Sur convocation du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, une rencontre entre le premier ministre Guillaume Soro et les opérateurs techniques impliqués dans le processus électoral a eu lieu au palais présidentiel le vendredi dernier. Au centre de cette rencontre, il s’agissait de s’accorder sur un audit de la liste électorale. On le sait, Laurent Gbagbo et ses partisans remettent en cause la fiabilité de la liste électorale dite blanche sur laquelle sont inscrits 5.300.000 électeurs. Pour le camp présidentiel, elle est entachée d’irrégularités au point qu’il exige la reprise de tout le processus. Selon des indiscrétions, c’est cela le sens même de cette rencontre. Le ministre Guillaume Soro a laissé entendre que les acteurs se sont accordés sur la vérification de la liste électorale, non sans donner de détails sur cette opération. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les refondateurs restent dans leur logique de compromettre le processus électoral jusqu’à ce qu’ils soient convaincus de remporter les élections. Ce qui trouve tout son sens dans la remise en cause du mode opératoire pourtant adopté à Ouagadougou. Le parti au pouvoir et les forces nouvelles s’y étaient accordés pour établir la liste électorale. La liste électorale de 2000 devrait de ce fait, servir de support de travail afin de constituer la nouvelle liste électorale. Mais à la surprise générale, alors que l’opération tirait à sa fin avec un nombre de 5.300.000 électeurs recensés sur la liste blanche, le camp présidentiel vient remettre tout en cause y compris la liste 2000 qui pourtant a permis à Laurent Gbagbo d’accéder au pouvoir. Le plus étonnant, c’est que la proposition de s’appuyer sur la liste de 2000 vient du camp présidentiel. Ce sont ainsi, de graves contradictions malicieusement menées qui, bien sûr, conduisent à des retards dans l’avancée du processus électoral. Aujourd’hui, nous nous acheminons vers une modification de ce mode opératoire du fait de la remise en cause de la liste blanche par le Fpi. Selon des indiscrétions, la rencontre entre le chef de l’Etat, le premier ministre et les opérateurs techniques visent à une reprise totale du processus. Car, indique une source proche du camp présidentiel, le parti au pouvoir s’est rendu compte que ses partisans ne sont pas nombreux sur cette liste. Le mauvais travail des proches du chef de l’Etat n’a pas permis, malgré de gros moyens mis à leur disposition, d’inscrire le maximum de militants. Désormais dans l’embarras, les frontistes ont promis mettre tout en œuvre pour éviter les élections avec une telle liste. Ainsi, l’argument de vérification de la liste pourrait servir de prétexte pour insérer des noms de militants du Fpi ou reprendre carrément tout le processus.
Lance Touré
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