Vous avez été élu secrétaire exécutif de l`Association des raffineurs africains. Comment avez-vous vécu ce plébiscite?
C`est une fierté, encore une fois, de représenter la Côte d`Ivoire et d`avoir pu bénéficier de la confiance de tous les membres de l`Ara.
Compte tenu de ce que nous avons accompli jusqu`à présent au niveau de l`Ara, nous avons décidé ensemble de donner de nouveaux statuts à notre organisation pour lui permettre d`évoluer de manière un peu plus professionnelle, un peu plus permanente.
La décision de créer le poste de secrétaire exécutif a, ainsi, été prise depuis l`année dernière. Alors que j`occupe toujours les fonctions de directeur général de la Sir, les membres de l`Ara, à l`unanimité, m`ont demandé de bien vouloir assurer cette fonction puisque bientôt nous allons inaugurer le siège de notre association à Abidjan. Ils ont estimé que le travail que j`ai fait depuis quatre ans à la tête de l`organisation en tant que président devait se poursuivre en qualité de secrétaire exécutif.
Vous animez l`Ara depuis quatre ans. Avez-vous une vision particulière pour cette organisation ?
Nous disons qu`il faut asseoir une organisation permanente avec des personnes qui vont travailler un peu plus, donner de leur temps. A voir l`enthousiasme que cette expérience suscite, par le nombre de participants qui, chaque année, va croissant, si l`Ara n`existait pas, il aurait fallu la créer. Et on voit bien son utilité en terme, d`échanges d`expériences, en termes de partage de bonnes pratiques...
Nous avons des projets comme la création d`une Académie de raffinage bientôt au Maroc grâce à une initiative de la Samir. Nous avons aussi en projet d`offrir des services, non seulement à nos membres mais aussi à d`autres clients en ce qui concerne la certification des navires pétroliers qui viennent sur la côte ouest-africaine en particulier.
Au regard des difficultés que connaissent les raffineries en ce moment, le Directeur général de la Sonara a suggéré la mise en place d`une politique globale de développement de la raffinerie en Afrique. Souscrivez-vous à cette idée?
Il est sûr que le fait que l`on soit ensemble, que l`on partage nos expériences, nos difficultés, et surtout qu`il y ait pratiquement un consensus sur le fait que le pétrole ne doit pas être laissé simplement à l`interaction de l`offre et de la demande (il doit être régulé) est une bonne chose, tout comme le fait que nos Etats, surtout en Afrique subsaharienne, puissent intervenir dans nos affaires. Il faut qu`il y ait une régulation, parce qu`il y a des emplois à protéger. C`est une industrie stratégique. Evidemment, il faut aussi contrôler les prix. Il ne faut pas que l`on fasse n`importe quoi. Il ne faut pas que les Etats donnent des chèques en blanc aux raffineries que nous sommes. Il faut qu`il y ait un contrôle, qu`il y ait un support pour que, finalement, on trouve le meilleur ratio entre le prix ex-raffinerie qui permette aux raffineries de vivre et faire des investissements et la poche du consommateur qui ne doit pas souffrir de leur existence; bien au contraire! Ces raffineries ont un apport capital en termes de qualité des produits, en termes de barrage à la fraude pour les Etats sur la collecte des taxes, parce que les chiffres qui sortent des raffineries sont en général beaucoup plus fiables que ceux qui viennent d`importations ou de bateaux. Il y a un tas de raisons pour lesquelles une raffinerie doit être considérée, dans nos pays, comme une infrastructure, un pont ou une route. Pour toutes ces raisons-là, les Etats doivent continuer à nous soutenir en période de vaches maigres, comme c`est le cas actuellement. Mais dès que les choses vont mieux, la sollicitude de l`Etat doit automatiquement disparaître.
Concernant les nouvelles spécifications du carburant, l`échéance est fixée à 2012 pour la norme Afri 2 et 2020 pour la norme Afri 4. Est-ce possible?
Quand on a mis en place ce plan, il fallait prendre un engagement vis-à-vis des différents gouvernements et des populations. Mais la crise du raffinage est passée par là. C`est vrai que ce plan demande beaucoup d`investissements, donc beaucoup de ressources financières, or malheureusement, on est dans une situation où l`on n`en a pas beaucoup. Donc, nous pensons d`abord à nous redresser et après, on espère effectivement pouvoir mettre en œuvre très rapidement ces plans d`investissements qui vont nous permettre d`arriver aux dernières spécifications: Afri 3 et Afri 4. Afri 2 et Afri 3, on y est déjà pratiquement. A l`horizon 2020, on devrait pouvoir arriver à Afri 4 pour que nos populations puissent bénéficier des mêmes qualités de produits que l`on peut trouver en Europe et aux Etats-Unis. Mais essayons d`abord de nous redresser. Nous avons énormément souffert. J`espère que d`ici deux ou trois ans, nous serons en mesure de respecter nos engagements.
Propos recueillis par A. H
C`est une fierté, encore une fois, de représenter la Côte d`Ivoire et d`avoir pu bénéficier de la confiance de tous les membres de l`Ara.
Compte tenu de ce que nous avons accompli jusqu`à présent au niveau de l`Ara, nous avons décidé ensemble de donner de nouveaux statuts à notre organisation pour lui permettre d`évoluer de manière un peu plus professionnelle, un peu plus permanente.
La décision de créer le poste de secrétaire exécutif a, ainsi, été prise depuis l`année dernière. Alors que j`occupe toujours les fonctions de directeur général de la Sir, les membres de l`Ara, à l`unanimité, m`ont demandé de bien vouloir assurer cette fonction puisque bientôt nous allons inaugurer le siège de notre association à Abidjan. Ils ont estimé que le travail que j`ai fait depuis quatre ans à la tête de l`organisation en tant que président devait se poursuivre en qualité de secrétaire exécutif.
Vous animez l`Ara depuis quatre ans. Avez-vous une vision particulière pour cette organisation ?
Nous disons qu`il faut asseoir une organisation permanente avec des personnes qui vont travailler un peu plus, donner de leur temps. A voir l`enthousiasme que cette expérience suscite, par le nombre de participants qui, chaque année, va croissant, si l`Ara n`existait pas, il aurait fallu la créer. Et on voit bien son utilité en terme, d`échanges d`expériences, en termes de partage de bonnes pratiques...
Nous avons des projets comme la création d`une Académie de raffinage bientôt au Maroc grâce à une initiative de la Samir. Nous avons aussi en projet d`offrir des services, non seulement à nos membres mais aussi à d`autres clients en ce qui concerne la certification des navires pétroliers qui viennent sur la côte ouest-africaine en particulier.
Au regard des difficultés que connaissent les raffineries en ce moment, le Directeur général de la Sonara a suggéré la mise en place d`une politique globale de développement de la raffinerie en Afrique. Souscrivez-vous à cette idée?
Il est sûr que le fait que l`on soit ensemble, que l`on partage nos expériences, nos difficultés, et surtout qu`il y ait pratiquement un consensus sur le fait que le pétrole ne doit pas être laissé simplement à l`interaction de l`offre et de la demande (il doit être régulé) est une bonne chose, tout comme le fait que nos Etats, surtout en Afrique subsaharienne, puissent intervenir dans nos affaires. Il faut qu`il y ait une régulation, parce qu`il y a des emplois à protéger. C`est une industrie stratégique. Evidemment, il faut aussi contrôler les prix. Il ne faut pas que l`on fasse n`importe quoi. Il ne faut pas que les Etats donnent des chèques en blanc aux raffineries que nous sommes. Il faut qu`il y ait un contrôle, qu`il y ait un support pour que, finalement, on trouve le meilleur ratio entre le prix ex-raffinerie qui permette aux raffineries de vivre et faire des investissements et la poche du consommateur qui ne doit pas souffrir de leur existence; bien au contraire! Ces raffineries ont un apport capital en termes de qualité des produits, en termes de barrage à la fraude pour les Etats sur la collecte des taxes, parce que les chiffres qui sortent des raffineries sont en général beaucoup plus fiables que ceux qui viennent d`importations ou de bateaux. Il y a un tas de raisons pour lesquelles une raffinerie doit être considérée, dans nos pays, comme une infrastructure, un pont ou une route. Pour toutes ces raisons-là, les Etats doivent continuer à nous soutenir en période de vaches maigres, comme c`est le cas actuellement. Mais dès que les choses vont mieux, la sollicitude de l`Etat doit automatiquement disparaître.
Concernant les nouvelles spécifications du carburant, l`échéance est fixée à 2012 pour la norme Afri 2 et 2020 pour la norme Afri 4. Est-ce possible?
Quand on a mis en place ce plan, il fallait prendre un engagement vis-à-vis des différents gouvernements et des populations. Mais la crise du raffinage est passée par là. C`est vrai que ce plan demande beaucoup d`investissements, donc beaucoup de ressources financières, or malheureusement, on est dans une situation où l`on n`en a pas beaucoup. Donc, nous pensons d`abord à nous redresser et après, on espère effectivement pouvoir mettre en œuvre très rapidement ces plans d`investissements qui vont nous permettre d`arriver aux dernières spécifications: Afri 3 et Afri 4. Afri 2 et Afri 3, on y est déjà pratiquement. A l`horizon 2020, on devrait pouvoir arriver à Afri 4 pour que nos populations puissent bénéficier des mêmes qualités de produits que l`on peut trouver en Europe et aux Etats-Unis. Mais essayons d`abord de nous redresser. Nous avons énormément souffert. J`espère que d`ici deux ou trois ans, nous serons en mesure de respecter nos engagements.
Propos recueillis par A. H