Encore une voix qui s`élève pour demander au Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, Blaise Compaoré, de poursuivre sa mission de médiation. Celle d`Herman Yaméogo, ancien ministre de l`intégration du Burkina et président de l`Union nationale pour la démocratie et le développement (Undd) le clame. Invité, hier, aux-2-Plateaux, aux Petits déjeuners de la majorité présidentielle, il a animé le thème : « Le combat de Laurent Gbagbo pour la libération de l`Afrique et l`épanouissement des Africains ». Se prononçant sur l`implication du président de son pays d`origine, Herman Yaméogo s`est réjoui que Blaise Compaoré ait accepté de jouer le rôle de facilitateur. Vu les relations historiques qui existent entre la Côte d`Ivoire et le Burkina, il a estimé qu`il n`aurait pas été correct que la crise ivoirienne se règle sans une implication franche de son pays. De son avis, la médiation du dirigeant du pays des hommes intègres, à la demande de Laurent Gbagbo est un acte à saluer. « Avec tous les préjugés et les suspicions, ils ont fait preuve de dépassement. Le succès de cette facilitation permettra d`effacer le passé, de taire les rancœurs », s`est-il félicité. C`est pourquoi, il a demandé au Facilitateur de ne pas mettre volontairement fin à sa mission : « Il faut laisser la latitude à ceux qui ont appelé le Facilitateur de dire qu`ils n`ont plus besoin de lui. Et non jeter l`éponge ». Et, de demander à toutes les parties impliquées dans la sortie de crise de ne pas baisser les bras. « Allons jusqu`au bout. Et, ce bout n`est plus très loin. D`ici la fin de l`année, beaucoup de choses peuvent se passer », a-t-il poursuivi, optimiste. L`intervenant a par ailleurs salué le dialogue républicain qui a abouti à l`annulation de la marche du 15 mai projetée par la jeunesse houphouétiste. Il a relevé chez Laurent Gbagbo les qualités d`un gouverneur visionnaire. Allant même à établir un parallèle entre lui et Nelson Mandela. De l`avis du président du Pndd, la majorité des pays africains n`ont pas fait le meilleur usage de leur indépendance. C`est pourquoi, il estime qu`au lieu de festoyer, les Africains doivent se mettre à la réflexion. « Célébrer l`indépendance ne peut être utile que si l`on fait un pèlerinage aux sources, pour observer ce qui n`a pas marché pour corriger le futur. Construire des monuments, c`est bon mais faire ce travail de conscience est ce qu`il y a de mieux », a-t-il commenté. Il a souhaité que les récentes mesures prises pour lutter contre la corruption aillent à terme. De son avis, tout cela a été favorisé par le contexte de crise né de la guerre. « On ne peut pas tolérer ce qui se passe mais être indulgent et attendre que les mesures qui ont été prises aboutissent », a-t-il exhorté. Le panafricaniste qu`il est, a invité les pays africains à l`union, notamment monétaire. Pour lui, « tant qu`on n`aura pas notre monnaie, l`indépendance ne sera pas achevée».
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza