A Adjamé, boulevard De Gaulle, le tronçon Cinéma liberté - station Texaco est presque désert en ce matin du jeudi 24 juin. Seules quelques personnes, réfugiées sous des parapluies arpentent le boulevard dans les deux sens. A côté d’eux, les apprentis de Gbaka et chauffeurs de taxis intercommunaux qui crient à tue-tête leurs différentes destinations sous une pluie diluvienne qui ne semble pas près de s’arrêter. Mais le constat qui saute aux yeux, c’est l’absence des commerçants et petits débrouillards qui occupent habituellement ce haut lieu de transit. Normal, car c’est la mauvaise période pour ces derniers. Depuis le début de la saison de pluie, tous ont vu leurs marges de manœuvre réduites et leurs recettes s’amincir progressivement. « C’est difficile de vendre sous la pluie, vous-voyez vous-même », fait remarquer une ressortissante nigériane, qui tient une échoppe au menu très varié. Conséquence, certains déballent et remballent leurs marchandises plusieurs fois dans la journée, au gré des humeurs du ciel. Un peu plus loin, un vendeur de montres, de lunettes et tissus, a abandonné son parasol de fortune à quelques mètres, pour se réfugier devant l’église universelle du royaume uni. Son ombrelle n’arrivant pas à contrer l’eau. « Faites attention, il y a des lunettes dedans », rappelle le vieux enfoui dans un imperméable à deux adolescents qui comme lui cherchaient un abri aux bords du temple. Autre secteur touché, les vendeurs de journaux. S’ils ne sont pas les premiers qui en paient le plus fort, leurs maigres revenus n’en sont pas moins épargnés par le mauvais temps qui limite le trafic. Beaucoup de ces ‘’livreurs de lecture’’, d’Abobo à Koumassi en passant par Yopougon n’ont pas de box appropriés. Ils exposent leurs journaux au premier carrefour, souvent sur des tables de fortune ou sur la façade d’un mûr. La pluie leur cause un véritable manque à gagner. Impossible d’exposer les journaux. Et pas question pour le client de se tremper pour un journal. Les vendeurs qui souvent, des tas de publications en main, circulent à la Siporex à Yopougon et aux II Plateaux pour les proposer aux automobilistes, n’ont pas d’autres choix que d’attendre la fin de la pluie. Sur une autre échelle, réparateurs de frigo, de télévisions, couturiers et autres petits artisans, tous abonnés aux magasins exigus, faute de moyens, sont logés à la même enseigne. Arouna T, frigoriste à Williamsville, qui ne dépanne tous ces appareils que dans un espace réduit ne dit pas le contraire. « C’est ici que je travaille », indique-t-il avant d’ajouter que tant que le ciel ne sera pas clément, le travail sera bloqué pour lui et ses deux apprentis. C’est donc un énorme manque à gagner pour plus de la moitié de la population urbaine. Selon les révélations du chef de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, Kouamé Yao Bernard, le secteur informel occupe 65% des personnes des zones urbaines. Autant de travailleurs qui font les frais de la saison des pluies. « Il n’y a personne dehors, même à 22 h. Quand il pleut comme ça, ce n’est pas bon pour nous », regrettait quelques jours plus tôt un conducteur de taxi rencontré à Yopougon.
Ceux qui en profitent
Mais si certains voudraient sortir au plus vite de cette saison, d’autres accepteraient volontiers qu’elle perdure encore. A Adjamé, les jeunes filles se sont reconverties en négociantes de parapluie qui s’arrachent comme des petits pains de jour comme de nuit. Et les prix, qui varient de 1000 Fcfa à 1 500 Fcfa, loin de repousser attirent plutôt les clients. Tjékoro, vendeur de charbon à Yopougon Niangon, a lui renoué avec son ancien métier. Bricoleur de parapluie. Il en reçoit à toute heure de la journée, dit-il, depuis le début de la saison des pluies. Pas étonnant, vu que les parapluies ne durent pas plus d’une semaine. D’où la formule consacrée en ville «parapluie chine toc», faisant allusion aux produits de fabrication chinoise. Quant à Germain, mécanicien, c’est le moment où il voit défiler les véhicules, précisément des marques françaises, dans son garage situé en face du quotidien pro gouvernemental, Fraternité Matin aux 220 logements à Adjamé. A en croire le dépanneur, les voitures de ‘’Sarkozy’’, ne sont pas très amies avec l’eau. « Quand il pleut et que les automobilistes forcent, en voulant traverser des flaques d’eau, le moteur s’étouffe et ils sont obligés de venir au garage », souligne Germain, qui ajoute que c’est une bonne affaire. Mais tout compte fait, la saison des pluies cause plus de préjudices .
Kuyo Anderson
Ceux qui en profitent
Mais si certains voudraient sortir au plus vite de cette saison, d’autres accepteraient volontiers qu’elle perdure encore. A Adjamé, les jeunes filles se sont reconverties en négociantes de parapluie qui s’arrachent comme des petits pains de jour comme de nuit. Et les prix, qui varient de 1000 Fcfa à 1 500 Fcfa, loin de repousser attirent plutôt les clients. Tjékoro, vendeur de charbon à Yopougon Niangon, a lui renoué avec son ancien métier. Bricoleur de parapluie. Il en reçoit à toute heure de la journée, dit-il, depuis le début de la saison des pluies. Pas étonnant, vu que les parapluies ne durent pas plus d’une semaine. D’où la formule consacrée en ville «parapluie chine toc», faisant allusion aux produits de fabrication chinoise. Quant à Germain, mécanicien, c’est le moment où il voit défiler les véhicules, précisément des marques françaises, dans son garage situé en face du quotidien pro gouvernemental, Fraternité Matin aux 220 logements à Adjamé. A en croire le dépanneur, les voitures de ‘’Sarkozy’’, ne sont pas très amies avec l’eau. « Quand il pleut et que les automobilistes forcent, en voulant traverser des flaques d’eau, le moteur s’étouffe et ils sont obligés de venir au garage », souligne Germain, qui ajoute que c’est une bonne affaire. Mais tout compte fait, la saison des pluies cause plus de préjudices .
Kuyo Anderson
