et l`Etat de Côte d`Ivoire.
Pour nous, ces agissements sont tout simplement inacceptables. Comment la couverture d`une manifestation publique peut-elle être l`objet d`un harcèlement de la DST? Comment, même si cela était avéré, des informations données sur les victimes d`une marche publique à une chaine de télévision seraient de la part d`un journaliste un acte de subversion de nature à mettre en branle la DST? Nous nous interrogeons sur les vrais motifs de cet acharnement. Nous n`avons pas fini de digérer cette couleuvre que le mercredi 12 mai 2010, un coup de fil du chef de service Communication de la Gendarmerie nationale demande à Sam Wakouboué, un autre collaborateur de se présenter le vendredi 14 mai à la direction de la documentation et des recherches de cette institution militaire. Nous nous rendons, le concerné, un délégué du MIDH, un autre du CNP et moi-même à la DGR. Le patron du service le colonel Gnahoré nous fait savoir son mécontentement suite à un commentaire qui a accompagné le papier de Sam. Wakouboué paru dans notre livraison du 6 mai 2010 sur la cache d`armes découverte à Anyama. Les explications franches pendant une heure ont permis d`exprimer les griefs de la gendarmerie et les exigences professionnelles qui ont conduit à la prise de position du journaliste sur le sujet.
Au total, l`ensemble des actes d`interpellation et de quasi persécution de la part notamment de la DST sont des signes visibles que l`Etat de Côte d`Ivoire s`éloigne des vertus en matière de liberté de presse. Nous exprimons ici et solennellement notre ras-le-bol face aux manœuvres d`intimidation. Et demandons à l`Etat de cesser immédiatement ces actes de nature à perturber la sérénité de la rédaction. Nous sommes inquiets parce que ces genres de méthodes, par le passé, ont conduit à des dérapages graves contre l`intégrité physique des journalistes et la sécurité des installations des entreprises de presse.
Je vous remercie.
Abidjan, le 17 mai 2010
Le Directeur de Publication
D. Al Seni