Lancement du livre sur le développement durable en Côte d`Ivoire / Bohoun Bouabré, ministre du Plan et du développement : “Voir des gens intouchables alors que d`autres subissent la violence est source de rupture”

Le Bureau national de la prospective, en collaboration avec le Pnud a organisé hier, mercredi 09 juin, au Golf Hôtel, le lancement officiel de son livre " Les conditions du développement durable de la Côte d'Ivoire ". Sous la présidence du ministre du Plan et du développement, Bohoun Bouabré. Qui a jeté, dans son intervention, un regard critique sur le mode de développement de la Côte d'Ivoire. Préconisant une démarche à trois volets que doit suivre l'Etat pour un développement durable (promotion du bien-être de la société, équité sociale et la protection de l'environnement), il a particulièrement insisté sur l'absence d'équité sociale en Côte d'Ivoire et ses conséquences sur les stabilités politiques et sociales " On peut aller aux devants des risques, des périls, si on oublie l'équité sociale. Or, c'est le sentiment de frustration, le sentiment d'injustice, le sentiment de voir des gens qui sont intouchables, alors que d'autres subissent la violence ou la rigueur de la loi qui est source de rupture à la société de crise parce que la crise est une rupture. C'est la rupture de la marche normale de la société". Pour lui, l'absence de l'équité sociale conduit inéluctablement à l'implosion. Pour ce faire, il recommande à l'Etat de se " donner les meilleurs moyens d'assurer la répartition équitable du fruit du travail commun ". Il a terminé par la menace que suscite le non respect de l'environnement. Le secrétaire permanent du bureau national de la prospective, Pégatienan Hiey Jacques, maître d'ouvrage du livre a lui expliqué que c'est le rapport validé des " conditions du développement durable en Côte d'Ivoire " qui a été édicté en livre. La présentation de ce livre a montré (au niveau de la question : " D'où part la Côte d'Ivoire ?"), que " bien que profondément renouvelée depuis le coup d'Etat de 1999, la classe dirigeante ivoirienne ne semble pas avoir abandonné le mode ancien de gestion patrimonialiste et clientéliste où politique et économie demeurent fortement imbriquées, donnant ainsi beaucoup d'air à toutes les formes de corruption préjudiciables au progrès d'un pays jeune et pauvre " (Nous reviendrons sur le contenu de ce livre).

François Konan