Naguère farouchement opposé au ‘’nettoyage’’ de la liste électorale provisoire proposé par le chef de l’Etat, le Rassemblement des républicains (RDR) s’est finalement fait hara-kiri en acceptant la position du camp présidentiel. Cette reculade, pour beaucoup, trouverait son fondement dans l’intransigeance et l’inflexibilité du PDCI-RDA et son président, Henri Konan Bédié sur cet épineux dossier. Décryptage !
Ils n’ont certainement pas eu tort, ceux des Ivoiriens qui ont toujours soutenu que l’alliance entre les partis politiques membres de la coalition des Houphouétistes ne résistera pas à l’épreuve des temps et des hommes. Et que celle-ci ne pourra cacher les divergences de vues entre les différentes formations politiques qui composent ce mouvement. En tout cas, la gestion du contentieux électoral, en ce qui concerne notamment la vérification de la ‘’liste électorale’’ a permis de comprendre que l’Union et la cohésion ne sont réellement pas de mise au sein des Houphouétistes. Car, sur ce dossier, des sons discordants ont fait jouir au RHDP.
Le PDCI s’éloigne du RDR
En effet, pendant que le RDR et ses partisans battaient en brèche la thèse de la vérification de cette liste, le PDCI-RDA lui, s’obstinait à adopter la position contraire. Cela sans doute parce que pour le parti créé par Félix Houphouët-Boigny, les vrais fraudeurs ne sont pas des leurs. Ainsi, le Président Bédié et les siens ont-ils donné leur accord au chef de l’Etat en ce qui concerne le ‘’nettoyage’’ de la liste provisoire, au moment où les Républicains se montraient de plus en plus réticents. Et, pour légitimer cette thèse, Henri Konan Bédié d’abord et ensuite le leader de la jeunesse du vieux parti, Kouadio Konan Bertin sont montés successivement au créneau pour marquer leur désapprobation avec leur principal allié. « Si les fraudes sont avérées, je les combattrai » avait soutenu avec hargne, « KKB » au cours d’une interview accordée à un confrère de la place. Cette déclaration du patron de la JPDCI a, semble-t-il, coupé l’herbe sous les pieds des dirigeants du RDR qui n’ont donc plus jugé opportun de mener le combat contre le nettoyage de la « liste blanche ». En réalité, le parti d’Alassane Ouattara a compris que sur ce dossier précis, il ne pouvait bénéficier du soutien de son principal allié. Or, dans une dynamique de coalition politique, il lui était quasiment difficile de défendre tout seul, une position qui est loin de rencontrer l’assentiment de ses alliés. Aujourd’hui, abandonné voire isolé, le RDR est contraint de lâcher du lest en acceptant le ‘’nettoyage’’ annoncée par le chef de l’Etat. Cette situation montre bien qu’au sein du RHDP, les Républicains sont à la remorque du PDCI. Car, sur plusieurs importants dossiers, le RDR a reculé lorsque sa position n’a pas été adoubée par le PDCI. Il en est ainsi, notamment, du changement des anciens ministres dans le gouvernement Soro II. Alors que le RDR était au départ déterminé à garder au gouvernement Hamed Bakayoko et Amadou Gon Coulibaly, le parti a du se faire hara-kiri lorsque le PDCI n’a pas jugé opportun de conserver ses anciens ministres. Bien plus, Henri Konan Bédié a imposé son point de vue à Ouattara lorsqu’il s’était agi de renoncer à la marche du 15 mai 2010. Ces exemples, et biens d’autres encore, montrent bien que dans la coalition des Houphouétistes, le RDR, certainement parce que complexé, est sous la tutelle du vieux parti.
Bédié met Ouattara en difficulté
Et aujourd’hui encore, les faits semblent corroborer cette thèse avec l’acceptation des Républicains de voir « nettoyer » la liste électorale provisoire. En réalité, sur ce dossier, Henri Konan Bédié a mis son principal allié en difficulté. Car, sachant bien que ceux qui sont constamment l’objet de «radiation » de la liste provisoire ont des noms à consonance nordiste, Bédié a préféré faire le mort pour laisser le camp présidentiel en découdre avec allié. Or, déjà taxé de parti essentiellement nordiste ou étranger, le RDR ne pouvait raisonnablement continuer à tenir tête au camp présidentiel sans toutefois le soutien de la première force politique du pays qu’est le PDCI-RDA. A la vérité, aussi longtemps que Ouattara et ses partisans continuaient de s’opposer au « nettoyage » de la liste provisoire aux fins d’y extirper quelques étrangers fraudeurs, ils courraient le risque de donner à l’opinion, l’impression d’avoir effectivement fraudé lors de l’enrôlement. Et c’est sur cet handicap du RDR que Bédié a jusque-là joué pour en tirer d’éventuels dividendes lors du futur scrutin présidentiel. D’autant plus que, si cette liste est effectivement nettoyée, le camp présidentiel ne serait certainement pas le seul bénéficiaire. Puisque le vieux briscard de la politique ivoirienne aimerait bien voir affaibli, l’un de ses plus irréductibles obstacles à l’’accession au fauteuil présidentiel qu’est le RDR même si celui-ci est aujourd’hui son allié politique. Comme quoi en politique, tous les coups semblent permis.
