Le président Jean-Michel Moulod au nom des députés Pdci, Udpci et Solidarité : “L`enquête de Tchimou n`a rien à voir avec notre enquête parlementaire”

Au moment où presque tout le monde réclamait une enquête parlementaire, le chef de l`Etat a mis le procureur en mission pour une autre enquête devant donner ses résultats dans un mois. Le président de l`Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, vient de lancer une enquête parlementaire. A-t-elle des chances d`aboutir ? Ne va-t-elle pas se mêler avec celle du procureur de la République ? Voici ce qu`en pensent les députés. Le président du groupe parlementaire PDCI-RDA, le député Jean Michel Moulod, explique.


Monsieur le député, le président Koulibaly vient de lancer une enquête parlementaire. Apportant ainsi de l`eau à votre moulin. Qu`en dites-vous ?
Ce que nous pouvons dire, nous-mêmes groupe parlementaire PDCI-RDA et les groupes parlementaires UDPCI et Solidarité, est que nous avons fait des propositions de résolution pour demander une enquête parlementaire. Dans la même période, le président de l`Assemblée nationale nous convie à une réunion des présidents pour justement débattre de cette question et prendre une décision en la matière. Nous en sommes très heureux, parce que là, nous sommes sur la même longueur d`onde. Là où un seul groupe parlementaire pouvait demander une enquête parlementaire, on compte trois groupes parlementaires qui la demandent. Et maintenant, le président de l`Assemblée nationale nous emboîte le pas. Nous allons démontrer qu`émanant de la Conférence des présidents, l`enquête est indispensable. Malgré la saisine du procureur de la République par le Président de la République, nous estimons que cette saisine ne porte pas sur le même objet. L`enquête judiciaire pouvait venir bloquer l`enquête parlementaire, si les deux enquêtes portaient sur le même objet. Mais elles ne portent pas sur le même objet, ni sur le même sujet. De l`autre côté, on parle de Sagem, du Hadj, des déchets toxiques, de l`Ecole de police, mais seulement dans deux localités. Or, pour nous, il s`agit du problème des deux tiers des places distribuées à des quotataires sur l`ensemble du territoire et tout ce qui suit. Ensuite, pour nous, il ne s`agit pas seulement de l`Ecole de police, mais de tous les concours d`accès à la Fonction publique. Nous allons arrêter la procédure, établir tout le cheminement et la Commission d`enquête se mettra au travail.

Quelles sont les chances d`aboutissement de l`enquête parlementaire ?
Les chances existent. Le sujet est très sérieux, c`est pourquoi on y met une enquête parlementaire. La Commission d`enquête doit se donner un délai qui lui permette de faire le tour de toutes les questions. Nous au groupe parlementaire PDCI-RDA, nous avons proposé deux mois d`enquête, parce que le sujet est d`une importance nationale. La question est suffisamment sérieuse pour la nation pour que les députés s`engagent dans une enquête parlementaire en vue de tout tirer au clair. Retenez déjà que le fait même que nous nous saisissions de l`affaire et que nous nous engagions à enquêter est signe que nous prenons en compte les aspirations du peuple, et il ne nous appartient pas de décevoir le peuple.

Monsieur le président, on retient donc qu`elle va aboutir dans deux mois ?
L`enquête étant déjà mise en route, l`aboutissement va dépendre du déroulement. Si nous mettons la Commission en place, c`est avec la ferme volonté (et nous y veillerons) d`aller jusqu`au bout, avec à la clé des résolutions que nous porterons à la connaissance du peuple. En vue que ce qui doit être fait par les uns et les autres soit fait.

Cette position est celle des trois groupes de la mouvance parlementaire ?
Oui. En tout cas, les trois groupes parlementaires (PDCI-RDA, UDPCI et Solidarité partagent, j`en suis sûr, cette position. Les trois propositions d`ailleurs sont dans le même sens.

Propos recueillis par Eddy PEHE