Absents des plateaux télé de la Rti et des espaces de promotion du média public national, des artistes affirment être victimes de censure.
« Je suis censuré sur les antennes de la télévision nationale ! », fulmine le chanteur Fadal Dey à qui veut l’entendre. « J’ai l’impression que je ne suis pas le bienvenu là-bas. Pour la promotion de l’album, nous avons réalisé un spot qui a été refusé à la télé. Comme on avait payé, ils l’ont refait à leur goût. Il y a eu une censure qui frappe mon dernier album ‘Mea Culpa’. Certains responsables de la télé nous ont confié qu’ils risquaient leurs postes s’ils donnaient l’autorisation pour le faire passer », explique l’artiste ». Avant lui, un autre chanteur, Lago Paulin, avait décrié l’interdiction qui frappait un de ses titres, « On est fatigué ». Son dernier opus avait été carrément censuré sur les ondes de « La Première ». Ses chansons, considérées comme subversives par les responsables de la Maison bleue de Cocody, n’ont bénéficié d’aucun espace de promotion. Le faiseur de Zouglou a dû se rabattre sur les meetings politiques où il a pu délivrer son message et gagner quelques subsides. Comme ces deux artistes, plusieurs autres se sont plaints du traitement réservé à leurs chansons sur les antennes de la télévision ivoirienne. De Tiken Jah Fakoly, le reggaeman aux textes corrosifs à Billy Billy, le rappeur aux rimes pleines de fiel, nombreux sont les artistes, qui, au nom du politiquement correct, sont devenus des bannis de la Radiodiffusion télévision nationale (Rti). La question qui procède de ce constat est simple. Quels critères président à la censure d’une chanson à la télévision ivoirienne ? Pourquoi, par exemple, le clip de Lago Paulin est censuré alors qu’il ne fait que reprendre ce que les Ivoiriens pensent et disent chez eux ? Interrogé, un responsable de la Maison bleue de Cocody a rejeté du revers de la main les accusations de censure. « Que ces artistes commencent par donner la preuve de ce qu’ils affirment », lâche-t-il. Le collaborateur de Brou Amessan Israël Pierre soutient qu’ « aucun artiste n’est censuré à la Rti. Si un spot ou un clip ne passe pas sur nos antennes, c’est certainement parce que l’artiste n’a pas rempli ses engagements vis-à-vis de la Direction commerciale. Dans ce cas, sa production ne peut pas remonter jusqu’au service chargé de la programmation », explique-t-il. Une version qui est soutenue à Rti Music où l’on affirme visionner systématiquement tous les clips avant diffusion. Il conseille aux artistes de se mettre en règle à l’égard de la Rti avant de se plaindre d’un quelconque mauvais traitement.
« Et les plateaux télé ? », rétorque Fadal Dey qui refuse de croire en cette explication. En prenant même cette thèse en compte, l’auteur de « Mea Culpa » s’interroge sur le fait que tous les plateaux télé lui soient jusqu’à présent inaccessibles. Il ne cherche pas l’explication ailleurs. « La réponse à cette question se trouve dans le fond des textes qui sont censurés », soutient-il. Et d’ajouter : « Puisque nous disons tout haut des choses qui dérangent et qui ne plaisent pas forcément aux dirigeants, nous faisons les frais de leurs humeurs. Et comme aucun texte ne régit la question, nous ne pouvons nous plaindre nulle part ». « La question de la censure se situe à deux niveaux. Celui lié aux humeurs des responsables de la télé et l’autre qui concerne les images ou les propos obscènes ou attentatoires aux bonnes mœurs », décode un observateur qui a requis l’anonymat.
M’Bah Aboubakar
« Je suis censuré sur les antennes de la télévision nationale ! », fulmine le chanteur Fadal Dey à qui veut l’entendre. « J’ai l’impression que je ne suis pas le bienvenu là-bas. Pour la promotion de l’album, nous avons réalisé un spot qui a été refusé à la télé. Comme on avait payé, ils l’ont refait à leur goût. Il y a eu une censure qui frappe mon dernier album ‘Mea Culpa’. Certains responsables de la télé nous ont confié qu’ils risquaient leurs postes s’ils donnaient l’autorisation pour le faire passer », explique l’artiste ». Avant lui, un autre chanteur, Lago Paulin, avait décrié l’interdiction qui frappait un de ses titres, « On est fatigué ». Son dernier opus avait été carrément censuré sur les ondes de « La Première ». Ses chansons, considérées comme subversives par les responsables de la Maison bleue de Cocody, n’ont bénéficié d’aucun espace de promotion. Le faiseur de Zouglou a dû se rabattre sur les meetings politiques où il a pu délivrer son message et gagner quelques subsides. Comme ces deux artistes, plusieurs autres se sont plaints du traitement réservé à leurs chansons sur les antennes de la télévision ivoirienne. De Tiken Jah Fakoly, le reggaeman aux textes corrosifs à Billy Billy, le rappeur aux rimes pleines de fiel, nombreux sont les artistes, qui, au nom du politiquement correct, sont devenus des bannis de la Radiodiffusion télévision nationale (Rti). La question qui procède de ce constat est simple. Quels critères président à la censure d’une chanson à la télévision ivoirienne ? Pourquoi, par exemple, le clip de Lago Paulin est censuré alors qu’il ne fait que reprendre ce que les Ivoiriens pensent et disent chez eux ? Interrogé, un responsable de la Maison bleue de Cocody a rejeté du revers de la main les accusations de censure. « Que ces artistes commencent par donner la preuve de ce qu’ils affirment », lâche-t-il. Le collaborateur de Brou Amessan Israël Pierre soutient qu’ « aucun artiste n’est censuré à la Rti. Si un spot ou un clip ne passe pas sur nos antennes, c’est certainement parce que l’artiste n’a pas rempli ses engagements vis-à-vis de la Direction commerciale. Dans ce cas, sa production ne peut pas remonter jusqu’au service chargé de la programmation », explique-t-il. Une version qui est soutenue à Rti Music où l’on affirme visionner systématiquement tous les clips avant diffusion. Il conseille aux artistes de se mettre en règle à l’égard de la Rti avant de se plaindre d’un quelconque mauvais traitement.
« Et les plateaux télé ? », rétorque Fadal Dey qui refuse de croire en cette explication. En prenant même cette thèse en compte, l’auteur de « Mea Culpa » s’interroge sur le fait que tous les plateaux télé lui soient jusqu’à présent inaccessibles. Il ne cherche pas l’explication ailleurs. « La réponse à cette question se trouve dans le fond des textes qui sont censurés », soutient-il. Et d’ajouter : « Puisque nous disons tout haut des choses qui dérangent et qui ne plaisent pas forcément aux dirigeants, nous faisons les frais de leurs humeurs. Et comme aucun texte ne régit la question, nous ne pouvons nous plaindre nulle part ». « La question de la censure se situe à deux niveaux. Celui lié aux humeurs des responsables de la télé et l’autre qui concerne les images ou les propos obscènes ou attentatoires aux bonnes mœurs », décode un observateur qui a requis l’anonymat.
M’Bah Aboubakar
