Dans cette interview, Yodé et Siro parlent de leur engagement politique, de la solidarité dans le monde Zouglou et de leur projet.
Les audiences foraines ont démarré depuis un moment. En tant qu’éveilleurs de conscience, quel est votre avis sur cette opération qui débouchera sur l’identification?
Nous pensons qu’en toute chose il y a des difficultés. Rien ne se fait parfaitement. Nous pensons qu’avec l’accord de Ouagadougou, avec tout ce qui se passe actuellement, la réaction collective montre que tous les Ivoiriens avaient soif de la paix. Aujourd’hui, on ne peut que prier pour que ces audiences foraines se tiennent correctement. Parce qu’aujourd’hui, personne n’a une carte d’identité et c’est un vrai problème. Nous sommes obligés de nous promener avec des attestations d’identité qui ne durent qu’un an et qu’il faut renouveler chaque fois qu’elles sont périmées. Nous prions pour que tout se passe dans les normes.
Yodé et Siro vous êtes des chanteurs zouglou qu’on découvre de plus en plus engagés politiquement ?
En fait nous ne faisons pas de politique, nous défendons la nation. Nous laissons la politique aux politiciens. Nous sommes des élèves et nous observons les enseignants. Quand ils font des fautes, nous les interpellons sur ce qu’ils nous ont déjà dit par le passé. S’ils ont d’autres théories qu’ils veulent nous démontrer, nous leur disons que le calcul parfait est celui-là et que l’autre est trop long et crée des problèmes. C’est notre rôle dans la société.
Pourtant vous abordez des sujets qui peuvent déranger sur le plan politique…
Nous sommes des artistes et nous ne faisons que rendre des réalités qui touchent de près les populations. Nous répétons que nous ne sommes d’aucune chapelle politique. Nous n’avons pas de parti. Nous travaillons pour la nation.
Il est de plus en plus question de censure vous concernant sur les antennes des médias nationaux. Avez-vous écho de cela ?
Nous passons sur les antennes mais nous n’y avons pas encore passé nos chansons engagées.
Et pourquoi ?
Notre priorité est de faire passer notre chanson promo qui est «Signe Zo» dans laquelle nous parlons du comportement de tous les jours. C’est une comédie musicale juste pour dire aux gens de se pardonner et de ne pas faire attention aux comportements parce que ça vient peut-être de leur zodiaque.
Mais à quand le passage des chansons engagées ?
Je pense que ce sera dans les semaines à venir.
N’avez-vous pas peur de l’entourage du président de la République ?
Pourquoi ? Personne ne peut nous effrayer. Nous sommes des enfants de «Gbatanikro» (Ndlr : Sous-quartier de Treichville). Nous n’avons pas peur. Je me rappelle que le 31 décembre, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui venait d’acheter et écouter notre CD, était étonné et il s’est dit que nous devions venir fêter la fin de l’année avec lui. Nous étions à Abidjan et il nous a fait venir à Yamoussoukro où il était pour faire la fête avec lui. Quand on a fini de chanter il a pris le micro et nous a félicités pour les conseils que nous venions de leur donner.
Il a dit qu’ils allaient faire de leur mieux pour que les choses puissent changer. Et cela nous a fait plaisir. Ça nous a tellement fait plaisir de constater qu’au moins, en ce début d’année, quelqu’un a félicité notre travail et de plus ce n’est pas n’importe qui. Mais au moment où nous étions là-bas, le président était déjà parti.
Des rumeurs faisaient état d’un malaise qui existerait entre vous. Qu’en-t-il exactement ?
Il n’en est rien. Nous sommes organisés à notre niveau. Yodé est le chanteur lead. Siro est le plus souvent l’auteur des idées mais nous débattons de tout cela avant que le produit ne soit mis sur le marché. Yodé ne peut pas chanter quelque chose qu’il n’apprécie pas. On chante quelque chose qu’on comprend et qu’on sent nécessaire. Il y a des chansons sur lesquelles nous ne nous entendons pas et qui ne sortent pas.
