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Art et Culture Publié le lundi 7 juin 2010 | L’intelligent d’Abidjan

A propos du 2000ème numéro de L’Intelligent d’Abidjan / Assé Alafé, Dg de Socef-Ntic aux lecteurs: "Si tous ceux qui parlent de l’Intelligent ou le critiquent, achetaient le journal, nous aurions moins de problèmes"

A propos du 2000ème numéro de L’Intelligent d’Abidjan / Assé Alafé, Dg de Socef-Ntic aux lecteurs:
© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Presse nationale - Assé Alafé, Directeur général de Socef-Ntic, éditeur de L’Intelligent d’Abidjan
04 septembre 2003-05 juin 2010, L’Intelligent d’Abidjan a pratiquement sept (7) ans. Que de chemins parcourus pour un Journal qui célèbre aujourd’hui son 2000ème numéro. Dans cet entretien, le directeur général de Socef-Ntic, entreprise éditrice du quotidien ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’, Assé Alafé retrace le parchemin de votre quotidien. Il saisit l’occasion pour révéler les nouvelles perspectives du journal dont vous avez toujours rêvé.

Aujourd’hui, "L’Intelligent d’Abidjan" célèbre son 2000ème numéro. Quel sentiment cela suscite en vous ?

Cela suscite un sentiment de satisfaction et de fierté. Et en même temps un sens de la responsabilité et une perception des défis futurs à relever. 2000 parutions, ce n’est pas rien et ce n’était pas évident. Nous avons célébré le 6ème anniversaire l’an dernier. Bientôt, nous aurons sept (7) ans.

Monsieur le Directeur général, vous parlez de défis à révéler. Que voulez-vous dire exactement ?

C’est justement ne pas s’arrêter à 2000 parutions. Il faut aller au-delà, parvenir à 2500, 3000, 4000, 5000 et aussi à 10000 exemplaires. Le principal défi à relever, c’est de poursuivre l’aventure. Nous avons réussi quelque chose d’assez important en terme de crédibilité et comme nous l’avons souvent dit, nous avons réussi la première étape. La deuxième étape consiste à transformer notre succès éditorial en succès populaire et commercial. C’est cette étape-là, que nous devons aborder et gagner. A partir du 2000ème numéro, nous allons poursuivre la réflexion et essayer d’apporter quelques petites touches innovantes. Si l’Intelligent a tenu, au-delà de notre ligne éditoriale relative indépendante et non partisane, c’est parce que nous faisons des améliorations. Nous essayons de proposer quelque chose de nouveau. En dehors du contenu éditorial, nous essayons de faire un effort au niveau graphique et au niveau esthétique. Je pense que c’est une innovation qui fait parti des défis à relever. Nous essayerons d’offrir aux lecteurs un ‘’Intelligent d’Abidjan’’ saison 4. Il faut savoir que nous avons eu ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’ saison 1, ensuite, il y a une nouvelle maquette donc saison 2. Il y a eu des petits aménagements que les gens n’ont pas toujours sentis, nous avons appelé cela la saison 3. Actuellement, nous lançons ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’ saison 4. A côté de tout cela, nous avons en cours de chemin lancé le Magazine qui a un tout petit peu suspendu ses parutions, mais que nous pourrons reprendre à tout moment. Nous avons d’autres projets notamment la mise sur le marché d’un Magazine culturel hebdomadaire et d’un quotidien économique. C’est pour dire que nous avons de grands projets pour renforcer nos productions. Cela n’est viable que si tous nos partenaires et annonceurs nous apportent leur soutien.

Vous êtes à la tête d’un quotidien indépendant, quand on sait que la plus tard des journaux ivoiriens sont affiliés à des partis politiques. Est-ce que cela n’a pas d’incidence financière ?

Si, nous le ressentons, mais c’est un choix que nous avons fait. Et dont nous assumons tous les inconvénients et les avantages. Dans un premier temps, les inconvénients peuvent être d’ordre commercial. C’est-à-dire que nos ventes ne fonctionnent pas toujours selon nos attentes. Nous n’avons pas un lectorat captif qui est heureux d’entendre ce qu’il souhaite, à qui nous servons une vérité d’évangile et qui est content d’acheter le journal au quotidien. Les avantages, ce sont par exemple le sentiment d’être en conformité avec les règles de notre métier. C’est le sentiment de liberté dont nous disposons et puis, c’est la capacité d’émettre des critiques dans les règles de l’art sans excès. C’est aussi la possibilité de n’avoir à rendre compte qu’à notre propre conscience et non à des commanditaires qui nous utiliseraient pour faire quoi que ce soit. Le deuxième avantage c’est le sentiment que nous avons d’être le précurseur d’une formule éditoriale qui sera amenée de plus en plus à s’imposer. a titre personnel, nous avons fait l’expérience d’une presse partisane, d’une presse totalement vouée à des causes. Donc, c’est fort de cette expérience que nous avons tiré la leçon. Nous connaissons les avantages et les inconvénients de ce type de presse partisane. C’est pourquoi malgré les difficultés, nous restons dans le choix que nous avons fait. Ce n’est pas facile, mais nous espérons que c’est la voix de l’avenir. Il convient de faire partager, cette conviction autour de nous, avec tous les collaborateurs pour que davantage l’accent soit mis sur des sujets non politiques, des sujets de société, de culture et d’économie qui puissent capter l’attention des lecteurs. Afin de nous éloigner de plus en plus de la presse d’opinion et de la presse partisane.

Que répondez-vous aux lecteurs qui vous accusent à tort ou à raison d’être affilié à un parti politique ?

Nous estimons qu’en fonction de certaines actualités, le lecteur x achète ‘’L’Intelligent d’Abidjan’’. Ce jour-là il dit que l’intelligent d’Abidjan soutient le parti au pouvoir. S’il n’est pas avec le pouvoir, il n’achète pas le journal le lendemain. S’il est avec le pouvoir, il dit que c’est bien. Et le lendemain, il achète puisque d’après lui on soutient le pouvoir, et quand il voit qu’on critique le pouvoir, il est déçu. Idem pour le lecteur du RHDP. Ces critiques là justement participent souvent du fait que le lecteur et certaines personnes refusent qu’on soit indépendant. C’est la raison pour laquelle, ils font ces critiques. Un journal ne doit pas être d’un bord politique. Un journal doit être dans le bord de l’objectivité, de l’éthique et de la déontologie et de la Côte d’Ivoire. Si le souci premier était la vente, nous savons ce qui faut écrire pour faire acheter le journal tous les jours. Nous avons fait un choix avec ses limites. Sinon nous aussi, nous savons insulter, ou comment créer la sensation pour vendre plus. Mais nous refusons de le faire. Si nous n’avons pas fait ce choix cen’est pas parce que nous avons peur de quelqu’un. Non! Nous estimons que, si le Fpi fait des choses qui ne sont pas bien et que nous devons le critiquer, en face, au Pdci et au Rdr, ils ne sont pas blancs comme neige. Il y a aussi des critiques à faire. Il n’est pas juste de dire que tout va mal au Fpi et dire que tout va bien au Pdci et au Rdr. Et tout comme il n’est pas honnête de dire que tout est positif au Fpi et que c’est que c’est au Rhdp que tout est mauvais. Nous avons interrogé un jour le maire d’Adjamé Youssouf Sylla dans notre journal. Il a dit que nous sommes à la solde de quelqu’un. Nous même, nous n’avons rien compris parce que nous connaissons les réalités de notre journal. Cela nous a fait rire. Au Pdci les gens pensent que nous sommes à la solde de quelqu’un. Savez-vous qu’au Fpi les gens disent que nous ne sommes pas leur journal. Souvent, monsieur Sokouri Bohui ne nous ménage pas quand on doit l’interroger. Donc les gens pensent qu’on est avec eux, tout le monde pense qu’on est à la fois avec lui et avec personne. C’est à mon avis le signe que nous avons gagné notre pari de l’indépendance et le refus du parti-pris radical.

