Dans cette exclusivité, M. Thierry Tanoh, vice-président de la Société Financière internationale (Sfi), filiale de la Banque Mondiale qui finance le secteur privé, parle sans détour. Des activités de sa structure, de la Cote d’Ivoire ; son pays et de sa carrière.
Cela fait pratiquement deux ans que vous occupé le poste de vice- président de la Société Financière internationale (Sfi). Quel bilan pouvez-vous nous faire de vos activités ?
Les challenges sont multiples et différents. Je suis en charge de l’Amérique Latine, de l’Europe de l’Ouest et de l’Afrique sub-saharienne. L’Amérique Latine, qui est une région est très profitable avec de gros volumes d’investissements. Cette région compte trois grands pays. Citons le Brésil, le Mexique et l’argentine. En Afrique sub-saharienne, nous avons 48 pays dont le plus grand en termes de population, est le Nigéria. Ces pays ont également des niveaux de développement très différents. Au niveau de l’Afrique, permettez moi de me concentrer sur les difficultés que nous rencontrons dans le cadre de nos activités de financement du secteur prive. La première (et le principal) je pense est lié à l’infrastructure. L’Afrique subsaharienne connait un déficit d’infrastructures. La capacité énergétique de l’Afrique subsaharienne est égale à celle de l’Espagne. Cela montre un peu le déficit que nous avons au niveau énergétique. Nous ne pouvons pas parler de développement de l’Afrique tant que nous n’arriverons pas à accroitre la capacité énergétique de notre continent. Nous avons un continent qui regorge de ressources naturelles. La deuxième est la transformation de nos matières premières. Que ce soit l’eau, le pétrole, le charbon et le vent comme l’a dit le Chef de l’Etat, nous avons tout, mais malgré cela, nous n’arrivons pas à transformer ces matières premières là. Pourquoi faut-il que quant on parle de Chocolat, on doit parler de la Belgique ou de la Suisse, alors que le premier producteur mondial de Cacao est la Cote d’Ivoire. Simplement parce que les couts de transformation de ce cacao sur place sont trop élevés, et les marchés sur lesquels ont doit exporter sont trop loin. Comment palier cela ? Cela m’ammene sur la trosieme difficulté, la petite taille de bon nombres de marches africains. L’integration régionale devrait permettre de donner une plus grande dimension à nos différents marchés. L’entrepreneur ivoirien devrait alors pouvoir vendre plus facilement ses produits au Mali au Libéria, au Nigeria et au Ghana, par exemple. Il faut accroitre les moyens de distribution et travailler sur le secteur routier, les moyens de transports routiers, ferroviaires et aériens de sorte à relier les marchés entre eux. Une fois que vous avez l’énergie, il faut avoir les marchés, une fois que vous avez les marchés, les entrepreneurs africains vont être à même de concurrencer les entreprises, qu’elles viennent d’Asie, d’Europe de l’Est et de l’ouest.
Qu’entend faire la Sfi pour les africains dans ce challenge ?
La Société financière internationale (IFC), finance les entreprises du secteur privé et est prête à accompagner les entreprises qui souhaiteraient investir en Afrique Sub-Saharienne. Ainsi donc, si une entreprise vient nous voir avec un projet de production énergétique en Cote d’Ivoire, nous sommes prêts à l’accompagner avec des financement a long terme. Nous souhaitons financer l’extension d’Azito et les énergies propres et renouvelables dont l’hydraulique. Nous regardons également dans le secteur de l’éolien, donc du vent comme l’a dit le Chef de l’Etat. Nous attachons également une importance aux types d’infrastructures, tels que les ports, l’aéroport et les transports ferroviaires. Nous sommes prêts à accompagner les promoteurs privés pour les investissements à long terme (prêts) et en investissant avec eux dans le capital.
Y a-t-il une conditionnalité pour bénéficier de vos financements ?
