Ouattara Soumaïla, dit Watt Soum, est un artiste-chanteur reggae, originaire du Zanzan. Dans cette interview qu’il nous a accordée, il parle de la sortie prochaine de son nouvel album et accuse les hommes politiques de feindre de lutter contre la piraterie en touchant du doigt, l’atmosphère malsaine qui règne entre les reggaemen.
Quel genre musical faites-vous ?
Je fais du reggae high-life, avec des sonorités africaines, parce que vous allez entendre sur mon album, des sonorités de chez nous (ndlr : du Zanzan) comme le ‘’palongo’’, le ‘’croubi’’ le ‘’naya’’ et bien d’autres, sans oublier le high-life. Je suis un jeune Abron-koulango. Mes grands-parents sont venus du Ghana. C’est pour vous dire que je puise à la source de la musique ghanéenne qui est du high-life mélangé au ‘’croubi’’ et du reggae. Ce qui donne aujourd’hui cette œuvre.
Combien d’albums compte Watt Soum aujourd’hui?
J’en suis à mon troisième . Le quatrième est fin prêt.
Quel est le titre de votre dernier opus ?
Le titre de cette dernière œuvre qui est fin prête s’intitule ‘’Troubadour’’. J’ai opté pour ce titre parce qu’en cette période de campagne électorale, certains politiciens promettent tout au peuple, même l’impossible. Mais quand ils sont élus, ils oublient ce peuple qui les a portés au pouvoir. C’est l’occasion pour moi de le leur rappeler, à travers cet album en leur disant que le peuple les observe, les écoute. Le peuple est ‘’premier gawa’’ (ignorant) mais pas ‘’troubadour’’ parce que ‘’troubadour’’, c’est le dernier des ‘’gawa’’.
Combien de titres comporte cet album ?
L’album comporte six titres. J’avais décidé d’en faire quinze, mais j’ai jugé que ce n’était pas la peine, parce que généralement, quand on produit un album, c’est le dernier morceau que les gens écoutent. Donc aligner plusieurs titres, n’est plus à la mode. Néanmoins, il faut s’arranger pour faire figurer quelques titres qui peuvent être appréciés par les mélomanes, bien faire la promotion, puis réaliser au moins un clip sur un morceau pour attirer leur attention sur l’existence d’un nouvel album.
Quels sont les thèmes abordés sur les six titres ?
Je chante l’amour, la mort, la politique, le mariage ainsi que le temps passé, le présent et le futur.
Qui est le producteur de ce dernier album ?
C’est ‘‘Dawory Production’’, une structure de distribution et de production qui a décidé de m’accompagner dans cette aventure.
C’est ‘’Dawory’’ qui se charge aussi de la distribution ?
Oui.
Qui est l’arrangeur ?
L’arrangeur, c’est ‘’Echantillon’’.
Quand l’album sera-t-il disponible?
Il le sera ce mois, dans tous les bacs à cassettes.
On vous a connu avec un style rasta, qu’est-ce qui vous a fait changer de look ?
Un artiste est un créateur. Il peut arriver à la musique avec un look auquel les gens vont s’habituer au fil du temps, mais on ne s’arrête pas là, on fait d’autres recherches pour revenir avec d’autres looks. C’est la même chose avec la musique qu’on fait. On peut revenir après quelques années avec un autre genre musical et c’est ça qui fait l’artiste.
Cela suppose que ce look que nous voyons aujourd’hui peut changer demain?
Bien sûr.
A chaque fois que le ministre Adjoumani se déplace, vous êtes à ses côtés. Or, cet homme est connu pour être un grand homme politique, est-ce que Watt Soum fait aussi de la politique?
Je peux vous dire oui, parce que tu ne peux pas être la voix des sans voix sans faire de la bonne politique. Mais je ne fais pas la politique pour avoir un poste. Cependant, je la fais pour aider le peuple. J’observe et je constate que le ministre Adjoumani pose des actes pour aider la population de ma région. Alors, un tel homme, il faut le soutenir et soutenir ses actions. C’est ce que je fais. Pour vous dire aussi que quand tu dors, celui qui te réveille, c’est son visage que tu vois le premier. Le ministre Adjoumani est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé, il m’a soutenu et continue de le faire. C’est aussi un fanatique de ma musique. Je pense aussi que l’artiste doit être proche de ses fans et je profite de l’occasion pour dire merci au ministre Adjoumani pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour moi, pour la Côte d’Ivoire en général, et pour le Zanzan en particulier.
Quatre albums, vous êtes maintenant riche et la piraterie ne vous dit plus rien ?
