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Politique Publié le mercredi 19 mai 2010 | Notre Voie

Rencontre Gbagbo-Ouattara - Les non-dits d’un tête-à-tête

© Notre Voie Par Cecom RDR
Sortie de crise: ADO a reçu le président Gbagbo
Lundi 17 mai 2010. Abidjan, Cocody. Résidence du Dr Alassane Dramane Ouattara. Le président du RDR reçoit le président Laurent Gbagbo
Quarante huit heures après le tête-à-tête Gbagbo-Ouattara au domicile du dernier cité, les langues se délient déjà à l’image de celle d’un des collaborateurs du président du Rdr que nous avons rencontré. Il n’est pas content des résultats obtenus par son mentor. Il est très amer, ce bras droit du président du RDR. La raison ? Il n’apprécie pas du tout la façon dont son patron a mené le débat en face de Laurent Gbagbo. «Je confirme ce que vous avez écrit aujourd’hui (ndlr ; hier). Le président (ndlr : Ouattara) a cédé sur le point de l’audit de la liste électorale. Je ne sais pas qui vous a soufflé ça, mais vous êtes dans le vrai. En tout cas, par rapport à ce qui m’a été rapporté, par l’entourage du Président, vous y êtes. Maintenant qu’il a cédé, que va-t-on dire en ce moment à nos militants ?» La seule satisfaction cependant, poursuit-il, est qu’il a tenté de coincer le chef de l’Etat sur la radiation qui s’effectue actuellement sur la liste électorale et qui ne concerne que les gens du nord. Mais, d’après ce qui m’a été raconté, Laurent Gbagbo lui a fait un cours d’histoire et de géographie sur les mouvements migratoires des peuples en Afrique subsaharienne et ses frontières. Il lui a même donné l’exemple d’un député de l’ancien Soudan français (actuel Mali) qui portait le même nom qu’un homme politique ivoirien du nord de la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo aurait même dit que (je ne suis pas très sûr) la chance que les gens du nord n’ont pas et que les autres ont est que leurs noms peuvent se retrouver à l’identique en Guinée, au Mali, au Burkina, pays frontaliers. Selon notre interlocuteur, le chef de l’Etat voulait montrer que personne ne cherche à chasser les gens du nord. Et que ceux qui sont recherchés ont un dénominateur commun ; ils sont tous des fraudeurs. Ils peuvent provenir du nord, du sud, de l’est, de l’ouest ou d’ailleurs. Quand on lui demande ce qu’il sait des événements du 19 septembre 2002, il répond avec vigueur par une question : «Que voulez-vous que le président (Ouattara) dise ? Il n’a pas varié. Il a dit ce qu’il a toujours dit à savoir qu’il n’est concerné ni de près ni de loin par la survenue de la rébellion». Et qu’a répondu Laurent Gbagbo ? Réponse : «Sur ce point, curieusement, le chef de l’Etat n’a rien dit. Il s’est contenté d’un sourire en coin. En tout cas, c’est ce qui m’est revenu». Quand on lui demande ce qui motive sa grosse colère, il répond : «C’est parce que le président Ado n’a rien obtenu. Peut-être qu’il cache des choses mais ce que je sais est que quand on va à des discussions, c’est pour pratiquer le donnant-donnant. Or, j’ai le sentiment qu’il n’a fait que donner à son vis-à-vis. Ce qui m’énerve». Puis, il reprend la parole : «En ce qui concerne l’audit de la liste électorale, on peut dire, à sa décharge, qu’il partait handicapé, puisqu’une semaine avant lui, et sans son avis, Bédié avait déjà donné son accord à Gbagbo. Il ne pouvait plus dire autre chose au risque de passer pour celui qui ne compte que sur la fraude pour gagner». Ne lui dites surtout pas que Ouattara a gagné avec la date de l’élection présidentielle qui va être fixée bientôt, il vous coupe et tranche : «Je vous dis qu’il n’a rien obtenu. Soro a déjà dit à tout le monde qu’il ne veut plus fixer de date qui ne va pas être respectée à cause des problèmes structurels qu’il rencontre sur le terrain. Par ailleurs, il a informé les partis politiques qu’il n’acceptera plus de date qui ne provienne des techniciens en particulier les militaires. Quand on sait tout ça et qu’on sait par ailleurs que les deux camps ne se sont pas encore entendus sur le désarmement, on comprend que la date n’est pas pour maintenant». L’entretien avec le collaborateur de Ouattara n’a pu aller à son terme tellement l’homme était hors de lui-même. Avant de nous quitter, il a tout de même salué «le courage du président (Ouattara) qui a accepté de parler avec le chef de l’Etat au moment où on s’y attendait le moins». Il a promis, «inch allah !», de nous revoir pour répondre à la dernière question qui lui a été posée concernant l’après-élection sur lequel son mentor a particulièrement insisté. Va-t-on encore vers un autre partage du pouvoir après l’élection présidentielle prochaine ? Qui sait ! Abdoulaye Villard Sanogo
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