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Politique Publié le mercredi 2 juin 2010 | Nord-Sud

Après les assises de la BAD : Quel avenir pour le dialogue républicain ?

Laurent Gbagbo a rencontré les deux têtes fortes de l'opposition, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, pour avoir le report de la marche du 15 mai. La communauté nationale et internationale avait salué un « dialogue républicain » qui a permis de faire baisser les tensions.

Aux grands maux, les grands remèdes. Le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, l'a compris. La marche projetée par la jeunesse du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) aurait pu perturber les 45èmes assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) qui devaient décider du retour du siège de l'institution à Abidjan. Tout en reconnaissant le droit de ses adversaires à marcher, il a rencontré les deux poids lourds de son opposition pour leur demander de reporter la marche au-delà de la réunion de la BAD. Le lundi 10 mai, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) ont échangé à la résidence de ce dernier. Au terme du tête-à-tête, le Premier ministre, Guillaume Soro, maître d'œuvre du processus de sortie de crise, avait confié : « MM. Gbagbo et Bédié ont une convergence de vue ». C'est que Laurent Gbagbo avait besoin du retour de la BAD comme gage de la stabilité retrouvée de son pays. Pour sa part, Henri Konan Bédié, économiste et ancien chef d'Etat, n'a pas vu d'un mauvais œil les arguments développés par son hôte, surtout qu'en retour, celui-ci lui a donné des garanties sur la relance du processus électoral. L'accord pour le report de la marche de tous les dangers venait ainsi d'être obtenu. Et, comme pour achever sa symphonie, Laurent Gbagbo décide de rencontrer, une semaine plus tard, le leader du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara. Rassuré par le chef de l’Etat, l'ancien Premier ministre se pose même en « apôtre de la paix » auprès de ses jeunes partisans qui étaient déterminés à tout rompre. « Le président Bédié et moi ne pouvions pas être à la base de la perturbation des assises de la Bad», ont-il justifié le report, le mercredi 19 mai, face aux jeunes décision aux jeunes de son parti, le mercredi 19 mai, au cours d'une assemblée générale.
Près de quatre jours après les assemblées annuelles de la BAD, l'espoir suscité par ce cadre d'échange, appelé « dialogue républicain », s'évanouit peu à peu dans l'atmosphère pessimiste ambiant. Laurent Gbagbo a-t-il roulé ses deux adversaires dans la farine ? Le chef de l'Etat n'est-il pas en train de mijoter quelque chose d'autre pour, au contraire, retarder le processus électoral ? Pourquoi ne reçoit-il pas les autres acteurs de la scène politique… ? Ce sont-là autant d'interrogations qui ont du mal à trouver réponse tant le climat morose qui prévalait avant les deux rencontres, semble se réinstaller. Les échanges de propos, à la limite du discourtois, ont repris de plus belle, foulant au pied les gentlemen agreements obtenus par Laurent Gbagbo avec ses deux adversaires.

On n'y croit pas

Si certains observateurs de la scène politique nationale souhaitent que « Le dialogue républicain aille au-delà des assises de la BAD », ce n'est pas le cas dans les Qg des principaux candidats. En témoigne ce commentaire du secrétaire général de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci), Alhassane Salif N'Diaye : « La rencontre entre les trois leaders avait un objectif bien précis, ce n'était pas tellement les élections. L'argument central c'était : laissons les assemblées annuelles de la Bad se tenir en Côte d'Ivoire. La Bad est partie, nous nous trouvons à la case-départ ». Et, le collaborateur de Mabri Toikeusse d'ajouter, comme pour dire que ces rencontres ont accouché d'une souris : « Quand on me demande si je crois en l'avenir du dialogue républicain, je voudrais qu'on me dise en quoi les choses ont changé après les rencontres entre le président Gbagbo, Bédié et Ouattara ». C’est presque le même son de cloche du côté du camp présidentiel. Pour Guéhoun Augustin, secrétaire à la communication du Front populaire ivoirien (Fpi), pas question que Laurent Gbagbo continue de démarcher ses adversaires. « L'on ne va pas continuer à supporter les caprices d'anciens dirigeants de l'Etat, plus soucieux de l'intérêt de leurs partis politiques privés que de celui du pays », a-t-il protesté. Estimant que le chef de l'Etat mérite le respect dû à son titre. D'un côté donc, l'on ne croit pas au résultat du dialogue interne. Tandis que de l'autre, l'on refuse de réitérer l'exploit de « l'humilité » qui a permis de se déplacer jusque chez l'adversaire. La mort du dialogue républicain ? En tout cas, Laurent Gbagbo, serein, laisse entendre qu'on ne « sortira pas de l'année 2010 sans faire les élections. J'en suis certain ». Dubitatif parce que cela pourrait vouloir dire le 31 décembre 2010. Cette assurance suffira-t-elle en dehors d'un cadre de discussion ? De quoi accentuer le scepticisme de certains.

Bamba K. Inza
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