Des arbres déracinés, des voitures renversées, des clôtures détruites, des constructions entières englouties, des gens désemparés, en train de faire sortir des maisons, ce qu’ils peuvent sauver. Images pathétiques que celles qui nous ont été données de voir hier, à travers les différents quartiers de la ville d’Abidjan. La forte pluie, qui s’est abattue dans la nuit du mercredi 23 au jeudi 24 juin sur la ville, a encore fait des dégâts. Si les habitants des quartiers précaires ont encore payé un lourd tribut à la pluie (voir encadré), elles ne sont pas les seules à avoir fait les frais du déchaînement de la nature. Hier, des quartiers dits de « gens aisés » tels que Riviera II, III et Palmeraie, ressemblaient à des zones sinistrées après le passage d’une tornade. Tôt le matin, tous ceux qui venaient de Bingerville ou s’y rendaient, ont dû rebrousser chemin. La voie principale étant coupée par les eaux. « Les personnes qui s’hasardaient dans les eaux voyaient leurs véhicules transportés par les flots sur des dizaines de mètres », témoignent des riverains. Eux non plus n’ont été épargnés par la pluie. « Vous voyez vous-même, nous sommes en train de faire sortir nos matériels endommagés par les eaux qui ont inondé nos magasins. L’eau est montée à plus de dix mètres dans les maisons. Je ne sais pas si je pourrais récupérer quelque chose », lance toute triste la propriétaire d’un salon de coiffure au carrefour de la Riviera III. Plus loin, dans le même périmètre, un lavage, s’est carrément fendu en deux. Le trou béant laissé par la scission de la terre, débouche tout droit sur un caniveau. « On s’est rendu compte de l’inondation vers 5 h du matin. Le lavage a été construit sur un égout. Ils ont d’abord bétonné le caniveau, puis ils ont mis la terre avant de construire le lavage. Mais avec la forte pression des eaux, la terre s’est enlevée et nous avons pu voir le caniveau, l’eau avait déjà inondé tout le magasin », relate un agent des lieux. A en croire les voisins, leur salut est venu de cette scission de la terre qui a permis à l’eau de retrouver son chemin. « L’eau nous prenait jusqu’à la taille. Les sapeurs pompiers ont dû utiliser des zodiaques pour nous évacuer », explique un homme, tout remonté contre les propriétaires du lavage. « A cause d’eux, on allait mourir ici », accuse t-il.
Des zodiaques pour évacuer les sinistrés
A la Riviera Bonoumin, les dégâts sont encore plus énormes. Notamment, du côté du nouveau pont construit dans le quartier. Le niveau des eaux est monté à telle enseigne que, de certaines maisons, l’on ne voyait que la toiture. A certains endroits, l’eau ne trouvant pas de passage a dû forcer, en faisant céder des clôtures des constructions en duplex. Là encore, les hommes du commandant Adama Coulibaly, ont utilisé les zodiaques pour évacuer les habitants perchés sur des arbres ou des dalles. Toute chose qui ne cessait de surprendre les habitants. « C’est la première fois qu’on voit ça ici. D’habitude, l’eau monte, mais pas à ce niveau », ne cessent-ils de répéter. Les forces de l’ordre, présentes sur les lieux, ont fermé le pont à la circulation.
Au niveau de la Palmeraie, la voie appelée « rue des ministres », était méconnaissable. La pression des eaux a soulevé tout le bitume. Un immeuble de R+3 nouvellement construit, n’a pu résister aux eaux. Son premier niveau s’est écroulé. Pour les habitants du quartier, cela était prévisible. « Ils ont fini la construction de l’immeuble en deux mois », s’indignent-ils. Dans le même quartier, un autre immeuble, de trois niveaux, récemment bâti, s’est enfoncé et risque de s’écrouler sous peu. De même, un jardin d’école n’a pas échappé à la furia des eaux. Ainsi que plusieurs constructions et véhicules. « On était sur les dalles. Quand on a appelé les sapeurs pompiers, ils ont répondu qu’il n’y avait pas de route, il nous ont conseillé de rester sur les dalles », raconte Jean Eric, habitant du quartier. Pour ce dernier, ce sont les constructions anarchiques sur le passage des eaux qui provoquent ce genre d’inondation dans le quartier. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que la pluie a encore mis à nu, les problèmes d’urbanisation de la ville d’Abidjan.
Dao Maïmouna, photo A Mesmer
Des zodiaques pour évacuer les sinistrés
A la Riviera Bonoumin, les dégâts sont encore plus énormes. Notamment, du côté du nouveau pont construit dans le quartier. Le niveau des eaux est monté à telle enseigne que, de certaines maisons, l’on ne voyait que la toiture. A certains endroits, l’eau ne trouvant pas de passage a dû forcer, en faisant céder des clôtures des constructions en duplex. Là encore, les hommes du commandant Adama Coulibaly, ont utilisé les zodiaques pour évacuer les habitants perchés sur des arbres ou des dalles. Toute chose qui ne cessait de surprendre les habitants. « C’est la première fois qu’on voit ça ici. D’habitude, l’eau monte, mais pas à ce niveau », ne cessent-ils de répéter. Les forces de l’ordre, présentes sur les lieux, ont fermé le pont à la circulation.
Au niveau de la Palmeraie, la voie appelée « rue des ministres », était méconnaissable. La pression des eaux a soulevé tout le bitume. Un immeuble de R+3 nouvellement construit, n’a pu résister aux eaux. Son premier niveau s’est écroulé. Pour les habitants du quartier, cela était prévisible. « Ils ont fini la construction de l’immeuble en deux mois », s’indignent-ils. Dans le même quartier, un autre immeuble, de trois niveaux, récemment bâti, s’est enfoncé et risque de s’écrouler sous peu. De même, un jardin d’école n’a pas échappé à la furia des eaux. Ainsi que plusieurs constructions et véhicules. « On était sur les dalles. Quand on a appelé les sapeurs pompiers, ils ont répondu qu’il n’y avait pas de route, il nous ont conseillé de rester sur les dalles », raconte Jean Eric, habitant du quartier. Pour ce dernier, ce sont les constructions anarchiques sur le passage des eaux qui provoquent ce genre d’inondation dans le quartier. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que la pluie a encore mis à nu, les problèmes d’urbanisation de la ville d’Abidjan.
Dao Maïmouna, photo A Mesmer
