x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 19 mai 2010 | Le Nouveau Réveil

Kouadio Konan Bertin (KKB), président de la Jpdci face à la presse, hier : “Le Pdci doit cesser de constituer une planche de salut pour Gbagbo chaque fois qu`il sera en train de se noyer”

© Le Nouveau Réveil Par DR
Report de la marche du 15 mai: KKB affirme son soutien au président Bédié
Mardi 18 mai 2010. Abidjan, Maison du parti à Cocody. Le président kouadio Konan Bertin anime une conférence de presse après le report de la marche du 15 mai
Kkb a animé une conférence de presse, hier, au siège de son parti à Cocody. Le président national des jeunes du Pdci-Rda, co-organisateur de la marche du 15 mai dernier reportée à une date ultérieure, a suscité cette rencontre avec les journalistes pour inviter ses camarades jeunes à ne point baisser la garde, mais plutôt à rester mobilisés pour arracher la date de l`élection présidentielle. Ci-dessous, l`intégralité de son intervention liminaire.

Mesdames, messieurs, chers amis de la presse nationale et internationale,
Je vous adresse mes sincères remerciements pour cette présence à la fois quantitative et qualitative.
L`actualité sociopolitique dans notre pays est marquée, depuis quelques jours, par la grande marche du 15 mai 2010 que le RJDP s`était proposé d`organiser et dont le report, décidé par les présidents du PDCI et du RDR, a semé le doute, la tristesse, la déception et parfois même la colère au sein de la population ivoirienne sur toute l`étendue du territoire national, et même au-delà de nos frontières. Encore une fois, le Président BEDIE vient de démontrer à la face du monde qu`il a horreur qu`on verse le sang des innocents. Souvenez-vous qu`en 1999, HKB, par le don de soi et au nom de son patriotisme, a fait le sacrifice suprême d`abandonner son fauteuil présidentiel pour sauver des vies humaines et l`on a pu entendre dire ceci: " C`est la première fois en Afrique noire qu`on assiste à un coup d`Etat sans effusion de sang et, cela, par la volonté d`un seul homme: Aimé Henri Konan BEDIE ".
Au nom de la JPDCI RDA, nous nous félicitons de la lucidité et de la clairvoyance politique du Président Aimé Henri Konan BEDIE. Candidat aux élections présidentielles, homme de mesure, BEDIE vient, en leader éclairé du PDCI RDA, de démontrer son amour pour la Côte d`Ivoire. Par cet acte, il nous montre ce que signifie "être patriote". De plus, à toutes les mauvaises langues qui distillent au sein du peuple qu`il est rancunier, BEDIE vient de répondre par la plus belle des manières. Son "cœur est si petit qu`il n`y a pas la moindre place pour la haine" et la rancune. Vous qui êtes présents, faites parvenir ce message aux absents: BEDIE est le rassembleur dont la Côte d`Ivoire a besoin. Dans ce contexte de sortie de crise, il est celui qui peut réconcilier les Ivoiriens en leur faisant entendre la voix de la sagesse. BEDIE est guidé et inspiré par Dieu. Or, comme ledit le Saint Coran, "quiconque est guidé par Dieu, nul ne l`égare". C`est pourquoi, nous réaffirmons, ici et maintenant, notre attachement et notre soutien inconditionnels à notre leader et candidat, j`ai nommé, Henri Konan BEDIE.
Je voudrais joindre à ces remerciements une adresse spéciale à mes pairs du RJDP qui, par leur engagement exemplaire et surtout leur sens élevé du devoir, ont su, dans ces circonstances, prendre la pleine mesure de leur responsabilité en ayant à l`esprit l`unique chose qui nous lie: le bonheur du peuple de Côte d`Ivoire! Chers amis et frères, la lutte continue et sera encore plus palpitante.
La politique, ainsi que nous l`enseigne le Père-Fondateur, est la saine appréciation des réalités du moment, bonnes ou mauvaises. Il faudra tôt ou tard adapter notre combat au contexte sociopolitique et en tenant compte de la duplicité et de la capacité de nuisance de l`adversaire. De quoi s`agit-il ?
Depuis au moins dix ans, la Côte d`Ivoire vit dans la peur, la terreur et la misère. Le peuple ivoirien souffre dans sa chair et dans son âme. Cette souffrance, dont le cynisme de Laurent Gbagbo et de ses séides constitue la cause principale, se prolonge et s`accentue chaque jour. Nous sommes fatigués de vivre dans un effroi sans fin. Nous sommes fatigués des manœuvres dilatoires du FPI qui ruse avec le peuple ivoirien, ce peuple humilié, honni, trahi et délesté de sa dignité et de sa souveraineté.