Michel Ziki
Ils n’ont certainement pas eu tort, ceux des Ivoiriens qui ont toujours soutenu que l’alliance entre les partis politiques membres de la coalition des Houphouétistes ne résistera pas à l’épreuve des temps et des hommes. Et que celle-ci ne pourra cacher les divergences de vues entre les différentes formations politiques qui composent ce mouvement. En tout cas, la gestion du contentieux électoral, en ce qui concerne notamment la vérification de la ‘’liste électorale’’ a permis de comprendre que l’Union et la cohésion ne sont réellement pas de mise au sein des Houphouétistes. Car, sur ce dossier, des sons discordants ont fait jouir au RHDP.
Le PDCI s’éloigne du RDR
En effet, pendant que le RDR et ses partisans battaient en brèche la thèse de la vérification de cette liste, le PDCI-RDA lui, s’obstinait à adopter la position contraire. Cela sans doute parce que pour le parti créé par Félix Houphouët-Boigny, les vrais fraudeurs ne sont pas des leurs. Ainsi, le Président Bédié et les siens ont-ils donné leur accord au chef de l’Etat en ce qui concerne le ‘’nettoyage’’ de la liste provisoire, au moment où les Républicains se montraient de plus en plus réticents. Et, pour légitimer cette thèse, Henri Konan Bédié d’abord et ensuite le leader de la jeunesse du vieux parti, Kouadio Konan Bertin sont montés successivement au créneau pour marquer leur désapprobation avec leur principal allié. « Si les fraudes sont avérées, je les combattrai » avait soutenu avec hargne, « KKB » au cours d’une interview accordée à un confrère de la place. Cette déclaration du patron de la JPDCI a, semble-t-il, coupé l’herbe sous les pieds des dirigeants du RDR qui n’ont donc plus jugé opportun de mener le combat contre le nettoyage de la « liste blanche ». En réalité, le parti d’Alassane Ouattara a compris que sur ce dossier précis, il ne pouvait bénéficier du soutien de son principal allié. Or, dans une dynamique de coalition politique, il lui était quasiment difficile de défendre tout seul, une position qui est loin de rencontrer l’assentiment de ses alliés. Aujourd’hui, abandonné voire isolé, le RDR est contraint de lâcher du lest en acceptant le ‘’nettoyage’’ annoncée par le chef de l’Etat. Cette situation montre bien qu’au sein du RHDP, les Républicains sont à la remorque du PDCI. Car, sur plusieurs importants dossiers, le RDR a reculé lorsque sa position n’a pas été adoubée par le PDCI. Il en est ainsi, notamment, du changement des anciens ministres dans le gouvernement Soro II. Alors que le RDR était au départ déterminé à garder au gouvernement Hamed Bakayoko et Amadou Gon Coulibaly, le parti a du se faire hara-kiri lorsque le PDCI n’a pas jugé opportun de conserver ses anciens ministres. Bien plus, Henri Konan Bédié a imposé son point de vue à Ouattara lorsqu’il s’était agi de renoncer à la marche du 15 mai 2010. Ces exemples, et biens d’autres encore, montrent bien que dans la coalition des Houphouétistes, le RDR, certainement parce que complexé, est sous la tutelle du vieux parti.
Bédié met Ouattara en difficulté
Et aujourd’hui encore, les faits semblent corroborer cette thèse avec l’acceptation des Républicains de voir « nettoyer » la liste électorale provisoire. En réalité, sur ce dossier, Henri Konan Bédié a mis son principal allié en difficulté. Car, sachant bien que ceux qui sont constamment l’objet de «radiation » de la liste provisoire ont des noms à consonance nordiste, Bédié a préféré faire le mort pour laisser le camp présidentiel en découdre avec allié. Or, déjà taxé de parti essentiellement nordiste ou étranger, le RDR ne pouvait raisonnablement continuer à tenir tête au camp présidentiel sans toutefois le soutien de la première force politique du pays qu’est le PDCI-RDA. A la vérité, aussi longtemps que Ouattara et ses partisans continuaient de s’opposer au « nettoyage » de la liste provisoire aux fins d’y extirper quelques étrangers fraudeurs, ils courraient le risque de donner à l’opinion, l’impression d’avoir effectivement fraudé lors de l’enrôlement. Et c’est sur cet handicap du RDR que Bédié a jusque-là joué pour en tirer d’éventuels dividendes lors du futur scrutin présidentiel. D’autant plus que, si cette liste est effectivement nettoyée, le camp présidentiel ne serait certainement pas le seul bénéficiaire. Puisque le vieux briscard de la politique ivoirienne aimerait bien voir affaibli, l’un de ses plus irréductibles obstacles à l’’accession au fauteuil présidentiel qu’est le RDR même si celui-ci est aujourd’hui son allié politique. Comme quoi en politique, tous les coups semblent permis.
Michel Ziki
