“Peace and Unity”, le spectacle gratuit d’Alpha Blondy pour booster l’accord politique de Ouagadougou a tenu toutes ses promesses. La nuit du samedi 12 juin 2010 dans un stade de Bouaké bondé de monde.
Un spectacle grand format servi dans une tempête de son et de lumière, la nuit du samedi 12 juin au stade de Bouaké, par un Alpha Blondy en verve. En trois heures, avec plus de 25 révisions de ses succès lointains comme présents, la superstar du reggae était en osmose avec le public bouakéen, dans le cadre de son “Concert Peace and Unity” accordé par le Premier ministre Guillaume Soro, en soutien aux accords politiques de Ouagadougou pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire.
Un samedi à revivre ?
“Oui” si l’on s’en tient à la qualité du spectacle et du message de paix livré. Mais “non” à cause de la sécurité défaillante qui a occasionné deux morts. Alpha Blondy que l’on sait avocat des valeurs républicaines, n’a pas fait l’économie de son talent mondialement reconnu pour sensibiliser les extrémistes de tous bords. Devant plus de 20 mille spectateurs qu’une menace de pluie n’a jamais pu faire reculer du stade, la superstar du reggae a dit la messe. C’était fort, c’était intéressant.
“Suivez Soro, il veut la paix”.
Il est 22 h 20 lorsqu’Alpha Blondy fait son apparition sur la scène dans un tonner de clameur. Derrière et avec lui sur un joli podium bâti en demi-globe, est dressé son orchestre, le “Solar System” composé d’expatriés blancs et noirs de toutes origines. Mathieu Samin (technicien son/plateau), Patrice Wasselin (ingénieur son / retour), Tinour Cardenas (Ingénieur son / façade), Florent Sanseingne (régie général), Jamal Aatif (road manager) et Michel Jovanovic (patron de Médiacom et tourneur d’Alpha) sont de la partie technique.
Quant à la section musicale, elle aligne Charles Lobé (batterie), Abou Coulibaly (basse), Julien Lacharme (guitare 1), Michael Sène (guitare 2), Daniel Adélaïde (clavier 1 ), Christian Moore (clavier 2), Eddy Delonenie (saxo), Vincent Aubert (trombone), Guillaume Dutrieux (trompette), Sphie Parrot et Lilia Ray (chœurs). Alpha lance “L’Eternel est mon berger” (Psaume 23), un titre porté plus haut par une sono impeccable. Dès lors, les choses sérieuses commencent. Et se poursuivent au grand bonheur du public avec “New Down” Alpha profite de ces premiers moments d’hystérie pour clamer ses “remerciements au Premier ministre, Guillaune Soro”, ce parrain “qui a permis cette fête en famille”. “I Ka Foh” chanté en dioula achève de convaincre que les Bouakéens sont vraiment déchaînés. Certains d’entre eux forcent une porte de la grille de sécurité et descendent dans la main courante. Alpha Bondy entonne “Mister grande gueule”. Il n’en fallait pas plus. La pluie menace, il souffle un vent glacial, il tombe des gouttes. Chacun se démène dans le stade, sauf quelques résistants, pour se mettre à l’abri dans la tribune officielle. C’est le remue-ménage. Mais cette pluie ne tombera pas. Alpha semble éperonné par la petite tempête passante et multiplie morceaux et discours. C’est alors que sonne le temps du morceau “Les imbéciles” qui révèle sur le podium Guillaume Soro en duo avec Alpha Blondy. Sur un ton autoritaire, ils moralisent les extrémistes de tous bords réfractaires à l’évolution. A la fin de cette chanson, ils ont les bras levés au ciel en signe de victoire.
Redevenu seul maître du podium après la visite du Premier ministre, Alpha Blondy tiendra le public en haleinne jusqu’à 1 heure du matin avec “Assini Mafia”,
“Bori Samori”, Djidja, Bintou “Wèrèwèrè”, “Massada”,
“I wish” Brigadier Sabari…Rien n’est oublié.
L’engagement au prix de deux morts
Malheureusement cette belle messe dont la première partie a été remarquablement assurée par les “Bra Mogo”, l’orchestre du Café de Versailles d’Abidjan, porte le deuil de deux jeunes gens disparus aux environs de 22 h, dans une bousculade à l’entrée de la tribune officielle. L’un d’entre eux se nomme Sangaré Ibrahim, né en 1992. Il était apprenti-chauffeur. Son grand frère de quartier, D.I., rencontré le dimanche à 11 h devant la morgue de Bouaké, témoigne. “Ils nous demandaient (les Forces nouvelles, ndlr) 500 FCFA par tête pour nous laisser passer. Mais on a dit non parce que le concert est gratuit. D’ailleurs, on a rien ici à Bouaké. Et comme ils ne voulaient rien savoir, on a poussé, et le portail est tombé sur ceux qui venaient juste de passer. C’est comme ça qu’Ibrahim et un autre jeune ont été tués sur-le-champ parmi de nombreux blessés. Après, la Croix Rouge est venue récupérer leurs corps”. Tristesse, c’est aussi le prix de la paix et de l’unité en Côte d’Ivoire. Hélas !
Dans la matinée de dimanche, lors d’un point de presse, Alpha Blondy a regretté le drame et présenté ses condoléances aux familles des victimes. Aussi, a-t-il souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il était sous le choc.