Mesdames, messieurs, chers amis de la Côte d`Ivoire, Constatons ensemble que dans l`esprit de Laurent Gbagbo et des Refondateurs, l`APO (Accord Politique de Ouagadougou) n`existe plus que sur papier depuis la crise consécutive à la double dissolution de la CEI et du gouvernement. Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l`écoute. Tant pis pour ceux qui croient encore que la bonne foi fait partie du lexique politique de Laurent Gbagbo.
Constatons aussi que la Commission Electorale Indépendante (CEI) a perdu tous ses repères. Elle s`apparente, aujourd`hui, à un navire ivre. Ce qui signifie que la perspective d`une élection imminente n`est plus qu`une simple vue de l`esprit.
Que dire alors de la vie quotidienne des Ivoiriens? Ce peuple ivoirien qui vit sans Carte Nationale d`Identité, sans électricité, sans eau potable, sans un minimum de soins de santé et j`en passe. Trop, c`est trop. La Côte d`Ivoire, naguère "modèle de l`espérance promise à l`humanité", ainsi que le proclame notre hymne national, ne mérite pas un tel sort. Chers compatriotes, " il existe une misère plus grande que celle de mourir de faim dans le désert: c`est de ne pas avoir à manger dans la terre de Canaan "
(José Americo, 1887).
Nous, jeunes de Côte d`Ivoire, exaspérés, dégoûtés, estimons que l`heure est venue de mettre un terme à la calamité qui nous frappe. Comme disait un jour le Président BEDIE, avec l`élégance langagière qu`on lui connaît: "Le vase de nos exaspérations a atteint ses limites".
Pour nous, jeunes de Côte d`Ivoire, que dis-je, Peuple de Côte d`Ivoire, la coupe est pleine. On nous a trop volés. On nous a trop violés, dans nos droits, dans notre humanité. Il faut agir. Et agir maintenant.
C`est dans ce contexte que le 21 mars 2010, à l`occasion de l`Assemblée Générale Ordinaire de la JPDCI, nous avons décidé d`organiser cette grande marche de délivrance à laquelle le peuple de Côte d`Ivoire a donné sa caution et son onction. Car, il faut bien comprendre que notre combat est celui de la restauration de la dignité du peuple de Côte d`Ivoire. Il s`agit de sauver la Côte d`Ivoire et de lui redonner des chances de redevenir un pays civilisé, fréquentable, respecté, avec des autorités légitimes.
Que Laurent Gbagbo comprenne désormais qu`en face de lui, il y a un peuple qui a soif de vie, de bien-être et qui est prêt à prendre son destin en main. En vérité, "tout est bruit pour celui qui a peur". Gbagbo a peur. C`est pourquoi, il voit dans chacune de nos manifestations, des complots et des tentatives d`insurrection populaire.
Nous rappelons, à toutes fins utiles, que les marches sont un droit pour le peuple souverain. Nous n`avons jamais appelé à prendre les armes contre Gbagbo et le FPI fasciste. Nous avons appelé le peuple souverain à dire non à la gestion dictatoriale de Gbagbo et de ses phalangistes. Tout comme le droit à la vie, à l`éducation et à la propriété, le droit de résistance à l`oppression est un droit inaliénable. Nous considérons qu`il existe une limite au-delà de laquelle l`individu a le droit de décider qu`il n`est plus légitime d`obéir au pouvoir politique. Le peuple a le droit de ne plus reconnaître une autorité illégale et illégitime. Partout où les lois cessent, où sont violées au préjudice d`autrui, la tyrannie commence et a lieu. Et le peuple garde toujours le pouvoir souverain de se délivrer de la tyrannie. C`est un principe élémentaire de philosophie politique. M. Paul Yao N`Dré, Président du Conseil constitutionnel, a bien fait de nous le rappeler à l`occasion de la cérémonie de la prestation de serment de la nouvelle CEI, le jeudi 25 février 2010 à la salle " Les pas perdus " de la Présidence de la République et je cite: "Lorsque le Président de la République, lui-même le Souverain, se met au travers de la Constitution, ou crée des inégalités, le peuple a le droit à l`insurrection pour rétablir la légalité et la démocratie ". La marche du 15 mai 2010 participait de cet esprit de sursaut civique national.
