«Autour de 4h30, j'ai entendu un bruit sourd, puis des cris. Je suis sorti de ma maison, sous la pluie. La maison qui se trouvait en face de moi, s'était écroulée à moitié. Les cris que j'entendais étaient ceux d'une femme et de deux enfants qui étaient bloqués à l'intérieur». La mine encore horrifié, Tchiénou raconte la scène macabre qui a fait trois morts ce jeudi matin à Gobelet, un quartier précaire des Deux-Plateaux les Vallons. Il en a été le premier témoin. Lorsqu'il a entendu les cris, son premier réflexe a été de fracasser la porte de la maison d'un coup de pied. Dans le salon, il tombe sur Guango Alizata, toute affolée. C'est une femme dans la trentaine. Il la fait sortir. Mais le drame est devant lui : la chambre de la maison est complètement effondrée. Guando Moussa, 8 ans et Guango Yacouba, 6 ans sont coincés sous une grosse dalle en béton qui s'est écroulée sur eux pendant leur sommeil. Leur père, Guango Mamadou, 43 ans, a été tué sur son lit par un pan du mur de la chambre. « J'ai entendu les cris de Moussa et de Yacouba qui étaient coincés sous la dalle. Je ne pouvais pas la soulever parce qu'elle pesait plusieurs tonnes. J'ai appelé les voisins», explique Tchiénou. Mais ils ne parviendront pas à soulever la dalle. Pendant ce temps, la boue monte et finit par engloutir les deux enfants. «Nous les avons regardés mourir, impuissants», ajoute-t-il au bord des larmes. La veille, la mère des enfants était allée à Koumassi, elle ne se trouvait donc pas dans la maison au moment du drame. L'éboulement a été provoqué par le mur d'une clôture située sur une colline. En s'affaissant, le mur a entraîné un glissement de terrain qui s'est abattu sur les maisons en-dessous. Le salon d'une autre maison, à côté, a été détruit. Il y a eu deux blessés.
Société Publié le vendredi 25 juin 2010 | Nord-Sud