Depuis 2008, Mahamoud Dicko est le deuxième président du haut conseil islamique du Mali créé en 2002 pour gérer la vie quotidienne de la Oumma malienne. Il est également le Directeur de la radio islamique de Bamako. Dans cette interview, il va à fond et lève le voile sur le secret de la réussite de l'islam au Mali.
HAUT CONSEIL ISLAMIQUE
Islam Info. : Presentez-nous le Haut Conseil Islamique ? Qu'est ce qu'il fait exactement ?
Mahamoud Dicko : Le Haut Conseil Islamique est un organe fédérateur qui réunit toutes les associations islamiques, les courants et les diverses tendances islamiques. Le Haut Conseil Islamique joue l'interface entre le pouvoir public et la communauté musulmane. C'est la voix officielle de l'islam dans le pays. C'est au conseil que l'Etat s'adresse s'il y a à échanger avec les musulmans. Et si les musulmans aussi ont des préoccupations à soumettre à l'Etat, c'est au Haut Conseil Islamique qu'ils s'adressent.
II : Le Haut Conseil Islamique regroupe t-il seulement les imams ou les présidents des associations ?
M.D : Il ne s'agit pas seulement des imams ni des présidents d'associations seulement. Il y a tout le monde. Les responsables d'associations, les guides spirituels, les dirigeants de confréries, les imams, les professeurs d'universités, les fonctionnaires de l'administration etc.
I I. : Et le financement de vos activités, qui s'en charge ?
M.D : En réalité, ce sont les musulmans qui assurent le financement de notre organe. Nous avons aussi des facilités avec l'administration. Par exemple, c'est l'administration qui a offert notre siège. Mais le fonctionnement quotidien est l'affaire des musulmans.
II : Il existait déjà des associations qui faisaient le travail. A quoi répondait le besoin de les avoir fédérées
M.D : Au Mali, avant les évènements du 26 mars 1991( l'insurrection populaire qui a aboutit au changement de régime), une seule association couvrait toute l'étendue du territoire et avait été créée par la volonté de l'administration.
C'était l'Association Malienne pour l'Unité et le Progrès de l'islam (AMUPI). C'est en réalité, la toute première association qui a des démembrements partout même dans les villages. Elle est centralisée à Bamako par un bureau exécutif. Après donc les événements de 1991 qui ont apporté l'ouverture, plusieurs associations ont été crées. Il y a aujourd'hui, près de 200 associations musulmanes qui existent. Face à cela, le gouvernement a senti le besoin d'avoir un interlocuteur parce qu'on ne peut pas s'adresser à 200 associations à la fois. On a donc jugé nécessaire de trouver un cadre fédérateur qui peut engager toute la communauté musulmane. C'est le Haut Conseil. Il a été créé par un arrêté ministériel. Un bureau a été mis en place pour préparer le congrès. Aujourd'hui, dans toutes les régions, nous avons des représentations. Mais toutes les associations présentes dans le Haut Conseil gardent leur autonomie. Et quand il s'agit des questions d'ordre national, c'est le Haut Conseil qui est concerné.
I I: Peut-on dire que le Haut Conseil a réussi à changer quelque chose dans le paysage islamique ?
M.D : Oui ! Nous avons fait un grand pas. Aujourd'hui, il règne dans la communauté une cohésion sans précédent. Tout le monde se reconnait (à 99%) dans le Haut Conseil. On peut dire que l'objectif a été atteint. Aujourd'hui, nous faisons tout ensemble sans distinction. C'était difficile au départ, mais aujourd'hui, c'est une grande satisfaction. Car quoi qu'on dise, c'est l'unité des musulmans qui est primordiale. Car on ne peut gagner aucun combat, atteindre aucun objectif dans la division. Ce message, nous l'avons diffusé et insisté la dessus. Et nous nous réjouissons qu'il ait été compris.
I I : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
M.D : Il ne peut pas avoir d'organisation qui n'ait pas de difficultés. Naturellement, nous en avons souvent dans notre fonctionnement. Nos ambitions sont plus grandes que ce que nous avons comme moyens. Nous sommes en train de responsabiliser la communauté musulmane pour les mobiliser à prendre en charge totalement le fonctionnement du Haut Conseil. Nous souhaitons ne plus être là à attendre les subventions de l'Etat ou d'autres financements extérieurs. Nous avons lancé l'achat des cartes et des souscriptions. Les musulmans sont en train de se manifester favorablement. Nous allons avec ce fond, installer nos arcanes partout où nous sommes encore absents et renforcer nos installations afin que nos actions laissent des traces.