M. le directeur quels sont les axes majeurs et les perspectives pour les semaines à venir ?

Je voudrais demander aux Ivoiriens d’acheter les journaux, et en particulier L’Intelligent. En fait, je me rends compte que si tous ceux qui disent aimer L’Intelligent et affirment apprécier ce que nous faisons, achetaient le journal, nous aurions moins de problèmes. Ah oui ! Si je compte le nombre des amis, parents et connaissances, qui disent peut être autre chose dans mon dos, mais pas en face, nos performances devraient être les meilleures. J’ai demandé à mes collaborateurs, aux commerciaux de passer le message, en invitant leur entourage à acheter le journal. Quand quelqu’un nous demande un service, une aide, un reportage, une intervention auprès d’une entreprise ou d’une personnalité, il doit savoir que les possibilités dont nous disposons sont liées à l’existence du journal. Donc si ils les n’achètent pas L’Intelligent d’Abidjan, ils reduisent notre capacité d’action. Par ailleurs, nous essayons également de développer la vente en ligne, la vente sur internet. Face aux aléas de l’édition papier si nous arrivons à copter un type de nouveaux lecteurs, en développant la diffusion sur le net ce sera une bonne chose. Mais cela dépend du développement et de la démocratisation de l’internet dans le pays. Par exemple à San-Pédro, Bouaké et Korhogo, les journaux ne sont pas livrés à partir de 6H00 comme à Abidjan. Avec le net, ce sera corrigé. Si nous développons la vente et l’achat en ligne en Côte d’Ivoire nous allons accroître nos gains, réduire la consommation de papier et garantir la survie de nos entreprises. Nous poursuivrons cette option avec nos partenaires d’Abidjan. Net et d’autres acteurs du net dont notre fidèle Webmaster Séverin Labé, qui est en Suède, d’où il assure la maintenance de notre site. Depuis 7 ans, nous essayons de donner un contenu à notre site qui est l’un des plus actifs des journaux ivoiriens. Donc les chantiers sont vastes, l’enthousiasme est là. Ce qui nous manque, ce sont les moyens mais grâce à Dieu, ça ira.

Monsieur le directeur général pourquoi avez-vous donné le vocable ‘’L’intelligent d’Abidjan’’ pour dénommer votre journal ?

Nous avons choisi le nom ‘’L’intelligent d’Abidjan’’ parce que nous voulons être les intelligents d’Abidjan. C’est à dire que nous devons être un journal qui ne dit pas des choses insensées. Nous devons être un journal qui se fait respecter, parce que c’est un journal intelligent lu par les gens intelligents. Un journal pour les gens intelligents, qui a une lecture intelligente de l’actualité. Le choix du nom est tout un programme en lui-même. Un défi pour lui-même, un défi pour nos lecteurs et un défi pour la profession. Nous avons choisi ce nom en pensant aussi à Jeune Afrique l’intelligent. Pour nous, Jeune Afrique l’intelligent est une référence. Appeler le journal L’intelligent d’Abidjan c’était vouloir être le fils, ou prendre pour modèle Jeune Afrique l’Intelligent. Jeune Afrique l’intelligent au niveau international et Jeune Afrique l’intelligent au niveau d’Abidjan en quotidien. Mais il y avait un peu de malice. Nous avions pensé que Jeune Afrique l’intelligent aurait pu faire ombrage du fait que nous ayons choisi le nom L’intelligent d’Abidjan en disant que L’intelligent était à eux. Et donc nous nous apprêtions à nous engager dans une bataille juridique pour justifier que ce nom est un patrimoine commun de l’humanité et saurait être un bien revendiqué par eux seul. Et bien entendu si ce coup avait fonctionné, nous aurions eu davantage de notoriété. Vous nous voyez en procès avec Jeune Afrique qui nous empêche de nous appeler L’intelligent d’Abidjan. Ce coup-ci n’a pas marché (Rires). Nous avons gardé le titre, Jeune Afrique est resté. Et nous avons constaté que Jeune Afrique n’est plus intelligent, c’est devenu Jeune Afrique tout court. Et nous sommes les seuls, nous sommes L’intelligent d’Abidjan mais aussi d’ailleurs. Nous avons déposé le nom. Au-delà du fait que nous sommes attachés à Abidjan et qu’il y a une affection pour nous pour Abidjan et que nous sommes content de dire L’intelligent d’Abidjan, nous essayons de voir dans quel mesure nous pourrons devenir tout simplement L’intelligent. Mais nous hésitons parce qu’au-delà du titre, il y a l’enjeu pour nous de promouvoir le nom Abidjan. Devenir L’intelligent, ne nous met pas à l’abri de l’intelligent au Cameroun. On peut avoir l’intelligent au Cameroun ou à Paris. Donc il s’agit pour nous d’affirmer notre identité, notre caractère vis à vis de la Côte d’Ivoire en disant L’intelligent d’Abidjan. Mais comme nous sommes appelé à devenir avec le magazine, un groupe panafricain et international nous allons poursuivre les réflexions au-delà du 2000ème numéro pour voir si notre édition internationale peut être simplement L’intelligent ou s’il faille continuer de promouvoir l’enseigne et le vocable Abidjan. Au départ, on disait que c’était long, mais avec le temps, c’est resté L’intelligent d’Abidjan. Certaines personnes voudraient qu’on simplifie en disant l’IA. Tout cela fera partie de la réflexion pas pour maintenant, pour la saison quatre mais pour la saison 5, à venir. Nous sommes en train de voir comment changer les choses. Soit on devient L’intelligent, soit L’intelligent d’Abidjan, ou tout simplement L’IA. Cela fera l’objet d’un séminaire spécifique. Pour l’heure, nous sommes en train de voir du point de vue graphique, maquette et présentation comment faire certaines améliorations, comment créer de nouvelles rubriques. Et du point de vue visuel proposer quelque chose de différent. Nous allons essayer, mais si ça ne passe pas nous allons arrêter. Nous espérons que les lecteurs apprécieront et comprendront. Je ne peux pas terminer sans évoquer au-delà du positif de l’évènement de la célébration que nous avons de nombreuses difficultés. Tout n’est pas rose. Nos difficultés sont celles de toute la presse. Les ventes ne décollent pas tout le temps. Le choix que nous avons fait séduit ça et là mais les annonceurs ont d’autres paramètres qui ne sont pas les nôtres. Cela nous crée d’énormes difficultés et pose des problèmes de trésorerie. Nous tenons à le souligner et à remercier nos annonceurs qui nous apportent leur soutien. Je profite de l’occasion pour encourager toute mon équipe, tous mes collaborateurs pour les efforts qu’ils font, pour tous les sacrifices qu’ils fournissent, depuis sept ans jusqu’au 2000ème numéro. Je sais que ce n’est pas facile, mais ils savent bien l’engagement qui est le nôtre, la présence qui est la nôtre et je pense que c’est cela qui est suffisant pour les rassurer. Je suis là moi-même. Je ne me dérobe pas à la tâche et cet engagement doit être le leur. C’est déjà le cas, ils devraient le renforcer et le poursuivre. C’est avec cette force que nous serons à mesure de vaincre les difficultés et relever les défis à l’avenir. Nous avons connu des moments plus difficiles, aujourd’hui notre situation financière reste encore difficile. Mais savez-vous, il y a trois ou quatre ans nous avons des déficits qui avoisinaient 100 millions de FCFA. Aujourd’hui nous sommes pratiquement au tiers sinon au quart. Cela veut dire que la situation s’est améliorée, nous avons assaini, réduit nos charges, nos dettes et nous sommes dans une perspective où nous envisageons de solliciter de nouveaux partenaires pour lancer des projets d’investissement et acquérir des moyens de production nouveau par rapport à l’équipement en plus de ce qui a été mis à notre disposition par le Fonds de soutien au développement de la presse. Je termine en souhaitant une bonne célébration du 2000ème numéro à toute l’équipe. Merci à tous.

Huberson Digbeu et Krou Patrick
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