Le groupe Magic System qui a célébré il y a peu ses 10 ans de carrière n’a pas bénéficié de la solidarité des chanteurs zouglou. Comment expliquez-vous ce fait?
En fait, les gens ne se sont pas désolidarisés. Il y a eu un problème de communication. Lorsque vous organisez une fête, il vous appartient de communier avec tout le monde. Le problème de communication qui est survenu incombe à Magic System. Parce que les autres artistes de zouglou n’attendaient que l’occasion pour venir soutenir leurs frères. Ils venaient chanter juste pour faire plaisir. Mais la moindre de choses était de les appeler et dire qu’on aimerait qu’ils soient de la fête.
Les artistes n’ont-ils pas boycotté parce qu’A’salfo a affirmé qu’il ne pouvait rien faire pour aider les autres artistes sur le plan international?
Ce n’est pas A’salfo qui va faire évoluer la carrière d’un artiste. Lui-même a été aidé par des gens qui sont venus le soulever pour partir. Qu’ils arrêtent de lui en vouloir. Si le produit est bon, il n’y a pas de raison qu’un artiste n’intéresse pas sur le plan international. Ce n’est pas A’salfo qui choisit les gens pour les emmener en Europe. Ce n’est pas lui non plus qui dit aux Occidentaux de prendre telle ou telle personne. Chacun doit travailler et attendre son tour. Tiken Jah a pris beaucoup de jeunes pour aller chanter avec lui en France. Est-ce qu’ils sont devenus plus célèbres que Tiken Jah ? Non, Nous pensons que le plus important, c’est la qualité du travail.
Le zouglou avait perdu du terrain pendant un moment à cause du coupé-décalé. Partagez-vous cet avis ?
Il y a un proverbe que nous avons dit dans une de nos chansons qui indique que si la pluie n’a pas pu éteindre le soleil, ce ne sont pas deux seaux d’eau et un gobelet percés sur le côté qui arriveront à le faire. Le zouglou est un esprit. Ce sont des choses philosophiques. Et dans la carrière d’un artiste, il y a un moment pour se faire connaître et un autre pour chercher de l’argent. Quand il cherche à se faire connaître, il ne fait que sortir des œuvres. Maintenant vous constatez que tous ceux qui ont sorti des albums pour se faire connaître, cherchent à avoir de l’argent. Est-ce que depuis un moment vous les voyez sortir des albums comme avant ? C’est ce que les gens n’avaient pas compris. Au moment où ils cherchaient à se faire connaître, ils ont tous sorti des albums. Maintenant il est question de sortir un deuxième, malheureusement on ne voit rien. Espoir 2000 a mis la différence. L’album a commencé à se vendre dès qu’il est sorti. Nous, deux semaines après notre sortie, il y a rupture de stock.
Revenons à votre nouvel album. Que signifie le titre «Signe Zo» et qui en a assuré les arrangements?
Signe Zo signifie signe zodiac ou signé zouglou. Les arrangements ont été assurés par Blé Olivier à qui nous disons un grand merci parce qu’il a pris tout son temps pour faire l’album. Vous voyez que le son est de qualité c’est parce qu’il a travaillé cet album avec un esprit positif, avec une certaine franchise et nous lui tirons notre chapeau. Nous demandons à Dieu de le bénir et d’entourer sa famille de grâce et que le fruit de ses mains nous permette de nous sortir pour qu’il puisse en profiter.
Quels sont vos projets ?
Nous avons un concert live qui est prévu dans le mois d’avril. Actuellement nous allons faire un plan de promotion pour vendre les CD parce que nous voulons faire un record, c’est-à-dire atteindre la barre des 100 mille CD vendus en cette période de piraterie. Ce sera du jamais vu en Côte d’Ivoire. Nous voulons le faire et nous voulons féliciter les Ivoiriens pour avoir acheté nos CD originaux. Cela veut dire que les gens aiment la qualité dans le travail.
