Le contentieux sur la liste dite « grise » a pris fin officiellement le samedi 5 juin dernier. Bientôt donc, commence celui de la liste dite « blanche ». A cet effet, le ministre Joël N’Guessan, Porte-Parole du président Alassane Dramane Ouattara se prononce sur ce processus devant aboutir à l’organisation d’élections justes et transparentes.
Le Patriote : M. le Ministre, le RDR votre parti, réclame la liste définitive pour le 15 juin 2010 au plus tard. De l’autre côté, le FPI insiste sur le nettoyage de la liste blanche. Pensez-vous que l’on peut obtenir la liste électorale définitive à la date indiquée par votre parti ?
Joël N’GUESSAN : Il n’y a pas de doute. Si tous les acteurs impliqués dans la liste électorale le souhaitent, nous pouvons obtenir cette liste définitive tant attendue avant la date du 15 juin 2010.
Sur quoi fondez-vous votre conviction ?
JN : Ecoutez ! Le travail était fini à 95% par l’ex Président de la CEI, Beugré Mambé, qui nous avait produit une liste blanche consensuelle comprenant 5 384 000 personnes. A côté de cette liste, il y avait une liste dite grise de 1 033 000 personnes. Je vous fais remarquer que la liste blanche a été validée par tous les membres de la CEI, y compris le FPI. Cette liste blanche a été présentée par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Conseil de Sécurité qui l’a jugée bonne. A partir de cet instant, tous les ingrédients sont réunis pour produire la liste définitive en intégrant les noms de ceux qui sont passés par le contentieux électoral. Il s’agit de faire valider par les CEI locales ceux qui ont pu justifier qu’ils doivent figurer sur la liste blanche. C’est pourquoi je suis convaincu que l’on peut produire rapidement la liste électorale définitive.
Comment expliquez-vous le peu d’engouement pour le contentieux électoral qui prend fin bientôt ?
JN : Le peu d’engouement démontre qu’on a perdu du temps pour rien. On a aussi perdu de l’argent. On nous parle de 5000 personnes pour un coût global de 1 milliard 500 millions de Fcfa. Cela reviendrait à dire que la reprise du contentieux électorale a coûté 300 000 Fcfa par pétitionnaire. Comme quoi, dans leur souci de gagner du temps pour retarder au maximum la tenue des élections, les refondateurs gaspillent l’argent du contribuable.
Que répondez-vous alors à ceux qui soutiennent qu’il faut nettoyer ou désinfecter la liste électorale ?
JN : Tout d’abord, je tiens à préciser que ceux qui emploient ce type d’expressions ou de mots mériteraient à corriger le niveau et le contenu de leurs langages. Car on ne peut pas vouloir continuer à présider aux destinées d’une nation et avoir un langage ordurier et diviseur. J’ai déjà eu l’occasion de dire que ceux qui sont sur la liste électorale ne sont pas des objets ni des souillures. Ce sont des êtres humains, créatures du Dieu qui nous donne chaque jour notre souffle de vie. Donc nous leur devons un minimum de considération. C’est pourquoi je suis profondément outré quand j’entends ce type de propos, qui jette l’indignité sur ceux qui les tiennent. Ceci étant, il faut que les gens comprennent qu’on ne peut pas avoir une liste blanche validée par toutes les parties et puis un groupe vient réclamer qu’elle soit révisée. Soit ceux qui réclament cette révision ont fait preuve d’incompétence au moment où ils validaient cette liste, soit ils sont de mauvaise foi. Je penche plutôt pour la seconde hypothèse.
Pourtant, le clan présidentiel est formel sur les fraudes à la nationalité.
JN : Nous avons tous appris que le Président Gbagbo a remis aux Présidents BEDIE et OUATTARA une liste de 1 600 personnes figurant sur la liste blanche qui seraient des fraudeurs sur la nationalité ivoirienne. C’est ce qui pourrait justifier l’audit de la liste blanche. Dans le même temps, l’ONI a lancé une opération de vérification de l’authenticité des documents produits. Avant d’entrer dans l’analyse de ces démarches, je vous fais observer que cela prouve l’incompétence de ceux qui nous gouvernent actuellement. Comment comprendre que l’ONI, qui est partie prenante au processus d’établissement de la liste électorale se lève un beau matin pour chercher à authentifier des documents. Sur quelles bases l’ONI a donné son quitus pour valider la liste blanche. Je trouve cela décevant de la part de hauts cadres de l’administration, à qui l’Etat a confié une mission importante comme celle de l’identification. Je pense que le moment est venu d’aller auditer la gestion de l’ONI et ses méthodes de travail. Concernant la liste des 1600 personnes, il se trouve que les noms qui y figurent sont tous à consonance nordique. Comme si les gens du nord ont de manière génétique une propension à la fraude. Cela n’est pas sérieux. Je dirai même que ce procédé est dangereux pour la cohésion sociale. Parce que vouloir réveiller encore le démon du délit de patronyme peut conduire à de nouvelles crises.