II. : Qui peut être président du Haut Conseil ? Seulement un imam ?
M.D : Pas forcément un imam. Il est bon néanmoins qu'une association musulmane soit dirigée par une personnalité musulmane comme un imam ou un érudit. Mais, on peut aussi confier la responsabilité à toute personne dont les qualités morales et spirituelles permettent d'être président. La voie est libre pour tout le monde. Le congrès choisi par rapport à la qualité morale et spirituelle et l'engagement pour la cause islamique.
La radio
II Quand la radio a t-elle ouvert ses antennes ?
M.D : Depuis 1993.
II : Combien de personnes emploie-t-elle ?
M.D : Il y a cinq personnes qui assurent en permanence. Ce sont les techniciens et une dizaine vient temporairement. Il y a également une dizaine d'animateurs sans compter les personnalités religieuses qu'on invite pour animer des émissions spéciales. Quand nous avons créé la radio, nous avons partagé la tâche la plus importante qui est les prêches entre les membres du bureau exécutif de l'AMUPI qui était la promotrice de cette radio. Nous avons partagé les 7 jours de la semaine entre les érudits pour animer. Nous avons procédé ainsi parce que nous savons que la radio est un outil à la fois important et dangereux. En cas d'une mauvaise utilisation, elle peut occasionner des dérapages. Autant elle peut servir, autant elle peut détruire. Nous avons jugé bon qu'il faille maîtriser l'outil et qu'il faut éviter dans nos émissions les sujets à polémiques entre les musulmans. Tous les sujets à controverse sont mis de côté pour nous concentrer sur ce qui nous unis le plus. Nous avons des tables rondes où les invités viennent exposer sur les pratiques cultuelles de l'islam. Tous ceux que nous invitons aussi s'inscrivent dans cette logique. Cela a permis aujourd'hui à la radio d'apporter beaucoup à la cohésion et à l'unité des musulmans du Mali. En plus de cela, elle a éveillé leur conscience sur la pratique religieuse.
Le dialogue inter-religieux est bien, mais le dialogue inter-musulmans est plus important parce qu'il faut d'abord consolider l'union au sein de la famille musulmane , ensuite dialoguer avec les autres. Notre radio a contribué à cela. Enfin nous avons abordé les questions taboues de façon intelligente de sorte qu'elles ne soient pas l'objet de controverse entre les musulmans. Et nous nous réjouissons de voir qu'au Mali, les musulmans se côtoient sans difficultés. Les musulmans ont compris qu'ils ne sont pas les ennemis des uns et des autres. Si vous combattez votre frère musulman, c'est que vous vous trompez de combat et d'adversaire. Et cela est grave.
La diversité en islam est source de richesse. Il est difficile pour un milliard de personnes de concevoir une chose de la même manière. C'est pourquoi, l'islam nous a donné les dogmes qui sont immuables mais à l'intérieur, des facteurs (environnement, temps, etc.), peuvent conduire à une autre compréhension ou une autre interprétation. Mais en réalité, ce n'est pas des divergences, mais une diversité et la richesse de l'islam qui s'adapte en tout lieu et en tout temps.
II. : Est-ce que vos émissions couvrent toute l'étendue du territoire ?
M.D : Malheureusement, notre radio peut être écoutée seulement à 100 km de la ville de Bamako. Il y a des projets d'extension, mais pour l'heure au Mali, la législation ne permet pas d'avoir une radio qui couvre tout le territoire. Mais il nous est loisible de créer d'autres radios FM dans les différentes régions. Et cela a déjà commencé.
II. : Le personnel de la radio est-il rémunéré ?
M.D : Au début, ce sont des jeunes gens qui se sont volontairement donnés à cette tâche et le faisait de façon bénévole jusqu'à ce qu'on atteingne un certain niveau.
On leur donnait juste de quoi leur permettre de se déplacer. Aujourd'hui, ils reçoivent des primes mensuelles mais ce n'est pas encore ce que nous voulons leur donner. Ils aiment leur travail et le font avec pleine conscience. Nous luttons pour leur trouver des salaires. On a aussi prévu un mécanisme qui leur permettra de préparer leur avenir. C'est une régularisation de leur situation.
II. : Qui vous aide ?
M.D : Seuls les musulmans contribuent au fonctionnement de la radio. C'est un seul musulman qui a donné les moyens pour mettre en place cette radio. Il a mis à la disposition de la radio toute la logistique. Il a donné 50 millions pour le faire. C'est maintenant que l'Etat nous verse une subvention de 500.000 Fcfa par mois que nous avons demandée. Nous versons 50.000Fcfa à chaque prêcheur.
Généralités
II. : Comment appréciez-vous la pratique religieuse au Mali dans son ensemble ?
M.D : La pratique se passe bien. Le Mali est un vecteur de l'islam. Il a connu l'islam depuisson apparition en Afrique de l’Ouest; C'est depuis l'année 66 de l'hégire que les musulmans sont arrivés au Mali. Nous avons connu l'islam au même moment que le monde arabe. C'est une vielle terre de l'islam. C'est un pays qui a une civilisation musulmane, une tradition musulmane. L'islam est notre patrimoine car notre fond culturel est pétri de l'islam.
II. : Justement, est-ce que ce n'est pas un islam d'héritage au lieu d'être un islam de conviction ?
M.D : Vous savez, conviction et héritage, l'essentiel c'est de pratiquer sa religion. Tout ce qu'on, fait soit on l'hérite soit on le fait par conviction. Dans notre pays, les gens sont musulmans par essence. Ce que nous faisons c'est par conviction et comme nous sommes nés musulmans, nous l'avons hérité aussi.
II. : Qui organise le Hadj ici au Mali ?
M.D : C'est l'administration territoriale qui gère cela.
II. : Et la maison du Hadj ?
M.D : Elle existe depuis 2003 et est gérée par l'administration.
Islam I. : Quel est le rôle des associations alors ?
M.D : Il y a une filière gouvernementale et les agences privées de voyages. Tout le monde se retrouve à la maison du Hadj pour les formalités à remplir dans un guichet unique ouvert au gouvernement et aux privés. Il s'agit des passeports, des vaccinations et toute la documentation nécessaire pour le voyage. Chacun des acteurs a un cahier de charges dont il se charge d'exécuter le contenu.
II. : Que fait-on au centre culturel islamique ?
M.D : Ce centre a été construit par la Libye et les Emirats Arabe Unis dans le cadre de la coopération entre eux et le Mali. C'est un complexe qui abrite des salles de réunions, de conférences, une mosquée et la maison du hadj. Il est ouvert à tous.
bamaroun@yahoo.fr
HAUT CONSEIL ISLAMIQUE
Islam Info. : Presentez-nous le Haut Conseil Islamique ? Qu'est ce qu'il fait exactement ?
Mahamoud Dicko : Le Haut Conseil Islamique est un organe fédérateur qui réunit toutes les associations islamiques, les courants et les diverses tendances islamiques. Le Haut Conseil Islamique joue l'interface entre le pouvoir public et la communauté musulmane. C'est la voix officielle de l'islam dans le pays. C'est au conseil que l'Etat s'adresse s'il y a à échanger avec les musulmans. Et si les musulmans aussi ont des préoccupations à soumettre à l'Etat, c'est au Haut Conseil Islamique qu'ils s'adressent.
II : Le Haut Conseil Islamique regroupe t-il seulement les imams ou les présidents des associations ?
M.D : Il ne s'agit pas seulement des imams ni des présidents d'associations seulement. Il y a tout le monde. Les responsables d'associations, les guides spirituels, les dirigeants de confréries, les imams, les professeurs d'universités, les fonctionnaires de l'administration etc.
I I. : Et le financement de vos activités, qui s'en charge ?
M.D : En réalité, ce sont les musulmans qui assurent le financement de notre organe. Nous avons aussi des facilités avec l'administration. Par exemple, c'est l'administration qui a offert notre siège. Mais le fonctionnement quotidien est l'affaire des musulmans.
II : Il existait déjà des associations qui faisaient le travail. A quoi répondait le besoin de les avoir fédérées
M.D : Au Mali, avant les évènements du 26 mars 1991( l'insurrection populaire qui a aboutit au changement de régime), une seule association couvrait toute l'étendue du territoire et avait été créée par la volonté de l'administration.