Schadé Adédé
Envoyé spécial à Bouaké
Un spectacle grand format servi dans une tempête de son et de lumière, la nuit du samedi 12 juin au stade de Bouaké, par un Alpha Blondy en verve. En trois heures, avec plus de 25 révisions de ses succès lointains comme présents, la superstar du reggae était en osmose avec le public bouakéen, dans le cadre de son “Concert Peace and Unity” accordé par le Premier ministre Guillaume Soro, en soutien aux accords politiques de Ouagadougou pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire.
Un samedi à revivre ?
“Oui” si l’on s’en tient à la qualité du spectacle et du message de paix livré. Mais “non” à cause de la sécurité défaillante qui a occasionné deux morts. Alpha Blondy que l’on sait avocat des valeurs républicaines, n’a pas fait l’économie de son talent mondialement reconnu pour sensibiliser les extrémistes de tous bords. Devant plus de 20 mille spectateurs qu’une menace de pluie n’a jamais pu faire reculer du stade, la superstar du reggae a dit la messe. C’était fort, c’était intéressant.
“Suivez Soro, il veut la paix”.
Il est 22 h 20 lorsqu’Alpha Blondy fait son apparition sur la scène dans un tonner de clameur. Derrière et avec lui sur un joli podium bâti en demi-globe, est dressé son orchestre, le “Solar System” composé d’expatriés blancs et noirs de toutes origines. Mathieu Samin (technicien son/plateau), Patrice Wasselin (ingénieur son / retour), Tinour Cardenas (Ingénieur son / façade), Florent Sanseingne (régie général), Jamal Aatif (road manager) et Michel Jovanovic (patron de Médiacom et tourneur d’Alpha) sont de la partie technique.
Quant à la section musicale, elle aligne Charles Lobé (batterie), Abou Coulibaly (basse), Julien Lacharme (guitare 1), Michael Sène (guitare 2), Daniel Adélaïde (clavier 1 ), Christian Moore (clavier 2), Eddy Delonenie (saxo), Vincent Aubert (trombone), Guillaume Dutrieux (trompette), Sphie Parrot et Lilia Ray (chœurs). Alpha lance “L’Eternel est mon berger” (Psaume 23), un titre porté plus haut par une sono impeccable. Dès lors, les choses sérieuses commencent. Et se poursuivent au grand bonheur du public avec “New Down” Alpha profite de ces premiers moments d’hystérie pour clamer ses “remerciements au Premier ministre, Guillaune Soro”, ce parrain “qui a permis cette fête en famille”. “I Ka Foh” chanté en dioula achève de convaincre que les Bouakéens sont vraiment déchaînés. Certains d’entre eux forcent une porte de la grille de sécurité et descendent dans la main courante. Alpha Bondy entonne “Mister grande gueule”. Il n’en fallait pas plus. La pluie menace, il souffle un vent glacial, il tombe des gouttes. Chacun se démène dans le stade, sauf quelques résistants, pour se mettre à l’abri dans la tribune officielle. C’est le remue-ménage. Mais cette pluie ne tombera pas. Alpha semble éperonné par la petite tempête passante et multiplie morceaux et discours. C’est alors que sonne le temps du morceau “Les imbéciles” qui révèle sur le podium Guillaume Soro en duo avec Alpha Blondy. Sur un ton autoritaire, ils moralisent les extrémistes de tous bords réfractaires à l’évolution. A la fin de cette chanson, ils ont les bras levés au ciel en signe de victoire.
Redevenu seul maître du podium après la visite du Premier ministre, Alpha Blondy tiendra le public en haleinne jusqu’à 1 heure du matin avec “Assini Mafia”,
“Bori Samori”, Djidja, Bintou “Wèrèwèrè”, “Massada”,
“I wish” Brigadier Sabari…Rien n’est oublié.
L’engagement au prix de deux morts
Malheureusement cette belle messe dont la première partie a été remarquablement assurée par les “Bra Mogo”, l’orchestre du Café de Versailles d’Abidjan, porte le deuil de deux jeunes gens disparus aux environs de 22 h, dans une bousculade à l’entrée de la tribune officielle. L’un d’entre eux se nomme Sangaré Ibrahim, né en 1992. Il était apprenti-chauffeur. Son grand frère de quartier, D.I., rencontré le dimanche à 11 h devant la morgue de Bouaké, témoigne. “Ils nous demandaient (les Forces nouvelles, ndlr) 500 FCFA par tête pour nous laisser passer. Mais on a dit non parce que le concert est gratuit. D’ailleurs, on a rien ici à Bouaké. Et comme ils ne voulaient rien savoir, on a poussé, et le portail est tombé sur ceux qui venaient juste de passer. C’est comme ça qu’Ibrahim et un autre jeune ont été tués sur-le-champ parmi de nombreux blessés. Après, la Croix Rouge est venue récupérer leurs corps”. Tristesse, c’est aussi le prix de la paix et de l’unité en Côte d’Ivoire. Hélas !
Dans la matinée de dimanche, lors d’un point de presse, Alpha Blondy a regretté le drame et présenté ses condoléances aux familles des victimes. Aussi, a-t-il souhaité prompt rétablissement aux blessés. Il était sous le choc.
Schadé Adédé
Envoyé spécial à Bouaké