La conditionnalité, c’est que nous voulons travailler avec des gents qui connaissent leur métiers et qui ont une assises qui leurs permettent d’avoir les moyens de leurs ambitions. Il faut que le projet a financer soit commercialement viable. Nous souhaitons travailler avec des opérateurs économiques qui ont le désir de voir le développement des pays avec lesquels on travaille en ligne de mire. Il faut que ce soit des promoteurs qui partagent nos valeurs : Favoriser le développement du secteur privé, pour développer les pays et réduire la pauvreté en Afrique
L’Afrique de l’Ouest est secouée par une crise énergétique avec les nombreux délestages qui frappent par exemple la Cote d’Ivoire. Cela est-il du à un manque d’anticipation de la part de nos politiques ?
La question est de savoir si on pouvait éviter le délestage ? Probablement. Ceci étant, si on avait dit (il y a dix ans) que la Cote d’Ivoire allait traverser dix années de crise et que ce n’est qu’a la suite de ces dix années, que nous connaitrions des délestages, cela serait paru optimiste à l’époque. Donc quelque part, ce qu’a realise la Cote d’Ivoire n’est pas mal. Est-ce que pour autant, cela veut dire qu’il n’y a pas de solutions à ce problème? Il y en a. Si l’on veut que ce pays se développe, il est incontestable, voire indéniable qu’il puisse accroitre sa capacité de production énergétique. Pour faire venir les investisseurs privés, il faut que ceux-ci puissent noter une stabilité et une vision à long terme, vue les intérêts en jeu. Je pense qu’une fois que la Cote d’Ivoire va passer le cap des élections et que les investisseurs potentiels verront en l’équipe qui s’installe une certaine pérennité et une vision à moyen et long terme, en ce moment là, vous aller voir qu’il sera plus facile de lever des fonds et pour financer des infrastructures qui nécessitent des financements à long terme (voir encadré).
Le Président Gbagbo a dit «ce qui unie les ivoiriens est plus que ce qui les opposent». Quel est votre commentaire ?
Je suis ivoirien, et nous sommes un peuple qui a traversé une crise. Ce qui fait la force d’un peuple quand il a traversé une crise, c’est d’en tirer les conséquences et d’en ressortir plus fort. Je pense que cette crise nous aura montré ce que nous avons perdu, et devra renforcer ce que nous avons en commun. La Cote d’Ivoire est un beau pays que nous devons développer, de sorte à donner aux ivoiriens une bonne qualité de vie, l’accès à l’électricité, à l’eau potable, a l’education et a la sante afin que vos enfants, nos enfants quand ils grandissent, puissent avoir accès à un bon système éducatif. A de bonnes prestations de santé et qu’ils puissent profiter d’une bonne qualité de vie comme on le voit dans bon nombre de pays developpés. Il nous faut donner espoir à la jeunesse ivoirienne de telle manière qu’elle travaille a l’ecole, accede aux meilleures écoles. Il faut que notre jeunessevoit un leadership qui lui donne une vision à long terme, et qui lui permette d’aspirer à un monde meilleur. C’est pourquoi nous devons travailler ensemble, plutôt que de nous entre- déchirer.
Qu’entend faire la Sfi pour le secteur privé ivoirien dans cette sortie de crise ?
En terme de sortie de crise, nous sommes déjà revenus officiellement avec une représente depuis janvier 2010. Nous avons des projets potentiels de l’ordre de 300 à 400 millions de dollars, soit environ deux cent milliards de Fcfa. Nous sommes prêts à investir dans les secteurs de l’énergie, de l’hôtellerie et bancaire. A la faveur de la 45e assemblée annuelle de la Banque Africaine de Développement (Bad), nous avons rencontré un de nos partenaires dans le secteur bancaire, avec lequel nous espérons pouvoir investir 130 millions de dollars, soit environ 65 milliards de FCFA. Bref, nous avons un grand désir d’accompagner le secteur privé au sortir de cette crise. Les investisseurs ont un très fort désir de revenir en Cote d’Ivoire et la participation massive à cette assemblée annuelle nous le prouve bien. Il faut que vous journalistes fassiez la part belle à la Cote d’Ivoire, en montrant au reste du monde, une Cote d’Ivoire, où il fait beau investir. Un pays qui a des infrastructures et où on peut faire des affaires et gagner de l’argent. Vous avez une grande part de responsabilite dans cette mission de sensibilisation.