Que faut-il faire face à un interlocuteur pour qui le dialogue n`est qu`un monologue? Gbagbo veut-il vraiment un dialogue constructif pour une sortie de crise pacifique dont les élections libres et transparentes constitueraient le couronnement? Nous pensons que non. Le dialogue n`est possible que dans le respect mutuel. C`est pourquoi, notre souci est non seulement de rétablir l`équilibre des forces, mais surtout d`obtenir la tenue des élections justes, libres, transparentes et équitables dans un bref délai. Il est peut-être temps de revoir notre stratégie globale en vue de l`adapter à la logique et à l`esprit de la Refondation. A vouloir trop faire la passe à Gbagbo, nous courons le risque de tomber dans le feu en voulant échapper à la fumée. Le peuple ne nous pardonnera jamais de nous laisser tremper et tromper par les compromis sans lendemain dont Gbagbo a seul le secret. Au PDCI, la paix est notre crédo et le dialogue, notre arme de combat. Mais que devons-nous faire face à des interlocuteurs sans foi ni loi? Dans une jungle où la raison du plus fort est toujours la meilleure, devons-nous continuer à être des brebis à la merci de loups impitoyables? Je dis non. Trop de théories tuent la théorie et paralysent l`action. Gbagbo ne s`assoit pour discuter que quand il est en difficulté. Le PDCI doit cesser de constituer pour lui une planche de salut toutes les fois qu`il sera en train de se noyer.
Nous voudrions, à ce stade de nos propos, nous tourner vers le brave peuple ivoirien qui a cru en nous et qui continue de nous manifester son soutien et son affection.
Nous voudrions, très humblement et très respectueusement, digne peuple ivoirien, te présenter nos excuses pour ce rendez-vous manqué. La grande marche de délivrance, à laquelle tu as apporté ton soutien par une mobilisation sans précédent, est reportée et non annulée, comme l`ont si bien dit nos chefs. Je dis bien " reportée ". Nous savons tous que le fruit est mûr. Quelques jours ou quelques semaines de plus, nous ne faisons que reculer l`inévitable. L`inévitable, c`est la libération du peuple de Côte d`Ivoire. Restons tous mobilisés. Le jour vient où il faudra trancher le nœud gordien. Le recul du bélier ne signifie pas la fin du combat. Sur la route de la démocratie, les obstacles sont nombreux et multiformes. Il y aura encore d`autres moments de tristesse, de déception ou d`incompréhension. Mais "aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire". (La Fontaine).
A vous, sœurs et frères, veuves, veufs, orphelins, victimes innocentes de cette guerre que Laurent Gbagbo a eu très tôt raison de baptiser de sale, vous pour qui la vie n`a plus de sens du fait des errements, de l`amateurisme et de l`égoïsme de Laurent Gbagbo, je dis YAKO !
A vous, braves paysans de Côte d`Ivoire, dont le fruit des labeurs a servi à bâtir ce pays et qui êtes aujourd`hui réduits à la pauvreté, à la misère et bientôt à la mendicité, je dis que l`espoir est encore permis avec Henri Konan BEDIE;
A vous, élèves et étudiants, formés au rabais et pour qui l`école a perdu toutes ses lettres de noblesse, je dis que l`heure est grave!
Vous, les diplômés devenus chômeurs chroniques et dont l`unique salut ne se trouve que dans la gestion d`une cabine téléphonique, je vous invite à la prise de conscience et à l`action;
Vous, opérateurs économiques, chefs d`entreprise, harcelés que vous êtes quotidiennement par les impôts, l`inflation démesurée et la cécité politico-économique des apprentis qui président aux destinées de notre pays, je souhaite que vous teniez bon.
Frères et sœurs syndicalistes des secteurs privés et publics, transporteurs, enseignants, policiers, gendarmes, militaires, douaniers, agents des Eaux et Forêts, l`heure de la conjonction synergique de nos efforts a sonné;
Chers amis jeunes, populations de Côte d`Ivoire, ce qui se joue actuellement, c`est notre avenir. Notre sort est sur le tranchant du rasoir inique et impitoyable du FPI fasciste. Il faut se lever. Gbagbo et le FPI ne sont grands que parce que nous sommes à genoux: levons-nous! Levons-nous pour des élections libres et transparentes! Levons-nous pour réclamer notre part de droit et de dignité.
Je vous remercie.
Kouadio Konan Bertin
Président de la JPDCI RDA

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