La piraterie fait que les artistes ivoiriens sont pauvres et c’est dangereux. Alors ce que je voudrais dire, c’est demander à l’Etat de Côte d’Ivoire, au gouvernement, de nous aider à résoudre ce problème. Il ne faudrait pas qu’il fasse semblant parce que j’ai mal au cœur quand je sors et que je vois nos œuvres vendues à tous les coins de rue, alors que le gouvernement a décidé de faire quelque chose pour arrêter ce phénomène. Les pirates sont là, ils sont plus protégés que les Ivoiriens qui vaquent librement et honnêtement à leurs occupations. C’est pour dire que, si le gouvernement se décide vraiment, la piraterie peut finir un jour. De la même manière que la drogue a été interdite et qu’on ne voit pas les gens en fumer partout, on peut aussi mettre fin à la piraterie. L’Etat doit être à même de freiner ces malfrats qui font qu’il n’y a plus de studios d’enregistrement en Côte d’Ivoire. Les grandes maisons de distribution comme Show-Biz ont fermé et vous convenez avec moi, que sans maison de distribution, il n’y a plus de producteurs, ils sont tous tournés vers les pays européens. Et si tous les producteurs s’en vont, ce sont les artistes aussi qui disparaitront.
Tout à l’heure, vous avez dit que vous êtes un autre politicien ?
Oui, je suis un politicien qui défend l’intérêt du peuple, qui touche du doigt les problèmes de son peuple et se bat pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
On constate que sur vos albums, vous citez plusieurs noms de personnes. Qu’est-ce qui explique cela ?
Un artiste est un observateur de la société. Et quand je vois une personne qui pose un acte positif pour la population ivoirienne, je décide à mon niveau de l’encourager en citant son nom dans mes chansons.
Vous avez dit au début de notre entretien, que vous faites du reggae. Alors que le constat que nous faisons est que les reggaemen ne sont pas solidaires. Quel est votre avis ?
Je vous dis et je l’assume. Les reggaemen sont des hypocrites parce qu’ils chantent qu’ils sont reggaemen. Pourtant les actes qu’ils posent sont contraires à ce qu’ils disent. Quand nous prenons Tiken Jah et Alpha Blondy, ce sont des grands frères qui font honte à notre corporation, parce que lorsqu’ils organisent par exemple un concert, ce sont les zougloumen ou les faiseurs de ‘’coupé-décalé’’ ou les rappeurs qui sont invités. C’est malheureux. Pourtant, les autres comme les rappeurs ou les zougloumen, s’invitent entre eux si l’un d’eux fait un concert et c’est beau à voir. C’est pourquoi, je dis que les reggaemen sont des hypocrites parce qu’ils sont souvent divisés, alors que nous devons être les plus solidaires.
Que pensez-vous des élections en Côte d’Ivoire ?
Je demande aux politiciens ivoiriens de mettre de côté, leurs intérêts personnels afin que nous allions aux élections, parce que le peuple souffre. Aujourd’hui, les investisseurs ne sont pas prêts à investir parce que nous sommes dans une période de ni paix, ni guerre. Donc ils attendent que les élections se tiennent d’abord, avant qu’ils ne s’engagent. Les chômeurs se multiplient, pendant ce temps, l’insécurité règne et les conditions de vie se compliquent. A chaque cinq ans, il devrait y avoir normalement des élections en Côte d’Ivoire. Si ces politiciens pensent aimer les Ivoiriens, qu’ils aillent aux élections pour mettre fin à leurs souffrances. Le peuple attend des élections transparentes et crédibles afin que la paix revienne pour toujours.
Quels sont les projets de Watt Soum ?
Actuellement, je prépare activement la sortie de mon album. Après, ce sera la tournée de promotion, à travers des concerts. Nous allons sillonner San Pedro, Gagnoa, Korhogo, Bondoukou. Après cela, nous allons attaquer les pays comme la Guinée, le Burkina Faso, le Ghana et d’autres pays de la sous-région Ouest-africaine.
Pour terminer, qu’est-ce que vous avez à dire à vos fans et aux ivoiriens ?
Je voudrais dire merci à mon parrain Yeboua Kobenan Severin qui m’a soutenu et également, à Mme Dogni, ma marraine. Mon album sera disponible le 25 juin au plus tard, et je demande à tous les consommateurs de la bonne musique de l’acheter parce que c’est un album qui guérit, un album qui est très engagé, qui parle. Je compte donner un concert au Palais de la culture mais tout dépendra de la réaction de mes fans. S’ils apprécient l’album et qu’ils l’achètent, je leur offrirai ce concert. Le CD coûte 1500fcfa, un prix à la portée de tous. Je dis merci à toute la Côte d’Ivoire et merci à ‘’Le Mandat’’ qui m’a permis de m’exprimer. Que le Seigneur vous bénisse.
Réalisée par Tienfo Gisèle
Quel genre musical faites-vous ?
Je fais du reggae high-life, avec des sonorités africaines, parce que vous allez entendre sur mon album, des sonorités de chez nous (ndlr : du Zanzan) comme le ‘’palongo’’, le ‘’croubi’’ le ‘’naya’’ et bien d’autres, sans oublier le high-life. Je suis un jeune Abron-koulango. Mes grands-parents sont venus du Ghana. C’est pour vous dire que je puise à la source de la musique ghanéenne qui est du high-life mélangé au ‘’croubi’’ et du reggae. Ce qui donne aujourd’hui cette œuvre.
Combien d’albums compte Watt Soum aujourd’hui?
J’en suis à mon troisième . Le quatrième est fin prêt.
Quel est le titre de votre dernier opus ?
Le titre de cette dernière œuvre qui est fin prête s’intitule ‘’Troubadour’’. J’ai opté pour ce titre parce qu’en cette période de campagne électorale, certains politiciens promettent tout au peuple, même l’impossible. Mais quand ils sont élus, ils oublient ce peuple qui les a portés au pouvoir. C’est l’occasion pour moi de le leur rappeler, à travers cet album en leur disant que le peuple les observe, les écoute. Le peuple est ‘’premier gawa’’ (ignorant) mais pas ‘’troubadour’’ parce que ‘’troubadour’’, c’est le dernier des ‘’gawa’’.
Combien de titres comporte cet album ?
L’album comporte six titres. J’avais décidé d’en faire quinze, mais j’ai jugé que ce n’était pas la peine, parce que généralement, quand on produit un album, c’est le dernier morceau que les gens écoutent. Donc aligner plusieurs titres, n’est plus à la mode. Néanmoins, il faut s’arranger pour faire figurer quelques titres qui peuvent être appréciés par les mélomanes, bien faire la promotion, puis réaliser au moins un clip sur un morceau pour attirer leur attention sur l’existence d’un nouvel album.
Quels sont les thèmes abordés sur les six titres ?
Je chante l’amour, la mort, la politique, le mariage ainsi que le temps passé, le présent et le futur.
Qui est le producteur de ce dernier album ?
C’est ‘‘Dawory Production’’, une structure de distribution et de production qui a décidé de m’accompagner dans cette aventure.
C’est ‘’Dawory’’ qui se charge aussi de la distribution ?
Oui.
Qui est l’arrangeur ?
L’arrangeur, c’est ‘’Echantillon’’.
Quand l’album sera-t-il disponible?
Il le sera ce mois, dans tous les bacs à cassettes.
On vous a connu avec un style rasta, qu’est-ce qui vous a fait changer de look ?
Un artiste est un créateur. Il peut arriver à la musique avec un look auquel les gens vont s’habituer au fil du temps, mais on ne s’arrête pas là, on fait d’autres recherches pour revenir avec d’autres looks. C’est la même chose avec la musique qu’on fait. On peut revenir après quelques années avec un autre genre musical et c’est ça qui fait l’artiste.
Cela suppose que ce look que nous voyons aujourd’hui peut changer demain?
Bien sûr.
A chaque fois que le ministre Adjoumani se déplace, vous êtes à ses côtés. Or, cet homme est connu pour être un grand homme politique, est-ce que Watt Soum fait aussi de la politique?
Je peux vous dire oui, parce que tu ne peux pas être la voix des sans voix sans faire de la bonne politique. Mais je ne fais pas la politique pour avoir un poste. Cependant, je la fais pour aider le peuple. J’observe et je constate que le ministre Adjoumani pose des actes pour aider la population de ma région. Alors, un tel homme, il faut le soutenir et soutenir ses actions. C’est ce que je fais. Pour vous dire aussi que quand tu dors, celui qui te réveille, c’est son visage que tu vois le premier. Le ministre Adjoumani est quelqu’un qui m’a beaucoup aidé, il m’a soutenu et continue de le faire. C’est aussi un fanatique de ma musique. Je pense aussi que l’artiste doit être proche de ses fans et je profite de l’occasion pour dire merci au ministre Adjoumani pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour moi, pour la Côte d’Ivoire en général, et pour le Zanzan en particulier.
Quatre albums, vous êtes maintenant riche et la piraterie ne vous dit plus rien ?
La piraterie fait que les artistes ivoiriens sont pauvres et c’est dangereux. Alors ce que je voudrais dire, c’est demander à l’Etat de Côte d’Ivoire, au gouvernement, de nous aider à résoudre ce problème. Il ne faudrait pas qu’il fasse semblant parce que j’ai mal au cœur quand je sors et que je vois nos œuvres vendues à tous les coins de rue, alors que le gouvernement a décidé de faire quelque chose pour arrêter ce phénomène. Les pirates sont là, ils sont plus protégés que les Ivoiriens qui vaquent librement et honnêtement à leurs occupations. C’est pour dire que, si le gouvernement se décide vraiment, la piraterie peut finir un jour. De la même manière que la drogue a été interdite et qu’on ne voit pas les gens en fumer partout, on peut aussi mettre fin à la piraterie. L’Etat doit être à même de freiner ces malfrats qui font qu’il n’y a plus de studios d’enregistrement en Côte d’Ivoire. Les grandes maisons de distribution comme Show-Biz ont fermé et vous convenez avec moi, que sans maison de distribution, il n’y a plus de producteurs, ils sont tous tournés vers les pays européens. Et si tous les producteurs s’en vont, ce sont les artistes aussi qui disparaitront.
Tout à l’heure, vous avez dit que vous êtes un autre politicien ?
Oui, je suis un politicien qui défend l’intérêt du peuple, qui touche du doigt les problèmes de son peuple et se bat pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
On constate que sur vos albums, vous citez plusieurs noms de personnes. Qu’est-ce qui explique cela ?
Un artiste est un observateur de la société. Et quand je vois une personne qui pose un acte positif pour la population ivoirienne, je décide à mon niveau de l’encourager en citant son nom dans mes chansons.
Vous avez dit au début de notre entretien, que vous faites du reggae. Alors que le constat que nous faisons est que les reggaemen ne sont pas solidaires. Quel est votre avis ?
Je vous dis et je l’assume. Les reggaemen sont des hypocrites parce qu’ils chantent qu’ils sont reggaemen. Pourtant les actes qu’ils posent sont contraires à ce qu’ils disent. Quand nous prenons Tiken Jah et Alpha Blondy, ce sont des grands frères qui font honte à notre corporation, parce que lorsqu’ils organisent par exemple un concert, ce sont les zougloumen ou les faiseurs de ‘’coupé-décalé’’ ou les rappeurs qui sont invités. C’est malheureux. Pourtant, les autres comme les rappeurs ou les zougloumen, s’invitent entre eux si l’un d’eux fait un concert et c’est beau à voir. C’est pourquoi, je dis que les reggaemen sont des hypocrites parce qu’ils sont souvent divisés, alors que nous devons être les plus solidaires.
Que pensez-vous des élections en Côte d’Ivoire ?
Je demande aux politiciens ivoiriens de mettre de côté, leurs intérêts personnels afin que nous allions aux élections, parce que le peuple souffre. Aujourd’hui, les investisseurs ne sont pas prêts à investir parce que nous sommes dans une période de ni paix, ni guerre. Donc ils attendent que les élections se tiennent d’abord, avant qu’ils ne s’engagent. Les chômeurs se multiplient, pendant ce temps, l’insécurité règne et les conditions de vie se compliquent. A chaque cinq ans, il devrait y avoir normalement des élections en Côte d’Ivoire. Si ces politiciens pensent aimer les Ivoiriens, qu’ils aillent aux élections pour mettre fin à leurs souffrances. Le peuple attend des élections transparentes et crédibles afin que la paix revienne pour toujours.
Quels sont les projets de Watt Soum ?
Actuellement, je prépare activement la sortie de mon album. Après, ce sera la tournée de promotion, à travers des concerts. Nous allons sillonner San Pedro, Gagnoa, Korhogo, Bondoukou. Après cela, nous allons attaquer les pays comme la Guinée, le Burkina Faso, le Ghana et d’autres pays de la sous-région Ouest-africaine.
Pour terminer, qu’est-ce que vous avez à dire à vos fans et aux ivoiriens ?
Je voudrais dire merci à mon parrain Yeboua Kobenan Severin qui m’a soutenu et également, à Mme Dogni, ma marraine. Mon album sera disponible le 25 juin au plus tard, et je demande à tous les consommateurs de la bonne musique de l’acheter parce que c’est un album qui guérit, un album qui est très engagé, qui parle. Je compte donner un concert au Palais de la culture mais tout dépendra de la réaction de mes fans. S’ils apprécient l’album et qu’ils l’achètent, je leur offrirai ce concert. Le CD coûte 1500fcfa, un prix à la portée de tous. Je dis merci à toute la Côte d’Ivoire et merci à ‘’Le Mandat’’ qui m’a permis de m’exprimer. Que le Seigneur vous bénisse.
Réalisée par Tienfo Gisèle