Qui est Thierry Tanoh ?
Je suis un ivoirien et un africain dans l’âme qui a un fort désir de contribuer au développement de l’Afrique et de son pays, la Cote d’Ivoire. J’ai non seulement grandi en Cote d’Ivoire, mais j’y ai fait mes études du Primaire, en passant par le secondaire jusqu’à l’université Nationale de Cote d’Ivoire, (ndrl : Aujourd’hui, université de Cocody). J’ai participé aux championnats Oissu et j’ai toutes mes racines ici. Sur le plan professionnel, j’ai travaillé en Europe avant de revenir au pays à la Direction de Contrôle des Grands Travaux (Dgtcx) aujourd’hui Bnetd et à la Commission Bancaire de l’Uemoa. Après, je me suis expatrié aux USA, parce que je voulais faire des financements de projets pour des pays émergeant. C’est quelque chose qui m’intéressait à l’époque. Je suis rentré à la Société Financière Internationale (Sfi) à Washington. Je suis marie et père de trois enfants. Mon epouse qui a une grande influence sur moi m’apporte beaucoup et m’aide a surmonter bon nombres d’obstacles qui se posent a moi. Nous vivons en ce moment à Johannesburg. Je suis un fervent supporter de l’Afrique et passionné de l’Afrique qui est mal positionné dans le reste du monde malgré ses immenses potentialités. L’image de l’Afrique véhiculée par les chaines de télévision montre le continent sous un angle trop négatif. Nous avons certes des problèmes, mais, il y a beaucoup de bonnes choses qu’il faut mettre en avant. C’est en les mettant en avant que nous allons réussir à attirer les investissements extérieurs afin de nous aider à nous développer. En fervent supporter de ce continent, je pense que le développement de l’Afrique doit venir des africains eux-mêmes.
Pouvez-vous dire exactement pourquoi, vous avez réclamé une résidence en Afrique, au lieu de l’Europe ou de l’Amérique ?
J’ai demandé de façon explicite de ne pas repartir sur Washington. J’ai voulu rester en Afrique, pour continuer de la mettre en avant. Il y a une décision très forte du conseil d’administration de l’IFC, en vue de favoriser notre travail en Afrique. Je veux continuer à démontrer qu’il y a une Afrique qui travaille et qui avance.
Avez –vous en projet de répertorier les cerveaux ivoiriens qui ont décidé de s’expatrier de gré ou de force ?
Le Président de la République au niveau de son cabinet à désigné un de ses conseillers pour faire ce travail. Je pense qu’il est très claire que cette diaspora qui a été identifié est constituée de gens je présume qu’on va appeler une fois les élections passées et qui viendront travailler. L’acte du Président de la République est une initiative louable.
Quel regard portez-vous sur système éducatif ivoirien ?
Il y a énormément de travail à faire. Votre question m’amène à me prononcer à la fois sur la question du leadership et des valeurs. Il ne faut pas que notre jeunesse pense qu’un diplôme est un passeport pour travailler. Un diplôme est un document qui vient sanctionner des connaissances. La jeunesse ivoirienne doit mettre aussi la pression afin que le corps enseignant fasse son travail qui est de donner, de transférer des connaissances qu’ils ont acquises à une jeunesse qui va se mettre au service de la nation. C’est pour ça que les étudiants devront se battre pour pouvoir avoir accès à une éducation qui va leur donner une connaissance qu’ils pourront mettre au service du privé et du public pour un monde meilleur pour eux-mêmes, mais également de se valoriser et de contribuer à l’essor économique et social de la Cote d’Ivoire.
Vous êtes l’un des rares africains et ivoiriens à atteindre ce niveau à la Sfi.celà vous gonfle la tête ?
