Alors que les enlèvements d’Occidentaux se multiplient dans le Sahel, Amani Toumani Touré défend la politique de son pays. Et dénonce le viol du territoire malien par les terroristes et les trafiquants.
“J’en ai assez que le territoire malien soit, en permanence, violé par les terroristes et les trafiquants!” Dans son palais de Koulouba, il fulmine, le président du Mali, Amani Toumani Touré. Vingt-six otages Occidentaux ont été enlevés dans la bande sahélo-saharienne. Le 19 avril dernier, encore, un Français et son chauffeur algérien ont été pris dans le Nord du Niger. “Pas un seul otage n’a été enlevé au Mali”, pourtant, c’est le Mali qui est pointé du doigt, relève Amadou Toumani Touré avec amertume. Qui a sûrement oublié le cas Pierre Cannette enlevé à Gao au Mali. Ces terroristes-rebelles-narcotrafiquants écument la bande sahélo saharienne vaste de 14,4 millions de km?, essentiellement dans sa zone allant de la Mauritanie au Niger et même au Tchad. Immense territoire jouxtant de nombreux Etats en proie au terrorisme ou à une rébellion (Algérie, Mauritanie, Niger), la région du Nord du Mali est devenue un sanctuaire pour toutes sortes de trafics : cigarettes, drogue, armes, émigrés clandestins et, plus récemment, otages Occidentaux. “Le Mali n’est pas pris pour cible par les terroristes mais nous savons que ces derniers circulent dans le désert”, reconnaît ATT. Un désert malien “complètement démilitarisé suite aux différents accords passés entre le gouvernement malien et la rébellion touarègue, explique un initié du bois sacré de Koulouba. Qui relève la nécessité aujourd’hui de recréer une logistique en vue de sécuriser l’aide internationale. En février, la Mauritanie et l’Algérie ont rappelé leurs ambassadeurs pour protester contre la libération par le Mali de quatre combattants d’Al-Qaeda au Maghreb (AQMI) en échange d’un otage français, Pierre Camatte. “Ces hommes n’avaient commis aucun acte répréhensible sur notre territoire, répond le chef de l’Etat. C’était la moins mauvaise solution.” Sans compter le couple italo-burkinabé libéré grâce aux bons offices de la diplomatie souterraine malienne. Et tout dernièrement, l’enlèvement d’un touriste français et son chauffeur algérien dans le désert du Ténéré (Niger). Les ravisseurs finissent toujours par ‘’vendre’’ leurs otages à Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) qui se charge de les monnayer soit, contre de l’argent (personne ne le reconnait), soit pour libéré des leurs emprisonnées. Aussi Att a-t-il décidé de prendre le taureau par les cornes en décidant de la mise en place d’une cellule antiterroriste siégeant directement au Palais. Entre temps, le groupement de la gendarmerie de Kidal interpellé le 10 mai dernier l’un des grands narcotrafiquants de la région. Ablil Ag Albacher a été arrêté chez lui et la perquisition de la gendarmerie a fait découvrir des caisses de drogue, un fusil d’assaut et des faux billets. ‘’Il fait partie des cerveaux et a des acolytes en Amérique latine. C’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine’’ a soutenu un responsable militaire. Malgré cela, le président malien reste favorable à une collaboration étroite entre les armées de la région pour traquer les preneurs d’otages et les contrebandiers. Combat dans lequel le Mali a déjà payé un lourd tribut : au moins 44 de ses soldats ont été tués en mission. Sa tentative, il y a deux ans, d’organiser une conférence de tous les chefs d’Etat de la région afin de mieux coordonner la lutte antiterroriste en permettant notamment aux forces de sécurité le franchissement des frontières est restée lettre morte. “Ma porte est ouverte, lance le président malien. Dès qu’ils le souhaitent, je peux les recevoir à Bamako“, souligne ATT.
Ousmane Diallo avec l’Express.fr et l’Essor de Bamako
“J’en ai assez que le territoire malien soit, en permanence, violé par les terroristes et les trafiquants!” Dans son palais de Koulouba, il fulmine, le président du Mali, Amani Toumani Touré. Vingt-six otages Occidentaux ont été enlevés dans la bande sahélo-saharienne. Le 19 avril dernier, encore, un Français et son chauffeur algérien ont été pris dans le Nord du Niger. “Pas un seul otage n’a été enlevé au Mali”, pourtant, c’est le Mali qui est pointé du doigt, relève Amadou Toumani Touré avec amertume. Qui a sûrement oublié le cas Pierre Cannette enlevé à Gao au Mali. Ces terroristes-rebelles-narcotrafiquants écument la bande sahélo saharienne vaste de 14,4 millions de km?, essentiellement dans sa zone allant de la Mauritanie au Niger et même au Tchad. Immense territoire jouxtant de nombreux Etats en proie au terrorisme ou à une rébellion (Algérie, Mauritanie, Niger), la région du Nord du Mali est devenue un sanctuaire pour toutes sortes de trafics : cigarettes, drogue, armes, émigrés clandestins et, plus récemment, otages Occidentaux. “Le Mali n’est pas pris pour cible par les terroristes mais nous savons que ces derniers circulent dans le désert”, reconnaît ATT. Un désert malien “complètement démilitarisé suite aux différents accords passés entre le gouvernement malien et la rébellion touarègue, explique un initié du bois sacré de Koulouba. Qui relève la nécessité aujourd’hui de recréer une logistique en vue de sécuriser l’aide internationale. En février, la Mauritanie et l’Algérie ont rappelé leurs ambassadeurs pour protester contre la libération par le Mali de quatre combattants d’Al-Qaeda au Maghreb (AQMI) en échange d’un otage français, Pierre Camatte. “Ces hommes n’avaient commis aucun acte répréhensible sur notre territoire, répond le chef de l’Etat. C’était la moins mauvaise solution.” Sans compter le couple italo-burkinabé libéré grâce aux bons offices de la diplomatie souterraine malienne. Et tout dernièrement, l’enlèvement d’un touriste français et son chauffeur algérien dans le désert du Ténéré (Niger). Les ravisseurs finissent toujours par ‘’vendre’’ leurs otages à Al Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) qui se charge de les monnayer soit, contre de l’argent (personne ne le reconnait), soit pour libéré des leurs emprisonnées. Aussi Att a-t-il décidé de prendre le taureau par les cornes en décidant de la mise en place d’une cellule antiterroriste siégeant directement au Palais. Entre temps, le groupement de la gendarmerie de Kidal interpellé le 10 mai dernier l’un des grands narcotrafiquants de la région. Ablil Ag Albacher a été arrêté chez lui et la perquisition de la gendarmerie a fait découvrir des caisses de drogue, un fusil d’assaut et des faux billets. ‘’Il fait partie des cerveaux et a des acolytes en Amérique latine. C’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine’’ a soutenu un responsable militaire. Malgré cela, le président malien reste favorable à une collaboration étroite entre les armées de la région pour traquer les preneurs d’otages et les contrebandiers. Combat dans lequel le Mali a déjà payé un lourd tribut : au moins 44 de ses soldats ont été tués en mission. Sa tentative, il y a deux ans, d’organiser une conférence de tous les chefs d’Etat de la région afin de mieux coordonner la lutte antiterroriste en permettant notamment aux forces de sécurité le franchissement des frontières est restée lettre morte. “Ma porte est ouverte, lance le président malien. Dès qu’ils le souhaitent, je peux les recevoir à Bamako“, souligne ATT.
Ousmane Diallo avec l’Express.fr et l’Essor de Bamako