Et pourtant, l’on a appris que le FPI a distribué cette liste à toutes les chancelleries pour justifier l’audit de la liste blanche.
JN : Effectivement, nous avons eu l’information comme quoi cette liste a été transmise à toutes les chancelleries ici à Abidjan par le FPI. Vous voyez, pour éviter d’aller à des élections qu’ils vont certainement perdre, les refondateurs ont créé des laboratoires pour monter de toute pièce des affaires. Ils veulent intoxiquer la communauté internationale. Concernant cette fameuse liste de 1600 personnes qualifiées par le FPI de fraudeurs, il se trouve qu’après vérification, on s’est rendu compte que les personnes incriminées figuraient déjà sur la liste électorale de 2000 ; une liste considérée par Laurent Gbagbo et Soro Guillaume comme fiable. C’est pourquoi ils ont accepté tous les deux, en signant l’accord de Ouaga d’en faire le document de référence pour l’établissement de la liste électorale. Alors comment comprendre que Laurent Gbagbo et Soro Guillaume, les deux principaux chefs de l’exécutif signataires de l’APO remettent en cause leurs propres signatures en contestant la fiabilité de la liste électorale de 2000. Je vous fais remarquer que Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000 avec cette liste. Il est donc anormal que ce soit lui qui remette cette liste en cause ; car le faisant, il remet en cause sa propre élection en octobre 2000. C’est seulement en Côte d’Ivoire que l’on peut assister à ce genre de situation. Cela dit, nous au RDR nous considérons que la liste blanche ne peut en aucun cas être remise en cause. Et ce ne sont pas les affaires maladroitement montées de toute pièce par le FPI pour intoxiquer les chancelleries qui vont nous faire reculer. A ce stade du processus, le plus important est que la CEI publie la liste électorale définitive et fixe une date pour le premier tour de l’élection présidentielle. Tout le reste n’est que pure distraction.
Réalisée par Diawara Samou
Le Patriote : M. le Ministre, le RDR votre parti, réclame la liste définitive pour le 15 juin 2010 au plus tard. De l’autre côté, le FPI insiste sur le nettoyage de la liste blanche. Pensez-vous que l’on peut obtenir la liste électorale définitive à la date indiquée par votre parti ?
Joël N’GUESSAN : Il n’y a pas de doute. Si tous les acteurs impliqués dans la liste électorale le souhaitent, nous pouvons obtenir cette liste définitive tant attendue avant la date du 15 juin 2010.
Sur quoi fondez-vous votre conviction ?
JN : Ecoutez ! Le travail était fini à 95% par l’ex Président de la CEI, Beugré Mambé, qui nous avait produit une liste blanche consensuelle comprenant 5 384 000 personnes. A côté de cette liste, il y avait une liste dite grise de 1 033 000 personnes. Je vous fais remarquer que la liste blanche a été validée par tous les membres de la CEI, y compris le FPI. Cette liste blanche a été présentée par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Conseil de Sécurité qui l’a jugée bonne. A partir de cet instant, tous les ingrédients sont réunis pour produire la liste définitive en intégrant les noms de ceux qui sont passés par le contentieux électoral. Il s’agit de faire valider par les CEI locales ceux qui ont pu justifier qu’ils doivent figurer sur la liste blanche. C’est pourquoi je suis convaincu que l’on peut produire rapidement la liste électorale définitive.
Comment expliquez-vous le peu d’engouement pour le contentieux électoral qui prend fin bientôt ?
JN : Le peu d’engouement démontre qu’on a perdu du temps pour rien. On a aussi perdu de l’argent. On nous parle de 5000 personnes pour un coût global de 1 milliard 500 millions de Fcfa. Cela reviendrait à dire que la reprise du contentieux électorale a coûté 300 000 Fcfa par pétitionnaire. Comme quoi, dans leur souci de gagner du temps pour retarder au maximum la tenue des élections, les refondateurs gaspillent l’argent du contribuable.
Que répondez-vous alors à ceux qui soutiennent qu’il faut nettoyer ou désinfecter la liste électorale ?