J’espère que non. Si ça me gonfle la tête je serais le premier à vous demander de me la dégonfler. Ce n’est pas une fin en soi, c’est un concours de circonstance qui m’a amené là. Il y a certes le travail, mais il faut aussi être au bon endroit au bon moment. Je sais qu’il y a beaucoup d’autres ivoiriens très compétents qui sont en train de suivre ces traces et qui vont faire beaucoup mieux que moi. J’entends rester humble.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
Cela fait pratiquement deux ans que vous occupé le poste de vice- président de la Société Financière internationale (Sfi). Quel bilan pouvez-vous nous faire de vos activités ?
Les challenges sont multiples et différents. Je suis en charge de l’Amérique Latine, de l’Europe de l’Ouest et de l’Afrique sub-saharienne. L’Amérique Latine, qui est une région est très profitable avec de gros volumes d’investissements. Cette région compte trois grands pays. Citons le Brésil, le Mexique et l’argentine. En Afrique sub-saharienne, nous avons 48 pays dont le plus grand en termes de population, est le Nigéria. Ces pays ont également des niveaux de développement très différents. Au niveau de l’Afrique, permettez moi de me concentrer sur les difficultés que nous rencontrons dans le cadre de nos activités de financement du secteur prive. La première (et le principal) je pense est lié à l’infrastructure. L’Afrique subsaharienne connait un déficit d’infrastructures. La capacité énergétique de l’Afrique subsaharienne est égale à celle de l’Espagne. Cela montre un peu le déficit que nous avons au niveau énergétique. Nous ne pouvons pas parler de développement de l’Afrique tant que nous n’arriverons pas à accroitre la capacité énergétique de notre continent. Nous avons un continent qui regorge de ressources naturelles. La deuxième est la transformation de nos matières premières. Que ce soit l’eau, le pétrole, le charbon et le vent comme l’a dit le Chef de l’Etat, nous avons tout, mais malgré cela, nous n’arrivons pas à transformer ces matières premières là. Pourquoi faut-il que quant on parle de Chocolat, on doit parler de la Belgique ou de la Suisse, alors que le premier producteur mondial de Cacao est la Cote d’Ivoire. Simplement parce que les couts de transformation de ce cacao sur place sont trop élevés, et les marchés sur lesquels ont doit exporter sont trop loin. Comment palier cela ? Cela m’ammene sur la trosieme difficulté, la petite taille de bon nombres de marches africains. L’integration régionale devrait permettre de donner une plus grande dimension à nos différents marchés. L’entrepreneur ivoirien devrait alors pouvoir vendre plus facilement ses produits au Mali au Libéria, au Nigeria et au Ghana, par exemple. Il faut accroitre les moyens de distribution et travailler sur le secteur routier, les moyens de transports routiers, ferroviaires et aériens de sorte à relier les marchés entre eux. Une fois que vous avez l’énergie, il faut avoir les marchés, une fois que vous avez les marchés, les entrepreneurs africains vont être à même de concurrencer les entreprises, qu’elles viennent d’Asie, d’Europe de l’Est et de l’ouest.
Qu’entend faire la Sfi pour les africains dans ce challenge ?
La Société financière internationale (IFC), finance les entreprises du secteur privé et est prête à accompagner les entreprises qui souhaiteraient investir en Afrique Sub-Saharienne. Ainsi donc, si une entreprise vient nous voir avec un projet de production énergétique en Cote d’Ivoire, nous sommes prêts à l’accompagner avec des financement a long terme. Nous souhaitons financer l’extension d’Azito et les énergies propres et renouvelables dont l’hydraulique. Nous regardons également dans le secteur de l’éolien, donc du vent comme l’a dit le Chef de l’Etat. Nous attachons également une importance aux types d’infrastructures, tels que les ports, l’aéroport et les transports ferroviaires. Nous sommes prêts à accompagner les promoteurs privés pour les investissements à long terme (prêts) et en investissant avec eux dans le capital.
Y a-t-il une conditionnalité pour bénéficier de vos financements ?
La conditionnalité, c’est que nous voulons travailler avec des gents qui connaissent leur métiers et qui ont une assises qui leurs permettent d’avoir les moyens de leurs ambitions. Il faut que le projet a financer soit commercialement viable. Nous souhaitons travailler avec des opérateurs économiques qui ont le désir de voir le développement des pays avec lesquels on travaille en ligne de mire. Il faut que ce soit des promoteurs qui partagent nos valeurs : Favoriser le développement du secteur privé, pour développer les pays et réduire la pauvreté en Afrique
L’Afrique de l’Ouest est secouée par une crise énergétique avec les nombreux délestages qui frappent par exemple la Cote d’Ivoire. Cela est-il du à un manque d’anticipation de la part de nos politiques ?
La question est de savoir si on pouvait éviter le délestage ? Probablement. Ceci étant, si on avait dit (il y a dix ans) que la Cote d’Ivoire allait traverser dix années de crise et que ce n’est qu’a la suite de ces dix années, que nous connaitrions des délestages, cela serait paru optimiste à l’époque. Donc quelque part, ce qu’a realise la Cote d’Ivoire n’est pas mal. Est-ce que pour autant, cela veut dire qu’il n’y a pas de solutions à ce problème? Il y en a. Si l’on veut que ce pays se développe, il est incontestable, voire indéniable qu’il puisse accroitre sa capacité de production énergétique. Pour faire venir les investisseurs privés, il faut que ceux-ci puissent noter une stabilité et une vision à long terme, vue les intérêts en jeu. Je pense qu’une fois que la Cote d’Ivoire va passer le cap des élections et que les investisseurs potentiels verront en l’équipe qui s’installe une certaine pérennité et une vision à moyen et long terme, en ce moment là, vous aller voir qu’il sera plus facile de lever des fonds et pour financer des infrastructures qui nécessitent des financements à long terme (voir encadré).
Le Président Gbagbo a dit «ce qui unie les ivoiriens est plus que ce qui les opposent». Quel est votre commentaire ?
Je suis ivoirien, et nous sommes un peuple qui a traversé une crise. Ce qui fait la force d’un peuple quand il a traversé une crise, c’est d’en tirer les conséquences et d’en ressortir plus fort. Je pense que cette crise nous aura montré ce que nous avons perdu, et devra renforcer ce que nous avons en commun. La Cote d’Ivoire est un beau pays que nous devons développer, de sorte à donner aux ivoiriens une bonne qualité de vie, l’accès à l’électricité, à l’eau potable, a l’education et a la sante afin que vos enfants, nos enfants quand ils grandissent, puissent avoir accès à un bon système éducatif. A de bonnes prestations de santé et qu’ils puissent profiter d’une bonne qualité de vie comme on le voit dans bon nombre de pays developpés. Il nous faut donner espoir à la jeunesse ivoirienne de telle manière qu’elle travaille a l’ecole, accede aux meilleures écoles. Il faut que notre jeunessevoit un leadership qui lui donne une vision à long terme, et qui lui permette d’aspirer à un monde meilleur. C’est pourquoi nous devons travailler ensemble, plutôt que de nous entre- déchirer.
Qu’entend faire la Sfi pour le secteur privé ivoirien dans cette sortie de crise ?
En terme de sortie de crise, nous sommes déjà revenus officiellement avec une représente depuis janvier 2010. Nous avons des projets potentiels de l’ordre de 300 à 400 millions de dollars, soit environ deux cent milliards de Fcfa. Nous sommes prêts à investir dans les secteurs de l’énergie, de l’hôtellerie et bancaire. A la faveur de la 45e assemblée annuelle de la Banque Africaine de Développement (Bad), nous avons rencontré un de nos partenaires dans le secteur bancaire, avec lequel nous espérons pouvoir investir 130 millions de dollars, soit environ 65 milliards de FCFA. Bref, nous avons un grand désir d’accompagner le secteur privé au sortir de cette crise. Les investisseurs ont un très fort désir de revenir en Cote d’Ivoire et la participation massive à cette assemblée annuelle nous le prouve bien. Il faut que vous journalistes fassiez la part belle à la Cote d’Ivoire, en montrant au reste du monde, une Cote d’Ivoire, où il fait beau investir. Un pays qui a des infrastructures et où on peut faire des affaires et gagner de l’argent. Vous avez une grande part de responsabilite dans cette mission de sensibilisation.
Qui est Thierry Tanoh ?
