« Ce grand pays qu’est la Côte d’Ivoire doit être un exemple pour la sous-région. L’industrie va mourir si rien n’est fait ». Cette alerte a été donnée le 04 juin dernier par Christophe Zimmerman, à l’école des Douanes d’Abidjan. C’était lors de la clôture du séminaire opérationnel Douane dont il était l’instructeur. Le point de presse qui a mis fin à ce conclave organisé par l’Union des grandes entreprises de Côte d’Ivoire et l’organisation mondiale des Douanes, a permis à Zimmerman de poursuivre : « la première arme de lutte contre la contrefaçon, n’est autre que la volonté politique. Il faut une législation élaborée par les Ivoiriens pour les Ivoiriens ». Le formateur des douaniers de Côte d’Ivoire a par la suite soutenu que « l’Afrique est devenue la poubelle du monde », selon ses propres termes, avant d’avertir : « il y aura des dommages collatéraux inimaginables si la lutte ne devient pas une priorité ». Présent à cette conférence de presse en même temps que le vice-président de l’UGECI Jean-Louis Menuidier, le colonel Adolphe Koukougnon a d’abord déploré difficultés des services de Douanes à aller combattre la contrefaçon dans les zones CNO, « à cause du nombre insuffisant des douaniers », selon lui. « La contrefaçon agit sur les recettes douanières, parce que le volume des importations est demeuré stationnaire » a-t-il ensuite expliqué avant de préciser : « la volonté et les moyens sont les armes utilisées par la sous-direction des Douanes ». Le colonel Koukougnon a enfin averti : « de 10 en 1963, les usines de fabrication de pagnes se résument aujourd’hui en UNIWAX seule, qui tient un peu la route. Si rien n’est fait d’ici 10 ans, elle aussi fermera ». Jean-Louis Menuidier a expliqué le circuit des marchandises contrefaites qui, d’après lui, passent par les ports limitrophes avant d’inonder la Côte d’Ivoire. Le vice-président de l’UGECI et par ailleurs DG d’UNIWAX a révélé que sa structure est allée jusqu’en Chine, détruire les pagnes UNIWAX contrefaits. Débuté le 31 mai 2010 et organisé à l’attention des douaniers ivoiriens, ce séminaire a aussi enregistré une intervention du président de l’UGECI.
Franck Boyo
Franck Boyo