Un tournant décisif. Le processus électoral va certainement connaître un coup d’accélérateur cette semaine. Samedi dernier, comme annoncé la veille, le Premier ministre a entamé les rencontres avec les leaders politiques, notamment ceux de l’opposition. Il a échangé à midi avec le président du RDR. Aujourd’hui même il rencontre le président du PDCI, Henri Konan Bédié. Dans les tout prochain jour, les quatre grands à savoir Gbagbo, Soro, Ouattara et Bédié se retrouveront. A l’ordre du jour, deux sujets dont l’importance n’échappe à personne. Il s’agira pour les principaux protagonistes du processus de sortie de crise de plancher sur le nouveau chronogramme qu’aura entre-temps proposé la Commission électorale indépendante, et la date des élections. Le premier sujet inclut l’épineuse question de « la vérification » de la liste électorale de 5.300.000 électeurs, dite blanche. A ce sujet, on se rappelle qu’une réunion a eu lieu au Palais présidentiel entre le chef de l’Etat, le Premier ministre et l’ensemble des structures impliquées dans le processus électoral. A l’unanimité, les parties prenantes ont pris, selon nos sources, trois décisions. Primo, la liste électorale de 2000 n’est pas à retoucher. C’est fort de ce consensus trouvé sur la question qu’au terme de la réunion du vendredi dernier, au Palais présidentiel, le premier ministre Soro a affirmé que « tous ceux qui ont figuré sur la liste électorale de 2000 seront reconduits ». Secundo, le résultat des audiences foraines est un acquis. Et enfin, la liste électorale blanche est considérée fiable. Toutes les structures techniques sont unanimes du travail rigoureux effectué. Mais seulement, le camp présidentiel, comme à son habitude, a estimé que les personnes ou électeurs croisés positivement dans le cadre du croisement par ascendance (par parents) ne seraient pas tous des Ivoiriens. C’est un million ou un million et demi de personnes qui seraient concernées par ce croisement positif par ascendance. Et pourtant, ce toutes les structures techniques y compris l’INS qui ont réalisé et validé ce travail hautement technique. Il est évident que le camp présidentiel n’a pas renoncé à sa stratégie du dilatoire pour perdre du temps et prolonger ainsi la souffrance du peuple. Nonobstant ce caprice du Fpi, l’opposition a accepté le principe de « vérification » au nom de la transparence. Toutefois, elle a posé des conditions claires. A savoir que d’une part tout se passe dans un délai de vingt et un jours comme initialement arrêté. Et d’autre part, si d’aventure des personnes sont recalées lors de cette opération, elles devront suivre le processus normal du contentieux. Donc, il ne devra y avoir de décision exécutoire à leur encontre. Comme on le constate, le processus électoral entre cette semaine dans une phase décisive qui donnera certainement une lueur d’espoir aux Ivoiriens.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté