Les Ivoiriens sont loin d’oublier l’affaire "fraude à la CEI" ou encore l’affaire "Mambé". Pendant plus d’un mois, l’ex-président de la Commission électorale indépendante (CEI), Beugré Mambé, n’a cessé de faire la ‘’Une’’ de tous les journaux du pays. A la Radio, comme à la télévision, c’était Beugré Mambé. Même la presse internationale était entrée dans la danse. Pendant que l’ex-président de la CEI cherchait à se défendre, le camp présidentiel, avec tous ses hommes forts, badigeonnait le corps et l’âme de Beugré Mambé de boue. Leur objectif, ternir au maximum l’image de cet homme jusqu’à ce qu’il soit ‘’chassé’’ de la tête de cette institution. Malgré les gesticulations de tous genres, de la part de ces extraordinaires tenants actuels du pouvoir, aucune preuve contre Beugré Mambé n’a été traitée. Néanmoins, Koudou Laurent Gbagbo qui voulait à tous prix se débarrasser de cet honnête et vaillant travailleur, a pris un décret pour le ‘’chasser’’ de la tête de la CEI. Car même, les plus hautes autorités judiciaires de ce pays, ne pouvaient brandir un élément qui condamnerait l’ex-président de la CEI. Tranquillement, il est parti. Tout ce qui s’est passé contre Beugré Mambé, a été l’œuvre du ministre de l’Intérieur Tagro Désiré, membre influent du Front populaire Ivoirien (Fpi), parti au Pouvoir. C’est lui qui avait saisi le Procureur de la République Tchimou en vue de mener une enquête sur une prétendue ‘’fraude à la CEI’’. Tagro a véritablement roulé à tort Beugré Mambé dans la boue. Il a, sans état d’âme, sali l’honorabilité de ce citoyen. Mais comme le Seigneur ne dort pas et que Dieu Tout Puissant a toujours fait le combat des pauvres et des innocents, l’adage ‘’quand tu craches en l’air, attends toi à la goutte de salive dans le visage’’ s’est concrétisé sur la personne du ministre Tagro Désiré. Celui-ci riait quand Beugré pleurait. Aujourd’hui, moins d’un an après l’acte ignoble qu’il a posé contre Beugré Mambé, Tagro Désiré est dans les cordes. Il est accusé de favoritisme et de vendre des places au concours d’entrée à l’Ecole de police pour ses proches et ses camarades du FPi. C’est le chef de l’Etat, Koudou Laurent Gbagbo lui-même, qui va saisir le même Procureur Tchimou contre celui en qui il avait placé toute sa confiance. Plus que Beugré Mambé à l’époque, Désiré Tagro est dans une situation difficile. Il serait même aux portes de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (Maca) car ses camarades du Fpi et non des moindres, ont établi des preuves qui l’accablent. Si Koudou Laurent Gbagbo veut être dans sa logique, il devrait limoger, comme il l’a fait pour Beugré Mambé, le ministre Tagro Désiré. A la différence de Beugré Mambé qui n’est pas militant du FPi, le départ de Tagro Désiré sera perçu comme une opération d’assainissement de l’entourage du chef de l’Etat. Les campagnes électorales arrivent et il ne faut pas donner des arguments à l’adversaire. Tagro a semé le vent, il doit récolter la tempête car l’actuel ministre de l’Intérieur qui se serait enrichi de manière vertigineuse à son arrivée à la tête de ce ministère, a oublié, chrétien qu’il est, les Dix commandements de Dieu. Surtout celui qui stipule que « Tu ne porteras point de faux témoignages contre ton prochain » cf. (De.5,1-22).
Etienne Lémistick
Etienne Lémistick