Les frères ennemis au sein du Front populaire ivoirien (Fpi) ont-il décidé de passer à la vitesse supérieure dans la guerre plus ou moins ouverte qu'ils se livrent depuis que Mamadou Koulibaly a accusé Désiré Tagro de plusieurs malversations ? Selon des sources proches du parti présidentiel, les deux factions en opposition sont véritablement prêtes à en découdre, chacun avec les moyens dont il dispose. La convocation des présidents de commissions de l'Assemblée nationale par le président Mamadou Koulibaly est le dernier signe de cette passe d'armes entre nouveaux princes du parti et compagnons de première heure. Car, selon des sources introduites au parti à la rose, le cas du ministre de l'Intérieur a provoqué une ligne de fracture entre pro-Koulibaly et pro-Tagro. Les premiers, regroupés autour de Simone Gbagbo et Aboudrame Sangaré sont partisans d'une remise en ordre en prenant en compte le respect des militants de la première heure. Aujourd'hui, la question qu'on peut légitimement se poser, c'est de se demander si le chef de l'Etat peut lâcher son poulain. « L'hypothèse n'est pas à écarter », répondent sans réfléchir des membres du parti au pouvoir, arguant que son style a commencé à déranger plus d'un, y compris Laurent Gbagbo qui aurait, a contrario, beaucoup à perdre en se mettant à dos le clan des Koulibaly et Simone Ehivet. Surtout qu'au-delà du camp présidentiel, le ministre de l'Intérieur aurait défié à diverses occasions son Premier ministre, Guillaume Soro. Ce dernier ne disait-il pas, dans son interview du 5 avril dernier accordée à Jeunes Afrique que Désiré Tagro est un choix (en rapport avec la formation du gouvernement Soro 2) du chef de l'Etat?
Marc Dossa
Marc Dossa