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International Publié le mercredi 16 juin 2010 | Islam Info

Naissance des Associations et Organisations de la Communauté

Au Mali, il existait plusieurs mouvements sectaires qui se sont constitués en associations pour leur développement et harmoniser leurs activités. La Tidjania est parmi les plus anciennes. Il y avait plusieurs d'autres associations, mais elles n'étaient pas bien organisées entre elles pour parler d'une seule voix. En 1950, il y a eu une révolution qui a occasionné des massacres. Il fallait donc trouver une solution à ce problème. C'est ainsi qu'est née la toute première et véritable Association Malienne pour l'Unité et le Progrès de l'Islam (AMUPI). C'est l'organe fédérateur de toutes les associations. Elle est implantée sur toute l'étendue du territoire. Elle était soutenue par l'Etat et était son interlocuteur pour les questions relatives à la vie de la communauté musulmane et de la nation.

Selon M.Diarra., au début, son bureau était composé de 20 personnes avec 12 pour ceux qui baissent les bras et 8 pour ceux qui croisent les bras. Toujours selon M. Diarra, c'est dans les années 60 que 4 hommes (un Sénégalais, un Malien, un Guinéen et un Gambien) envoyèrent le croisement des bras. Ils ont mené une lutte farouche pour apporter ce changement. C'est l'un d'entre eux qui a crée la toute première medersa de Bamako appelé Candique. Avec le dernier Congrès, le nombre de personnes du bureau de l'AMUPI est passé de 20 à 25 avec une prédominance de ceux qui ne croisent pas les bras. L'AMUPI était financée par les musulmans. L'Etat lui apportait une subvention. Selon certaines personnes du milieu islamique, l'AMUPI, à un moment a été taxée de structure corrompue par l'Etat parce que ne défendant plus les causes des musulmans comme il se devait. Vrai ou faux ? D'aucuns ont justifié l'inefficacité de l'AMUPI à l'époque, par le vote des décisions à l'assemblée qui la mettait en minorité face à la voix du gouvernement et de la société civile. C'était un piège des gouvernants rétorquent-ils. C'est dans cette atmosphère délétère que le Haut Conseil Islamique verra le jour. Sortir des entrailles de l'AMUPI, cette structure semble être la plus représentative des associations musulmanes du Mali. Elle regroupe toutes les tendances et est le véritable interlocuteur de l'Etat en matière des questions religieuses concernant la vie de l'Etat tout entier.

Elle a une forte représentativité dans toutes les régions mais n'a pas encore achevé son implantation. Le siège social se trouve à ACI 2000 contigüe à l'Ambassade du Ghana. Les jeunes et les femmes y sont tous représentés et ont une place de choix et de voix qui comptent dans les prises de décisions. Cependant, force est de reconnaitre que l'AMUPI n'a pas vécu inutilement. Elle a contribué à l'entraide entre les musulmans, à consolider l'entente et résoudre beaucoup de conflits (héritages, mariages, mosquée). Elle a aussi aidé certaines localités à avoir des écoles et a participé à l'érection de mosquées.

Bien que n'étant plus au premier plan, l'AMUPI, continue d'exister dans le règlement des conflits comme avant. Il semble même que c'est elle qui a eu le privilège de désigner le président du Haut Conseil Islamique.

Au Mali, on a l'impression qu'il n'existe qu'une seule association commune pour tous les musulmans à cause d'une certaine harmonie qui y règne. La raison selon le président du Haut Conseil Islamique, Mahamoud Dicko, c'est qu'au Mali, les uns et les autres s'accordent sur l'essentiel en abandonnant tous les sujets polémistes.

Le paysage médiatique

Fort de son statut de pays musulman, le Mali bénéficie des antennes des radios de proximité qui, pour le besoin de la cause, se transforment de temps à autre en voix de l'islam.

Mais à Bamako, il existe bien une radio islamique sur la bande FM. Elle s'étend sur environ 100 km de la ville. Elle est logée dans l'enceinte de la grande mosquée de la ville au marché appelé l'artisanat. Il n'existe pas de presse écrite spécialement religieuse. La télévision nationale et la chaine panafricaine Africable diffusent des émissions religieuses musulmanes chaque semaine.