Les audiences foraines ont démarré depuis un moment. En tant qu’éveilleurs de conscience, quel est votre avis sur cette opération qui débouchera sur l’identification?
Nous pensons qu’en toute chose il y a des difficultés. Rien ne se fait parfaitement. Nous pensons qu’avec l’accord de Ouagadougou, avec tout ce qui se passe actuellement, la réaction collective montre que tous les Ivoiriens avaient soif de la paix. Aujourd’hui, on ne peut que prier pour que ces audiences foraines se tiennent correctement. Parce qu’aujourd’hui, personne n’a une carte d’identité et c’est un vrai problème. Nous sommes obligés de nous promener avec des attestations d’identité qui ne durent qu’un an et qu’il faut renouveler chaque fois qu’elles sont périmées. Nous prions pour que tout se passe dans les normes.
Yodé et Siro vous êtes des chanteurs zouglou qu’on découvre de plus en plus engagés politiquement ?
En fait nous ne faisons pas de politique, nous défendons la nation. Nous laissons la politique aux politiciens. Nous sommes des élèves et nous observons les enseignants. Quand ils font des fautes, nous les interpellons sur ce qu’ils nous ont déjà dit par le passé. S’ils ont d’autres théories qu’ils veulent nous démontrer, nous leur disons que le calcul parfait est celui-là et que l’autre est trop long et crée des problèmes. C’est notre rôle dans la société.
Pourtant vous abordez des sujets qui peuvent déranger sur le plan politique…
Nous sommes des artistes et nous ne faisons que rendre des réalités qui touchent de près les populations. Nous répétons que nous ne sommes d’aucune chapelle politique. Nous n’avons pas de parti. Nous travaillons pour la nation.
Il est de plus en plus question de censure vous concernant sur les antennes des médias nationaux. Avez-vous écho de cela ?
Nous passons sur les antennes mais nous n’y avons pas encore passé nos chansons engagées.
Et pourquoi ?
Notre priorité est de faire passer notre chanson promo qui est «Signe Zo» dans laquelle nous parlons du comportement de tous les jours. C’est une comédie musicale juste pour dire aux gens de se pardonner et de ne pas faire attention aux comportements parce que ça vient peut-être de leur zodiaque.
Mais à quand le passage des chansons engagées ?
Je pense que ce sera dans les semaines à venir.
N’avez-vous pas peur de l’entourage du président de la République ?
Pourquoi ? Personne ne peut nous effrayer. Nous sommes des enfants de «Gbatanikro» (Ndlr : Sous-quartier de Treichville). Nous n’avons pas peur. Je me rappelle que le 31 décembre, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui venait d’acheter et écouter notre CD, était étonné et il s’est dit que nous devions venir fêter la fin de l’année avec lui. Nous étions à Abidjan et il nous a fait venir à Yamoussoukro où il était pour faire la fête avec lui. Quand on a fini de chanter il a pris le micro et nous a félicités pour les conseils que nous venions de leur donner.
Il a dit qu’ils allaient faire de leur mieux pour que les choses puissent changer. Et cela nous a fait plaisir. Ça nous a tellement fait plaisir de constater qu’au moins, en ce début d’année, quelqu’un a félicité notre travail et de plus ce n’est pas n’importe qui. Mais au moment où nous étions là-bas, le président était déjà parti.
Des rumeurs faisaient état d’un malaise qui existerait entre vous. Qu’en-t-il exactement ?
Il n’en est rien. Nous sommes organisés à notre niveau. Yodé est le chanteur lead. Siro est le plus souvent l’auteur des idées mais nous débattons de tout cela avant que le produit ne soit mis sur le marché. Yodé ne peut pas chanter quelque chose qu’il n’apprécie pas. On chante quelque chose qu’on comprend et qu’on sent nécessaire. Il y a des chansons sur lesquelles nous ne nous entendons pas et qui ne sortent pas.