C'était l'Association Malienne pour l'Unité et le Progrès de l'islam (AMUPI). C'est en réalité, la toute première association qui a des démembrements partout même dans les villages. Elle est centralisée à Bamako par un bureau exécutif. Après donc les événements de 1991 qui ont apporté l'ouverture, plusieurs associations ont été crées. Il y a aujourd'hui, près de 200 associations musulmanes qui existent. Face à cela, le gouvernement a senti le besoin d'avoir un interlocuteur parce qu'on ne peut pas s'adresser à 200 associations à la fois. On a donc jugé nécessaire de trouver un cadre fédérateur qui peut engager toute la communauté musulmane. C'est le Haut Conseil. Il a été créé par un arrêté ministériel. Un bureau a été mis en place pour préparer le congrès. Aujourd'hui, dans toutes les régions, nous avons des représentations. Mais toutes les associations présentes dans le Haut Conseil gardent leur autonomie. Et quand il s'agit des questions d'ordre national, c'est le Haut Conseil qui est concerné.
I I: Peut-on dire que le Haut Conseil a réussi à changer quelque chose dans le paysage islamique ?
M.D : Oui ! Nous avons fait un grand pas. Aujourd'hui, il règne dans la communauté une cohésion sans précédent. Tout le monde se reconnait (à 99%) dans le Haut Conseil. On peut dire que l'objectif a été atteint. Aujourd'hui, nous faisons tout ensemble sans distinction. C'était difficile au départ, mais aujourd'hui, c'est une grande satisfaction. Car quoi qu'on dise, c'est l'unité des musulmans qui est primordiale. Car on ne peut gagner aucun combat, atteindre aucun objectif dans la division. Ce message, nous l'avons diffusé et insisté la dessus. Et nous nous réjouissons qu'il ait été compris.
I I : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
M.D : Il ne peut pas avoir d'organisation qui n'ait pas de difficultés. Naturellement, nous en avons souvent dans notre fonctionnement. Nos ambitions sont plus grandes que ce que nous avons comme moyens. Nous sommes en train de responsabiliser la communauté musulmane pour les mobiliser à prendre en charge totalement le fonctionnement du Haut Conseil. Nous souhaitons ne plus être là à attendre les subventions de l'Etat ou d'autres financements extérieurs. Nous avons lancé l'achat des cartes et des souscriptions. Les musulmans sont en train de se manifester favorablement. Nous allons avec ce fond, installer nos arcanes partout où nous sommes encore absents et renforcer nos installations afin que nos actions laissent des traces.
II. : Qui peut être président du Haut Conseil ? Seulement un imam ?
M.D : Pas forcément un imam. Il est bon néanmoins qu'une association musulmane soit dirigée par une personnalité musulmane comme un imam ou un érudit. Mais, on peut aussi confier la responsabilité à toute personne dont les qualités morales et spirituelles permettent d'être président. La voie est libre pour tout le monde. Le congrès choisi par rapport à la qualité morale et spirituelle et l'engagement pour la cause islamique.
La radio
II Quand la radio a t-elle ouvert ses antennes ?
M.D : Depuis 1993.
II : Combien de personnes emploie-t-elle ?
M.D : Il y a cinq personnes qui assurent en permanence. Ce sont les techniciens et une dizaine vient temporairement. Il y a également une dizaine d'animateurs sans compter les personnalités religieuses qu'on invite pour animer des émissions spéciales. Quand nous avons créé la radio, nous avons partagé la tâche la plus importante qui est les prêches entre les membres du bureau exécutif de l'AMUPI qui était la promotrice de cette radio. Nous avons partagé les 7 jours de la semaine entre les érudits pour animer. Nous avons procédé ainsi parce que nous savons que la radio est un outil à la fois important et dangereux. En cas d'une mauvaise utilisation, elle peut occasionner des dérapages. Autant elle peut servir, autant elle peut détruire. Nous avons jugé bon qu'il faille maîtriser l'outil et qu'il faut éviter dans nos émissions les sujets à polémiques entre les musulmans. Tous les sujets à controverse sont mis de côté pour nous concentrer sur ce qui nous unis le plus. Nous avons des tables rondes où les invités viennent exposer sur les pratiques cultuelles de l'islam. Tous ceux que nous invitons aussi s'inscrivent dans cette logique. Cela a permis aujourd'hui à la radio d'apporter beaucoup à la cohésion et à l'unité des musulmans du Mali. En plus de cela, elle a éveillé leur conscience sur la pratique religieuse.
Le dialogue inter-religieux est bien, mais le dialogue inter-musulmans est plus important parce qu'il faut d'abord consolider l'union au sein de la famille musulmane , ensuite dialoguer avec les autres. Notre radio a contribué à cela. Enfin nous avons abordé les questions taboues de façon intelligente de sorte qu'elles ne soient pas l'objet de controverse entre les musulmans. Et nous nous réjouissons de voir qu'au Mali, les musulmans se côtoient sans difficultés. Les musulmans ont compris qu'ils ne sont pas les ennemis des uns et des autres. Si vous combattez votre frère musulman, c'est que vous vous trompez de combat et d'adversaire. Et cela est grave.
La diversité en islam est source de richesse. Il est difficile pour un milliard de personnes de concevoir une chose de la même manière. C'est pourquoi, l'islam nous a donné les dogmes qui sont immuables mais à l'intérieur, des facteurs (environnement, temps, etc.), peuvent conduire à une autre compréhension ou une autre interprétation. Mais en réalité, ce n'est pas des divergences, mais une diversité et la richesse de l'islam qui s'adapte en tout lieu et en tout temps.
II. : Est-ce que vos émissions couvrent toute l'étendue du territoire ?
M.D : Malheureusement, notre radio peut être écoutée seulement à 100 km de la ville de Bamako. Il y a des projets d'extension, mais pour l'heure au Mali, la législation ne permet pas d'avoir une radio qui couvre tout le territoire. Mais il nous est loisible de créer d'autres radios FM dans les différentes régions. Et cela a déjà commencé.
II. : Le personnel de la radio est-il rémunéré ?
M.D : Au début, ce sont des jeunes gens qui se sont volontairement donnés à cette tâche et le faisait de façon bénévole jusqu'à ce qu'on atteingne un certain niveau.
On leur donnait juste de quoi leur permettre de se déplacer. Aujourd'hui, ils reçoivent des primes mensuelles mais ce n'est pas encore ce que nous voulons leur donner. Ils aiment leur travail et le font avec pleine conscience. Nous luttons pour leur trouver des salaires. On a aussi prévu un mécanisme qui leur permettra de préparer leur avenir. C'est une régularisation de leur situation.
II. : Qui vous aide ?
M.D : Seuls les musulmans contribuent au fonctionnement de la radio. C'est un seul musulman qui a donné les moyens pour mettre en place cette radio. Il a mis à la disposition de la radio toute la logistique. Il a donné 50 millions pour le faire. C'est maintenant que l'Etat nous verse une subvention de 500.000 Fcfa par mois que nous avons demandée. Nous versons 50.000Fcfa à chaque prêcheur.
Généralités
II. : Comment appréciez-vous la pratique religieuse au Mali dans son ensemble ?
M.D : La pratique se passe bien. Le Mali est un vecteur de l'islam. Il a connu l'islam depuisson apparition en Afrique de l’Ouest; C'est depuis l'année 66 de l'hégire que les musulmans sont arrivés au Mali. Nous avons connu l'islam au même moment que le monde arabe. C'est une vielle terre de l'islam. C'est un pays qui a une civilisation musulmane, une tradition musulmane. L'islam est notre patrimoine car notre fond culturel est pétri de l'islam.
II. : Justement, est-ce que ce n'est pas un islam d'héritage au lieu d'être un islam de conviction ?
M.D : Vous savez, conviction et héritage, l'essentiel c'est de pratiquer sa religion. Tout ce qu'on, fait soit on l'hérite soit on le fait par conviction. Dans notre pays, les gens sont musulmans par essence. Ce que nous faisons c'est par conviction et comme nous sommes nés musulmans, nous l'avons hérité aussi.
II. : Qui organise le Hadj ici au Mali ?
M.D : C'est l'administration territoriale qui gère cela.
II. : Et la maison du Hadj ?
M.D : Elle existe depuis 2003 et est gérée par l'administration.
Islam I. : Quel est le rôle des associations alors ?
M.D : Il y a une filière gouvernementale et les agences privées de voyages. Tout le monde se retrouve à la maison du Hadj pour les formalités à remplir dans un guichet unique ouvert au gouvernement et aux privés. Il s'agit des passeports, des vaccinations et toute la documentation nécessaire pour le voyage. Chacun des acteurs a un cahier de charges dont il se charge d'exécuter le contenu.
II. : Que fait-on au centre culturel islamique ?
M.D : Ce centre a été construit par la Libye et les Emirats Arabe Unis dans le cadre de la coopération entre eux et le Mali. C'est un complexe qui abrite des salles de réunions, de conférences, une mosquée et la maison du hadj. Il est ouvert à tous.
bamaroun@yahoo.fr