La diffusion du savoir islamique

Depuis l'époque ancienne, le Mali a pu se doter d'un nombre important d'écoles prestigieuses en matière d'enseignement islamique. Jusqu'à nos jours, ces écoles du Mali sont régulièrement fréquentées par les étudiants qui viennent de partout, surtout de la sous-région. Ces villes, considérées comme des temples du savoir, sont Tombouctou, Djémé, Gao et Ségou qui font la fierté du Mali en matière de science islamique. En plus, dans ces villes, se trouvent des manuscrits, des œuvres et des vestiges qui retracent ou permettent de comprendre énormément de choses sur l'islam.

Les nombreuses medersas qui existent un peu partout dans le pays, ont contribué fortement au développement de l'islam et dans la connaissance de la pratique cultuelle.

Rares sont les élèves qui allaient à l'école des blancs sans commencer par les medersas. Ce qui a sans doute permis à l'administration d'avoir de nombreux fonctionnaires et intellectuels qui connaissent leur religion.

Notre périple au Mali nous a permis de visiter l'une des célèbres medersas à Ségou appelée Sabi Al Falah. Cette école a été un centre de formation d'un bon nombre de guides religieux ivoiriens (plus d'information sur cette école avec l'interview de Hamed Saad Madani Touré Directeur et fils du fondateur de cette école). Il y a également Sabil Al Nandja. Aussi, le Mali regorge un nombre important d'érudits reconnus au-delà de ses frontières.

L'organisation du Hadj

Elle ne date pas de maintenant. Comme nous l'avons vu pendant la pénétration de l'islam dans ce pays, les empereurs ( Mansa Kankou Moussa, Askia Mohamed) avaient déjà effectué le pèlerinage à la Mecque. De cette époque jusqu'après l'indépendance, le pèlerinage a toujours été organisé au Mali par l'administration, mais a connu des changements au fur et à mesure que l'environnement et le contexte évoluaient. Ainsi en 1989, l'organisation a été confiée à l'Association Malienne pour l'Unité et le Progrès de l'Islam (AMUPI). En 1999, l'Etat va ouvrir le secteur aux promoteurs privés. Ce qui explique le fait qu'au Mali, le pèlerinage est organisé à deux niveaux. Il y a la filière gouvernementale qui est chargé de l'accompagnement des pèlerins, et de la filière privée dirigée par les agences de voyages. Les pèlerins de la filière privée sont répartis entre chaque agence de voyage, sur la base de la compétence, du dynamisme et du sérieux. Mais, des difficultés surgissent avec certaines de ces agences dans les prestations des services envers les pèlerins. Elles sont souvent sanctionnées pour ces manquements. Malgré cela, le nombre d'agences privées augmente chaque année. Cette situation a aussi engendré la dispersion des services (visites médicales, inscriptions, opérations bancaires, établissement passeports etc). Il en découlera un problème de coordination de toutes ces opérations et de déplacements des pèlerins. Pour résoudre ces problèmes, l'Etat malien a mis en place la maison du Hadj pour l'accomplissement de toutes les formalités.

Les fêtes musulmanes

En ce qui concerne les fêtes, celles de Ramadan (korité) et de Tabaski sont formalisées. Les jours ouvrables qui consacrent ces fêtes sont déclarés fériés mais pas le lendemain. Le Maoulid est chômé ainsi que le jour de son baptême. Seul le lendemain de la nuit du qadr(destin) n'est pas déclaré férié.

Rapport inter-religions

Il n'existe pas un cadre formel d'échanges entre les différentes religions qui composent le paysage malien. Mais n'empêche que les chrétiens et les musulmans se côtoient et participent à certaines cérémonies ensemble sans difficultés. Ils n'assistent pas aux enterrements des uns et des autres, mais se retrouvent dans les autres cérémonies.

Pour les autorités musulmanes, la cohabitation pacifique entre les religions est une bonne chose sur laquelle elles veillent, mais ce qui est primordial pour elles, c'est d'abord la cohésion et l'unité de la grande famille musulmane. C'est pourquoi, elles ne négligent sur aucun moyen pour d'avantage consolider davantage la cohésion et l'unité des coreligionnaires.

Le quartier administratif

A Bamako, le centre ville est le lieu où se trouvaient plusieurs administrations. Avec l'avènement du quartier chic appelé ACI 2000, plusieurs bureaux commencent à s'y installer. C'est l'ancien aéroport transformé en cité qui abrite de grands et beaux édifices. On y trouve également des résidences familiales d'ambassades comme celle de la Côte d'Ivoire et les sièges des grandes sociétés de renommée internationale.

bamaroun@yahoo.fr

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