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Politique Publié le vendredi 18 juin 2010 | Nord-Sud

FPI, PDCI, RDR… : Silence, on mange

© Nord-Sud Par Emma
Report de la marche du RHDP du 15 mai 2010 - Le président Bédié s`adresse aux Ivoiriens
Vendredi 14 mai 2010. Abidjan. Résidence du président du PDCI-RDA à Cocody. Le Président Henri Konan Bédié anime une conférence de presse pour expliquer la décision prise par la Conférence des leaders du Rhdp les 10 et 11 Mai 2010
Malgré leurs divergences de vue sur la conduite des affaires de l`Etat, les acteurs politiques ivoiriens finissent toujours par se mettre d`accord, surtout quand il y a des espèces sonnantes et trébuchantes en jeu.

L`argent, généralement présenté comme le nerf de la guerre, est en train de se tailler une autre réputation sur les bords de la Lagune Ebrié. En effet, dans une Côte d`Ivoire en quête de paix depuis le coup d`Etat de décembre 1999, les acteurs politiques ont habitué l`opinion à des volte-face, parfois spectaculaires, sur fond d`arrangements à forte odeur financière. Le dernier exemple en date est, sans conteste, la reconstitution, le 25 février 2010, de la Commission électorale indépendante (Cei) qui a permis de comprendre que, devant l`argent, les Ivoiriens, dans leurs différences, finissent toujours par se mettre d`accord. En effet, après s`être accroché à l`ancien président, Robert Beugré Mambé et après avoir tenté de miser sur un autre cadre du Pdci-Rda, en l`occurrence l`actuel ministre des Affaires étrangères, le Rhdp a fini par lâcher du lest. Il en va de même pour le gouvernement dans lequel cette coalition de l`opposition a toujours trouvé des raisons pour continuer de siéger. Mieux, à la faveur du dernier remaniement ministériel intervenu le 4 mars dernier, le Mouvement des Forces d`avenir (Mfa) -qui avait pourtant appelé ses alliés à ne pas siéger- a lorgné le ministère des transports donné à son allié de l`Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d`Ivoire (Udpci), au motif que, selon la clé de répartition arrêtée en janvier 2003 à Marcoussis, c`est ce département qui lui revient. Une situation qui a fait dire à plus d`un observateur que chacun lutte pour ses intérêts, surtout que les cabinets ministériels sont sous le contrôle total des cadres et militants des partis auxquels ils échoient. Même à la primature où le chef du gouvernement est soupçonné d`avoir pactisé avec l`ennemi commun, Laurent Gbagbo, certains cadres du Rhdp et non des moindres, n`hésitent pas à aller proposer leurs services à Guillaume Soro. Invariablement, c`est la même situation qui prévaut dans les institutions de sortie de crise où, facilement, les ``contraires`` laissent de côté leurs chapelles politiques pour ``manger`` ensemble. A la faveur de la fin du mandat de l`Assemblée nationale, constatée en janvier 2006 par le Groupe international de travail (Gti), la solidarité des parlementaires a fini par prendre le dessus sur les appartenances politiques. Le Premier ministre d`alors, Charles Konan Banny, pourtant issu du Pdci-Rda et militant de la non-prorogation du mandat des députés (l`Assemblée nationale étant accusée de bloquer la mise en œuvre diligente des Accords de sortie de crise), a finalement été lâché, y compris par des parlementaires de sa famille politique. Ceux-ci, sans avoir eu besoin de réfléchir, par deux fois, sont retournés siéger à l`Hémicycle, quand Laurent Gbagbo a menacé de mettre fin à leurs indemnités. La cohésion s`est même refaite au point que, récemment, ils ont réclamé en chœur, le paiement de leurs indemnités de session au titre de l`année 2009. N`est-ce pas vrai que l`argent n`aime pas le bruit et qu`il n`a pas d`odeur qui répugne ? Par ailleurs, on dirait aussi que la bouche pleine ne parle pas. Car, personne n`a eu à redire (ou presque), sur la question du financement des partis politiques. C`est d`ailleurs la ``LOI N° 2004-494 DU 10 SEPTEMBRE 2004`` qui définit les modalités d`octroi de ces subventions. Celle-ci stipule notamment au chapitre 2, article 3 que « Le montant de la subvention allouée aux partis et groupements politiques est fixé chaque année par la loi de finances et représente 1/1000ème du budget de l`Etat ». Silence, on mange ensemble, avez-vous dit ? Selon certaines indiscrétions, si le dernier report de la présidentielle a pu passer comme une lettre à la poste, c`est parce qu`il a été réglé à coup de milliards. Les leaders de l`opposition qui ont mis sur la table le manque à gagner, relativement aux fonds déjà engloutis dans la précampagne ont été rassurés, lorsqu`ils ont reçu l`assurance qu`ils seront ``dédommagés``. Ainsi vont les affaires en politique.

Marc Dossa
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