Man : Blon Blaise invite les étrangers à libérer les forêts

Siki Blon Blaise, président du conseil général de Man et haute autorité nationale chargée du développement de l'Ouest, n'est pas content du comportement de certains ressortissants de l'espace Cedeao. Il l'a exprimé récemment lors de la cérémonie de clôture de la journée porte-ouverte sur les établissements scolaires, organisée par l'Union des églises évangéliques œuvres et service de Côte d'Ivoire (Ueeso-ci) de Man. Blon Blaise a attiré l'attention des fidèles chrétiens et la population de la région sur un phénomène nouveau qui, selon lui, se développe dans la région et qui, à la longue, mettra à mal la cohabitation pacifique et la cohésion sociale dans la région des Montagnes. Il s'agit de l'occupation clandestine et l'exploitation anarchique des forêts et réserves protégées de Sangouiné, Man, Bangolo, Danané, et Biankouma. Ces forêts classées, sacrées, sont exploitées par des ressortissants de la Cedeao, notamment des Burkinabès et Maliens. La haute autorité chargée du développement de l'Ouest a interpellé le délégué du conseil supérieur des Burkinabè des Montagnes et du Moyen-Cavally, par ailleurs porte-parole de la communauté Cedeao de la région, Bonkoungou Théodore, présent à la manifestation. « Depuis quelques mois, l'on assiste à l'arrivée par vagues de centaines de nouveaux Burkinabè dans notre région avec pour destination, les forêts classées et réserves naturelles. A Sangouiné, par exemple, ils s'estiment à plus de 2000 personnes dans la forêt classée. Parlez à vos frères qui arrivent. Qu'ils cessent d'occuper les forêts de l'Ouest. Dites-leur aussi, pour ceux qui sont déjà dans les forêts de Man, d'en sortir maintenant, afin d'éviter à la Côte d'Ivoire une deuxième guerre », a-t-il dit. Depuis le déclenchement de la crise politico-militaire que traverse la Côte d'Ivoire, la situation des forêts classées, et des réserves naturelles dans la région des Montagnes est plus que préoccupante. La plupart d'entre elles sont en voie de disparition. Ces forêts sont transformées, par endroits, en de vastes plantations ou en jachère. D'autres forêts sont investies par des individus puissamment armées qui les exploitent à leur guise. C'est le cas, par exemple, des forêts classées du mont Péko et celle du Sio, selon une source proche de la Sodefor.

Kindo Ousseny à Man