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Politique Publié le mardi 15 juin 2010 | L’expression

Lu dans la presse burkinabé - Crise ivoirienne: Gbagbo face à lui-même

© L’expression Par Emma
Elections présidentielles 2010 - Les experts autour du président Laurent Gbagbo et du premier ministre, Guillaume Soro
Vendredi 4 juin 2010. Abidjan, Palais Présidentiel. Réunion des acteurs administratifs et techniques du processus électoral ainsi que des Experts de l’ONU et de la Facilitation Burkinabé
Il semble, selon plusieurs analystes que Blaise Compaoré aurait été éconduit du règlement de la crise ivoirienne. Laurent Gbagbo ayant décidé de prendre les choses en main, il se retrouve seul face à lui-même. A notre sens il y a bien longtemps que le président ivoirien aurait dû cesser de ruser avec le temps.

La tentation est facile de vouloir philosopher entre la vérité et le mensonge. Mais le plus simple serait de résumer la nouvelle situation de la Côte d’Ivoire par le fait que c’est au pied du mur qu’on connait le maçon. Les Ivoiriens ont sans doute rêvé à chacune des nombreuses médiations venues à leur secours.

Ce rêve qui les voyait se sortir de la chienlit incrustée dans tous les pores de leur pays. Hélas pour eux, chaque réveil fut encore plus douloureux. Maintenant que leur propre président a carte blanche, il s’agit à l’évidence de reconnaître qu’enfin la vérité va prendre le pas sur le mensonge.

Pour ce faire, c’est toute la communauté internationale qui suit avec une autre attention la reconstitution d’un puzzle qui avait vu la nation ivoirienne en mille morceaux.

Le chemin emprunté par Laurent Gbagbo est d’autant plus attendu que les faits prouvent que la médiation de Blaise Compaoré a déjà posé tous les jalons pour que se tiennent des élections crédibles au bord de la lagune Ebrié. Il n’est plus question maintenant de penser qu’un intermédiaire a penché vers un camp ou l’autre puisque c’est le conducteur en chef de la barque qui se trouve désormais à la barre.

Fini le ping-pong

Plus personne en face pour renvoyer la petite balle, le ping-pong est fini. Combien de réunions s’est farci le comité d’évaluation et d’accompagnement de l’accord politique de Ouagadougou depuis sa conclusion en mars 2007?

Une bonne dizaine, voire plus sur le chemin de l’instauration d’un climat de paix et d’une démocratie qui redonne à espérer aux populations. Ce travail patient fait par le facilitateur, a défaut de le saluer, autorise à reconnaitre qu’il favorise aujourd’hui que les Ivoiriens puissent se parler directement. C’est parce qu’il a permis de briser le mur de méfiance, des-a- priori et de l’anathème qui ont contribué à entretenir pendant longtemps le scepticisme sur la sortie de crise.

Au-delà de l’histoire, le premier magistrat ivoirien mis devant sa responsabilité va-t-il encore biaiser la solution qui est l’organisation et la tenue de l’élection présidentielle ? Il est conscient que c’est sa capacité à lui qui est mise à l’épreuve. Notamment, celle de pouvoir appréhender avec impartialité la situation et bien plus important à prouver sa légitimité à continuer à conduire la destinée de la nation Côte d’ivoire.

Soupçon à lever

Le soupçon qui pèse sur Laurent Gbagbo à avoir une peur bleue de la présidentielle, parce que simplement n’en étant pas le favori est-il prêt d’être levé ? C’est là toute la problématique de cette décision et elle ne vient pas assez tôt, faut-il le souligner encore et encore. A Gbagbo de s’assumer véritablement. Le problème est d’abord ivoirien.

Mais l’opinion n’a-t-elle pas raison de penser de manière récurrente que le FPI et son chef ne veulent pas d’un scrutin en eau claire et limpide, tant leurs atermoiements, leurs volte-face et leurs multiples actes dilatoires ont renforcé ce soupçon, contribuant à le rendre lancinant.

Il doit apporter des signes en contradiction de cette accusation que d’élection il n’en veut point. Et contrairement à ce qui se dit c’est parce que Blaise Compaoré a commencé à mettre le dossier ivoirien hors de ses priorités que Laurent Gbagbo a senti qu’il fallait se mouiller un peu plus.

Jusque-là seul le président du FPI, Pascal Affi NGessan était au parloir et à chaque fois pour tirer le processus en arrière. La condition essentielle à la crédibilité de Laurent Gbagbo est forcement l’organisation de l’élection courant 2010.

Il n’a pas le choix et tout autre scénario sonnerait fatalement la fin de sa légalité à conduire les destinées de la Côte d’Ivoire. Parce que la vérité finit un jour par se savoir et le devoir qu’il induit prend toute sa considération quand il est question de rendre compte au peuple.

Plus qu’une valeur cardinale, elle est viscéralement le révélateur de chaque individu. Il s’avère alors une évidence qu’on saura si c’est Blaise Compaoré qui a lui aussi échoué ou si ce sont les acteurs qui ont manqué de volonté. Les visées de chacun sont mises à la loupe des projecteurs. On en rêvait…
L`Hebdo du Burkina Du 11 au 17 Juin 2010
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