L'écrivain et ancien ministre, Léopold Ferdinand Oyono", a succombé le jeudi 10 juin dernier
à l'âge de 81 ans a un malaise au palais de la présidence. Tout juste après le déjeuner offert
au secrétaire général de l'Onu par le président de la République du Cameroun, Paul Biya
auquel, il était lui aussi convié.
Ferdinand Léopold Oyono est un diplomate et homme politique camerounais, né le 14
septembre 1929. Il est l'auteur de trois romans publiés en langue française, à la fin des
années cinquante. Ces romans ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l'époque coloniale
et mettent en cause aussi bien l'administration que la police ou l'Église des missionnaires.
Dans cette période de décolonisation, ces trois ouvrages ont fait l’objet de scandale pour ses
vérités dites aux colonisateurs. Il s’agit de : ‘’Une vie de boy’’, centré sur le personnage de
Toundi, boy instruit, placé chez le commandant d'un cercle de la colonie française. Le roman
dénonce les pratiques autoritaires de la colonisation et au-delà, la négation de l'humanité
des colonisés à qui on ne pardonne pas de quitter leur place en découvrant l'envers du décor
des maîtres blancs. La place faite à la frustration sexuelle de Toundi vis-à-vis de sa patronne
blanche et les turpitudes intimes de celle-ci, offrent par ailleurs, une approche renouvelée
du problème colonial. ‘’Le vieux nègre et la médaille’’, se concentre sur la date symbolique
du 14 juillet, fêtée dans une subdivision éloigné. Ce jour-là, Meka, qui a offert un terrain
à bâtir aux missionnaires pour leur église et dont les deux fils sont morts à la guerre, est
d'abord heureux d'être honoré par une médaille de reconnaissance de la France, que tous
ses proches applaudissent. Mais, deux jours plus tards une cérémonie qui tourne au grand
guignol et une nuit d'humiliation, font prendre conscience au vieil homme que ce 14 juillet
n'est en fait qu'une mise en scène hypocrite des pouvoirs coloniaux qui parlent d'amitié en
maintenant une stricte exclusion des colonisés. La solidarité africaine qui l'entoure à la fin du
roman, constitue un contrepoids politique et, avec la fierté retrouvée du peuple colonisé, une
réponse à la colonisation des Blancs. ‘’Chemin d'Europe’’, raconte quant à lui, l'exploration
plus ou moins chaotique du monde des Blancs dans une bourgade africaine, par un jeune
homme qui veut se couper de ses racines et rêve d'Europe, malgré les mises en garde de
son père. Ces œuvres qui associent des registres variés, avec des pages drôles, grinçantes
ou émouvantes, ont marqué les esprits dans cette période où s'esquisse la décolonisation
et Ferdinand Oyono n'a pas exploré d'autres sujets en cessant d'écrire des romans depuis
1960.
Adèle Kouadio
à l'âge de 81 ans a un malaise au palais de la présidence. Tout juste après le déjeuner offert
au secrétaire général de l'Onu par le président de la République du Cameroun, Paul Biya
auquel, il était lui aussi convié.
Ferdinand Léopold Oyono est un diplomate et homme politique camerounais, né le 14
septembre 1929. Il est l'auteur de trois romans publiés en langue française, à la fin des
années cinquante. Ces romans ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l'époque coloniale
et mettent en cause aussi bien l'administration que la police ou l'Église des missionnaires.
Dans cette période de décolonisation, ces trois ouvrages ont fait l’objet de scandale pour ses
vérités dites aux colonisateurs. Il s’agit de : ‘’Une vie de boy’’, centré sur le personnage de
Toundi, boy instruit, placé chez le commandant d'un cercle de la colonie française. Le roman
dénonce les pratiques autoritaires de la colonisation et au-delà, la négation de l'humanité
des colonisés à qui on ne pardonne pas de quitter leur place en découvrant l'envers du décor
des maîtres blancs. La place faite à la frustration sexuelle de Toundi vis-à-vis de sa patronne
blanche et les turpitudes intimes de celle-ci, offrent par ailleurs, une approche renouvelée
du problème colonial. ‘’Le vieux nègre et la médaille’’, se concentre sur la date symbolique
du 14 juillet, fêtée dans une subdivision éloigné. Ce jour-là, Meka, qui a offert un terrain
à bâtir aux missionnaires pour leur église et dont les deux fils sont morts à la guerre, est
d'abord heureux d'être honoré par une médaille de reconnaissance de la France, que tous
ses proches applaudissent. Mais, deux jours plus tards une cérémonie qui tourne au grand
guignol et une nuit d'humiliation, font prendre conscience au vieil homme que ce 14 juillet
n'est en fait qu'une mise en scène hypocrite des pouvoirs coloniaux qui parlent d'amitié en
maintenant une stricte exclusion des colonisés. La solidarité africaine qui l'entoure à la fin du
roman, constitue un contrepoids politique et, avec la fierté retrouvée du peuple colonisé, une
réponse à la colonisation des Blancs. ‘’Chemin d'Europe’’, raconte quant à lui, l'exploration
plus ou moins chaotique du monde des Blancs dans une bourgade africaine, par un jeune
homme qui veut se couper de ses racines et rêve d'Europe, malgré les mises en garde de
son père. Ces œuvres qui associent des registres variés, avec des pages drôles, grinçantes
ou émouvantes, ont marqué les esprits dans cette période où s'esquisse la décolonisation
et Ferdinand Oyono n'a pas exploré d'autres sujets en cessant d'écrire des romans depuis
1960.
Adèle Kouadio