Après la récente rencontre de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) avec le président du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié, c’était au président du RDR, le Dr Alassane Ouattara de recevoir hier, à son cabinet sis aux Deux Plateaux rue des Jardins, une forte délégation de l’UNJCI conduite par son président Mam Camara. Durant une demi heure, le Docteur Alassane Ouattara et ses hôtes ont fait le tour d’horizon des différentes préoccupations relatives à la liberté de la presse, à la formation et à la sécurité des journalistes sur les lieux de reportage. Mais également des mesures d’accompagnement proposée par l’Accord de Linas Marcoussis pour permettre à la presse ivoirienne d’accompagner de manière responsable le processus de sortie de crise. D’entrée, c’est le président de la première union des journalistes qui de manière très lucide expose les préoccupations de l’ensemble de la corporation. « Les journalistes sont le plus souvent accusés à tort ou à raison d’attiser la braise dans le processus de sortie de crise. Nous pensons que l’Etat et les partis politiques ont un rôle à jouer dans la formation des journalistes Ivoiriens. Leur répéter à longueur de journée qu’ils ne sont pas professionnels, cela passe par la formation, car l’Etat n’offre plus de bourse pour la formation des journalistes en Europe. C’est pourquoi nous faisons de la formation une des préoccupations majeures de notre mandat, nous espérons bénéficier d’un lobbying de votre part pour booster notre vaste programme de formation », a souhaité le président Mam Camara, avant de s’inquiéter pour la sécurité de ses confrères sur les lieux de reportage dans un contexte de sortie de crise qui est celui de la Côte d’Ivoire « les entreprises de presse et les journalistes ne travaillent pas dans un environnement sécurisé, car il arrive que l’intégrité physique des journalistes soit menacée, nous souhaitons que les partis politiques sensibilisent les militants sur la sécurité des journalistes sur leur lieu de travail », a dit Mam Camara. Puis de terminer son exposé par l’épineuse question de l’indépendance des médias publics « il faudrait penser à une autre façon d’administrer les médias d’Etat, penser à la mise en place d’une haute autorité véritablement indépendante pour gérer de façon équitable les médias publics ». Après avoir écouté, le président des journalistes ivoiriens, ADO a dit soutenir dans la mesure du possible le vaste programme de formation initié par Mam Camara et son bureau « C’est peut-être de votre faute, mais je dis aussi, c’est de notre faute. Nous les hommes politiques, nous n’avons pas laissé à la presse sa liberté d’exercice. Pour que vous puissiez bien exercer, il faut que vous soyez bien formés, il parait donc évident, le soutien que l’Unjci sollicite, nous allons dans la mesure de nos possibilités vous l’apporter. Quand nous étions aux affaires, nous avions en son temps pris contact avec les Ambassades et nous avions réussi à envoyer des journalistes en formation en Allemagne, au Portugal, en France… C’était une réelle préoccupation pour moi », a rassuré le président du RDR. C’est dans une ambiance bon enfant que ADO et ses hôtes se sont séparés.
Moussa KEITA — Photos Tano E.
Moussa KEITA — Photos Tano E.