Le coordonnateur du plan Orsec et préfet de la région des Lagunes, Sam Etiassé, a conduit hier les travaux de déguerpissement du quartier précaire Bonoumin Boston, situé entre la Riviera 2 et la Riviera Palmeraie.
Tôt le matin, des bulldozers commis à cette tâche, des agents de la mairie de Cocody et les agents de toutes les autres structures impliquées dans la mise en œuvre du Plan Orsec ont investi ce quartier, pour détruire toutes les maisons qui s’y trouvent.
L’atmosphère était lourde et insupportable. Des populations, qui pour la plupart n’avaient pu déménager leurs affaires, sont restées impuissantes devant le cordon impressionnant de policiers qui sécurisaient l’opération. Les maisons et autres biens de ces habitants ont été réduits en tas de gravas.
Le préfet a cependant reconnu que ces habitants ne sont pas dans une zone à risque. Mais la canalisation qui traverse la route ayant été bouchée, cela constitue un problème pour le quartier. « Ces gens ne sont pas sur un site dangereux. Si l’eau partait normalement, ni ceux de gauche, ni ceux de droite ne seraient inondés », affirme-t-il.
Il fallait donc, selon lui, déguerpir ces populations pour ensuite enlever le béton qui bouche la conduite d’eau. Qui a coulé ce béton en question, alors que le bitume qui traverse le quartier vient à peine d’être réalisé ? Cette question reste jusque-là sans réponse.
La population, elle se dit surprise par le déguerpissement. « Je suis le chef de ce quartier. Personne ne m’a informé du déguerpissement. Je suis surpris que ce matin, les gens viennent détruire nos maisons », explique entre deux sanglots, le vieux Dagno Pacoum, propriétaire de plusieurs habitations dans le quartier. Pareil pour Bakayoko El Hadj Amidou, Mouko Seydou, Ira Mamadou et plusieurs autres habitants qui se sont confiés à nous. Quelques personnes par contre, indiquent avoir reçu mercredi après 17h, des agents de la mairie qui leur ont remis une mise en demeure.
La copie qui nous a été présentée portait la mention « avec effet immédiat » écrite au stylo. Il est clair que certains habitants de ce quartier avaient été informés la veille et ont vu leurs maisons détruites le lendemain dès 8h. « Cela fait plus de 35 ans que nous habitons ce quartier. Jamais il n’a été inondé, ce sont plutôt les grosses maisons d’en face qui le sont toujours. Les gens sont en train de démolir nos maisons sans nous dire où nous devons partir. Il aurait fallu au moins nous en informer pour nous permettre de nous préparer, mais hélas… », déplore Hervé Taï, le président des jeunes de Bonoumin Boston.
Il faut noter cependant qu’aucun des déguerpis n’a reçu les 100.000 Fcfa promis par le préfet d’Abidjan, dans le cadre de la mise en œuvre du plan Orsec.
Marc Yevou
Tôt le matin, des bulldozers commis à cette tâche, des agents de la mairie de Cocody et les agents de toutes les autres structures impliquées dans la mise en œuvre du Plan Orsec ont investi ce quartier, pour détruire toutes les maisons qui s’y trouvent.
L’atmosphère était lourde et insupportable. Des populations, qui pour la plupart n’avaient pu déménager leurs affaires, sont restées impuissantes devant le cordon impressionnant de policiers qui sécurisaient l’opération. Les maisons et autres biens de ces habitants ont été réduits en tas de gravas.
Le préfet a cependant reconnu que ces habitants ne sont pas dans une zone à risque. Mais la canalisation qui traverse la route ayant été bouchée, cela constitue un problème pour le quartier. « Ces gens ne sont pas sur un site dangereux. Si l’eau partait normalement, ni ceux de gauche, ni ceux de droite ne seraient inondés », affirme-t-il.
Il fallait donc, selon lui, déguerpir ces populations pour ensuite enlever le béton qui bouche la conduite d’eau. Qui a coulé ce béton en question, alors que le bitume qui traverse le quartier vient à peine d’être réalisé ? Cette question reste jusque-là sans réponse.
La population, elle se dit surprise par le déguerpissement. « Je suis le chef de ce quartier. Personne ne m’a informé du déguerpissement. Je suis surpris que ce matin, les gens viennent détruire nos maisons », explique entre deux sanglots, le vieux Dagno Pacoum, propriétaire de plusieurs habitations dans le quartier. Pareil pour Bakayoko El Hadj Amidou, Mouko Seydou, Ira Mamadou et plusieurs autres habitants qui se sont confiés à nous. Quelques personnes par contre, indiquent avoir reçu mercredi après 17h, des agents de la mairie qui leur ont remis une mise en demeure.
La copie qui nous a été présentée portait la mention « avec effet immédiat » écrite au stylo. Il est clair que certains habitants de ce quartier avaient été informés la veille et ont vu leurs maisons détruites le lendemain dès 8h. « Cela fait plus de 35 ans que nous habitons ce quartier. Jamais il n’a été inondé, ce sont plutôt les grosses maisons d’en face qui le sont toujours. Les gens sont en train de démolir nos maisons sans nous dire où nous devons partir. Il aurait fallu au moins nous en informer pour nous permettre de nous préparer, mais hélas… », déplore Hervé Taï, le président des jeunes de Bonoumin Boston.
Il faut noter cependant qu’aucun des déguerpis n’a reçu les 100.000 Fcfa promis par le préfet d’Abidjan, dans le cadre de la mise en œuvre du plan Orsec.
Marc Yevou