Je suis un ivoirien et un africain dans l’âme qui a un fort désir de contribuer au développement de l’Afrique et de son pays, la Cote d’Ivoire. J’ai non seulement grandi en Cote d’Ivoire, mais j’y ai fait mes études du Primaire, en passant par le secondaire jusqu’à l’université Nationale de Cote d’Ivoire, (ndrl : Aujourd’hui, université de Cocody). J’ai participé aux championnats Oissu et j’ai toutes mes racines ici. Sur le plan professionnel, j’ai travaillé en Europe avant de revenir au pays à la Direction de Contrôle des Grands Travaux (Dgtcx) aujourd’hui Bnetd et à la Commission Bancaire de l’Uemoa. Après, je me suis expatrié aux USA, parce que je voulais faire des financements de projets pour des pays émergeant. C’est quelque chose qui m’intéressait à l’époque. Je suis rentré à la Société Financière Internationale (Sfi) à Washington. Je suis marie et père de trois enfants. Mon epouse qui a une grande influence sur moi m’apporte beaucoup et m’aide a surmonter bon nombres d’obstacles qui se posent a moi. Nous vivons en ce moment à Johannesburg. Je suis un fervent supporter de l’Afrique et passionné de l’Afrique qui est mal positionné dans le reste du monde malgré ses immenses potentialités. L’image de l’Afrique véhiculée par les chaines de télévision montre le continent sous un angle trop négatif. Nous avons certes des problèmes, mais, il y a beaucoup de bonnes choses qu’il faut mettre en avant. C’est en les mettant en avant que nous allons réussir à attirer les investissements extérieurs afin de nous aider à nous développer. En fervent supporter de ce continent, je pense que le développement de l’Afrique doit venir des africains eux-mêmes.
Pouvez-vous dire exactement pourquoi, vous avez réclamé une résidence en Afrique, au lieu de l’Europe ou de l’Amérique ?
J’ai demandé de façon explicite de ne pas repartir sur Washington. J’ai voulu rester en Afrique, pour continuer de la mettre en avant. Il y a une décision très forte du conseil d’administration de l’IFC, en vue de favoriser notre travail en Afrique. Je veux continuer à démontrer qu’il y a une Afrique qui travaille et qui avance.
Avez –vous en projet de répertorier les cerveaux ivoiriens qui ont décidé de s’expatrier de gré ou de force ?
Le Président de la République au niveau de son cabinet à désigné un de ses conseillers pour faire ce travail. Je pense qu’il est très claire que cette diaspora qui a été identifié est constituée de gens je présume qu’on va appeler une fois les élections passées et qui viendront travailler. L’acte du Président de la République est une initiative louable.
Quel regard portez-vous sur système éducatif ivoirien ?
Il y a énormément de travail à faire. Votre question m’amène à me prononcer à la fois sur la question du leadership et des valeurs. Il ne faut pas que notre jeunesse pense qu’un diplôme est un passeport pour travailler. Un diplôme est un document qui vient sanctionner des connaissances. La jeunesse ivoirienne doit mettre aussi la pression afin que le corps enseignant fasse son travail qui est de donner, de transférer des connaissances qu’ils ont acquises à une jeunesse qui va se mettre au service de la nation. C’est pour ça que les étudiants devront se battre pour pouvoir avoir accès à une éducation qui va leur donner une connaissance qu’ils pourront mettre au service du privé et du public pour un monde meilleur pour eux-mêmes, mais également de se valoriser et de contribuer à l’essor économique et social de la Cote d’Ivoire.
Vous êtes l’un des rares africains et ivoiriens à atteindre ce niveau à la Sfi.celà vous gonfle la tête ?
J’espère que non. Si ça me gonfle la tête je serais le premier à vous demander de me la dégonfler. Ce n’est pas une fin en soi, c’est un concours de circonstance qui m’a amené là. Il y a certes le travail, mais il faut aussi être au bon endroit au bon moment. Je sais qu’il y a beaucoup d’autres ivoiriens très compétents qui sont en train de suivre ces traces et qui vont faire beaucoup mieux que moi. J’entends rester humble.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr