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Économie Publié le samedi 12 juin 2010 | Fraternité Matin

BAD : Babacar Ndiaye prône le retour de la BAD à Abidjan

© Fraternité Matin Par DR
Economie - Abidjan abrite les assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD), les 27 et 28 mai 2010
Comment pouve-z vous décrire la Banque africaine de développement ?

C’est une banque qui inspire confiance. Elle a fait ses preuves dans le temps et colle aux réalités d’aujourd’hui, avec beaucoup d’efficacité. Donc, je crois qu’il faut lui faire confiance, il faut faire confiance à ses directions. En outre, la banque est en parfaite collaboration avec l’Union africaine et la Communauté économique d’Afrique. Ces trois organismes mis ensemble, permettent aujourd’hui d’espérer, parce que la réflexion est dans la bonne direction et les actes posés sont concrets, pour permettre le développement économique et le progrès social dans notre continent.

Vous avez dirigé la banque. Aujourd’hui, si l’on vous demandait une comparaison ?

On ne peut pas faire de comparaison. Car, pour cela, il faudrait se situer dans le temps. Il ne s’agit pas la même période. Les problématiques, les paradigmes du développement aujourd’hui, sont totalement différents de ce qu’ils étaient il y a 15 ou 20 ans. Chacun, au moment de sa présence dans l’institution, répond aux besoins du continent. Aujourd’hui, avec ce qui s’est passé au plan international, les crise alimentaire, financière, du pétrole et qui se traduiraient par un impact très dur sur nos économies africaines, nos réponses d’hier ne peuvent pas être celles d’aujourd’hui. Je dirais simplement que ce qu’il faut faire, pour le président de la banque en ce moment, c’est exactement ce qui est en train d’être fait.

M. le président, un mot sur le retour de la Bad à Abidjan.

Sentimentalement et émotionnellement, c’est ce que je souhaite le plus et le plus rapidement possible. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui ne savent pas que la banque a commencé ses activités ici, dans les locaux de l’Assemblée nationale. On était une vingtaine de personnes. C’était en 1965. La Côte d’Ivoire a porté la Bad dès ses débuts, en louant même les locaux à Nour al hayat pour son compte, six mois après qu’on a quitté l’Assemblée nationale, pendant dix, avant qu’elle ne construise son siège. Et je le disais, il y a quelques jours, même lorsque nous avons commencé à lever des fonds sur les places internationales, le crédit de la Côte d’Ivoire avait rejailli positivement sur celui de la Banque africaine de développement.

C’est parce qu’on était ici, en Côte d’Ivoire, qu’on avait pu bénéficier de bonnes conditions. Je me situe dans les années 70-80. Ce qui s’est passé, on le sait, on en prend acte. Mais, aujourd’hui, nous voyons qu’il y a une dynamique de réconciliation nationale, nous voyons que la sécurité des gens est assurée. Les raisons qui ont présidé à al relocalisation temporaire de la banque- le mot temporaire existe dans le sigle de la banque à Tunis-, n’existent raisonnablement plus du tout. Alors, il serait souhaitable que nos gouverneurs fassent l’état des lieux et que très rapidement, nous revenions au bercail. Et comme le disent les Anglais : «Welcom back home».

Interview réalisée par Adama Koné
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