JN : Tout d’abord, je tiens à préciser que ceux qui emploient ce type d’expressions ou de mots mériteraient à corriger le niveau et le contenu de leurs langages. Car on ne peut pas vouloir continuer à présider aux destinées d’une nation et avoir un langage ordurier et diviseur. J’ai déjà eu l’occasion de dire que ceux qui sont sur la liste électorale ne sont pas des objets ni des souillures. Ce sont des êtres humains, créatures du Dieu qui nous donne chaque jour notre souffle de vie. Donc nous leur devons un minimum de considération. C’est pourquoi je suis profondément outré quand j’entends ce type de propos, qui jette l’indignité sur ceux qui les tiennent. Ceci étant, il faut que les gens comprennent qu’on ne peut pas avoir une liste blanche validée par toutes les parties et puis un groupe vient réclamer qu’elle soit révisée. Soit ceux qui réclament cette révision ont fait preuve d’incompétence au moment où ils validaient cette liste, soit ils sont de mauvaise foi. Je penche plutôt pour la seconde hypothèse.
Pourtant, le clan présidentiel est formel sur les fraudes à la nationalité.
JN : Nous avons tous appris que le Président Gbagbo a remis aux Présidents BEDIE et OUATTARA une liste de 1 600 personnes figurant sur la liste blanche qui seraient des fraudeurs sur la nationalité ivoirienne. C’est ce qui pourrait justifier l’audit de la liste blanche. Dans le même temps, l’ONI a lancé une opération de vérification de l’authenticité des documents produits. Avant d’entrer dans l’analyse de ces démarches, je vous fais observer que cela prouve l’incompétence de ceux qui nous gouvernent actuellement. Comment comprendre que l’ONI, qui est partie prenante au processus d’établissement de la liste électorale se lève un beau matin pour chercher à authentifier des documents. Sur quelles bases l’ONI a donné son quitus pour valider la liste blanche. Je trouve cela décevant de la part de hauts cadres de l’administration, à qui l’Etat a confié une mission importante comme celle de l’identification. Je pense que le moment est venu d’aller auditer la gestion de l’ONI et ses méthodes de travail. Concernant la liste des 1600 personnes, il se trouve que les noms qui y figurent sont tous à consonance nordique. Comme si les gens du nord ont de manière génétique une propension à la fraude. Cela n’est pas sérieux. Je dirai même que ce procédé est dangereux pour la cohésion sociale. Parce que vouloir réveiller encore le démon du délit de patronyme peut conduire à de nouvelles crises.
Et pourtant, l’on a appris que le FPI a distribué cette liste à toutes les chancelleries pour justifier l’audit de la liste blanche.
JN : Effectivement, nous avons eu l’information comme quoi cette liste a été transmise à toutes les chancelleries ici à Abidjan par le FPI. Vous voyez, pour éviter d’aller à des élections qu’ils vont certainement perdre, les refondateurs ont créé des laboratoires pour monter de toute pièce des affaires. Ils veulent intoxiquer la communauté internationale. Concernant cette fameuse liste de 1600 personnes qualifiées par le FPI de fraudeurs, il se trouve qu’après vérification, on s’est rendu compte que les personnes incriminées figuraient déjà sur la liste électorale de 2000 ; une liste considérée par Laurent Gbagbo et Soro Guillaume comme fiable. C’est pourquoi ils ont accepté tous les deux, en signant l’accord de Ouaga d’en faire le document de référence pour l’établissement de la liste électorale. Alors comment comprendre que Laurent Gbagbo et Soro Guillaume, les deux principaux chefs de l’exécutif signataires de l’APO remettent en cause leurs propres signatures en contestant la fiabilité de la liste électorale de 2000. Je vous fais remarquer que Laurent Gbagbo a été élu en octobre 2000 avec cette liste. Il est donc anormal que ce soit lui qui remette cette liste en cause ; car le faisant, il remet en cause sa propre élection en octobre 2000. C’est seulement en Côte d’Ivoire que l’on peut assister à ce genre de situation. Cela dit, nous au RDR nous considérons que la liste blanche ne peut en aucun cas être remise en cause. Et ce ne sont pas les affaires maladroitement montées de toute pièce par le FPI pour intoxiquer les chancelleries qui vont nous faire reculer. A ce stade du processus, le plus important est que la CEI publie la liste électorale définitive et fixe une date pour le premier tour de l’élection présidentielle. Tout le reste n’est que pure distraction.
Réalisée par Diawara Samou