Le groupe Magic System qui a célébré il y a peu ses 10 ans de carrière n’a pas bénéficié de la solidarité des chanteurs zouglou. Comment expliquez-vous ce fait?
En fait, les gens ne se sont pas désolidarisés. Il y a eu un problème de communication. Lorsque vous organisez une fête, il vous appartient de communier avec tout le monde. Le problème de communication qui est survenu incombe à Magic System. Parce que les autres artistes de zouglou n’attendaient que l’occasion pour venir soutenir leurs frères. Ils venaient chanter juste pour faire plaisir. Mais la moindre de choses était de les appeler et dire qu’on aimerait qu’ils soient de la fête.
Les artistes n’ont-ils pas boycotté parce qu’A’salfo a affirmé qu’il ne pouvait rien faire pour aider les autres artistes sur le plan international?
Ce n’est pas A’salfo qui va faire évoluer la carrière d’un artiste. Lui-même a été aidé par des gens qui sont venus le soulever pour partir. Qu’ils arrêtent de lui en vouloir. Si le produit est bon, il n’y a pas de raison qu’un artiste n’intéresse pas sur le plan international. Ce n’est pas A’salfo qui choisit les gens pour les emmener en Europe. Ce n’est pas lui non plus qui dit aux Occidentaux de prendre telle ou telle personne. Chacun doit travailler et attendre son tour. Tiken Jah a pris beaucoup de jeunes pour aller chanter avec lui en France. Est-ce qu’ils sont devenus plus célèbres que Tiken Jah ? Non, Nous pensons que le plus important, c’est la qualité du travail.
Le zouglou avait perdu du terrain pendant un moment à cause du coupé-décalé. Partagez-vous cet avis ?
Il y a un proverbe que nous avons dit dans une de nos chansons qui indique que si la pluie n’a pas pu éteindre le soleil, ce ne sont pas deux seaux d’eau et un gobelet percés sur le côté qui arriveront à le faire. Le zouglou est un esprit. Ce sont des choses philosophiques. Et dans la carrière d’un artiste, il y a un moment pour se faire connaître et un autre pour chercher de l’argent. Quand il cherche à se faire connaître, il ne fait que sortir des œuvres. Maintenant vous constatez que tous ceux qui ont sorti des albums pour se faire connaître, cherchent à avoir de l’argent. Est-ce que depuis un moment vous les voyez sortir des albums comme avant ? C’est ce que les gens n’avaient pas compris. Au moment où ils cherchaient à se faire connaître, ils ont tous sorti des albums. Maintenant il est question de sortir un deuxième, malheureusement on ne voit rien. Espoir 2000 a mis la différence. L’album a commencé à se vendre dès qu’il est sorti. Nous, deux semaines après notre sortie, il y a rupture de stock.
Revenons à votre nouvel album. Que signifie le titre «Signe Zo» et qui en a assuré les arrangements?
Signe Zo signifie signe zodiac ou signé zouglou. Les arrangements ont été assurés par Blé Olivier à qui nous disons un grand merci parce qu’il a pris tout son temps pour faire l’album. Vous voyez que le son est de qualité c’est parce qu’il a travaillé cet album avec un esprit positif, avec une certaine franchise et nous lui tirons notre chapeau. Nous demandons à Dieu de le bénir et d’entourer sa famille de grâce et que le fruit de ses mains nous permette de nous sortir pour qu’il puisse en profiter.
Quels sont vos projets ?
Nous avons un concert live qui est prévu dans le mois d’avril. Actuellement nous allons faire un plan de promotion pour vendre les CD parce que nous voulons faire un record, c’est-à-dire atteindre la barre des 100 mille CD vendus en cette période de piraterie. Ce sera du jamais vu en Côte d’Ivoire. Nous voulons le faire et nous voulons féliciter les Ivoiriens pour avoir acheté nos CD originaux. Cela veut dire que les gens aiment la qualité dans le travail.