La grande pluie qui s’est abattue sur Abidjan dans la nuit de mercredi à jeudi a causé la mort de plusieurs personnes. Les rescapés des quartiers sinistrés et les parents de victimes réclament à l’Etat, une indemnisation.
Les habitants du quartier « Deux-Plateaux derrière garage Cfa » ne sont pas contents. Dans ce quartier précaire où la pluie a causé 5 morts, plusieurs blessés et d’énormes dégâts matériels, les parents des victimes et rescapés réclament des dédommagements à l’Etat. « Nous voulons que les autorités nous dédommagent. Nous avons tout perdu», clament-ils. Hier matin, ce quartier présentait encore les séquelles de l’éboulement. Des hommes et des femmes fouillaient encore dans la boue avec des morceaux de bois et des pelles, à la recherche d’objets précieux. Pendant que des femmes déterraient des marmites et des casseroles, des hommes fouillaient les décombres et semblaient rechercher quelque chose de précis. Nous saisissons quelques bribes de leur conversation : « il y avait une maison ici. Mais où est le locataire », s’interrogent-ils entre eux. Leur demandant s’ils recherchent des corps, ils répondent par l’affirmative. Selon eux, il se peut qu’il y ait encore des personnes sous la boue. « Nous nous connaissons à peine. C’est un nouveau quartier. Je parie qu’il y a encore certains de nos voisins qui sont sous les maisons cassées », affirme Gaoussou. M. Il indique, par la même occasion, que jeudi, les sapeurs-pompiers ne les ont pas aidés à rechercher les corps sous la boue. « Ils n’ont procédé à aucune fouille. Ce sont les morts et les blessés que nous avons nous-mêmes retirés de la boue qu’ils ont embarqués dans leur ambulance. Pourtant, ils auraient pu nous aider, vu qu’ils sont plus outillés pour le faire », s’indigne Gaoussou. Interrogé sur le sort des blessés qui avaient été transportés à l’hôpital, il se met brusquement en colère. «Je ne sais même pas pourquoi les pompiers sont venus chercher les blessés», s’irrite-t-il. Il poursuit : « Les sapeurs-pompiers sont allés les jeter au Chu de Cocody sans aucune assistance. Personne ne leur a donné ne serait-ce qu’un comprimé d’aspirine, ni une petite compresse pour panser leurs plaies », fulmine-t-il. G.M. fait remarquer que ceux qui n’avaient pas d’argent ont été obligés de marcher pour regagner les « Deux-Plateaux derrière garage Cfa ». Son épouse fait partie des blessés. Il a acheté des comprimés, connus sous le nom de ‘’toupaille et amambi’’, vendus aux abords des routes pour la soigner. Les voisins de notre interlocuteur indiquent qu’ils n’ont reçu la visite d’aucune autorité, ni celle des organisations des droits de l’Homme depuis le départ des sapeurs-pompiers, jeudi. « Personne ne nous soutient. Nous n’avons plus rien à manger. Nous ne savons pas où partir. Nous craignons pour notre vie. Chaque fois que le temps s’assombrit, nous avons la peur au ventre », relate-t-il avec tristesse et amertume.
Adélaïde Konin
Les habitants du quartier « Deux-Plateaux derrière garage Cfa » ne sont pas contents. Dans ce quartier précaire où la pluie a causé 5 morts, plusieurs blessés et d’énormes dégâts matériels, les parents des victimes et rescapés réclament des dédommagements à l’Etat. « Nous voulons que les autorités nous dédommagent. Nous avons tout perdu», clament-ils. Hier matin, ce quartier présentait encore les séquelles de l’éboulement. Des hommes et des femmes fouillaient encore dans la boue avec des morceaux de bois et des pelles, à la recherche d’objets précieux. Pendant que des femmes déterraient des marmites et des casseroles, des hommes fouillaient les décombres et semblaient rechercher quelque chose de précis. Nous saisissons quelques bribes de leur conversation : « il y avait une maison ici. Mais où est le locataire », s’interrogent-ils entre eux. Leur demandant s’ils recherchent des corps, ils répondent par l’affirmative. Selon eux, il se peut qu’il y ait encore des personnes sous la boue. « Nous nous connaissons à peine. C’est un nouveau quartier. Je parie qu’il y a encore certains de nos voisins qui sont sous les maisons cassées », affirme Gaoussou. M. Il indique, par la même occasion, que jeudi, les sapeurs-pompiers ne les ont pas aidés à rechercher les corps sous la boue. « Ils n’ont procédé à aucune fouille. Ce sont les morts et les blessés que nous avons nous-mêmes retirés de la boue qu’ils ont embarqués dans leur ambulance. Pourtant, ils auraient pu nous aider, vu qu’ils sont plus outillés pour le faire », s’indigne Gaoussou. Interrogé sur le sort des blessés qui avaient été transportés à l’hôpital, il se met brusquement en colère. «Je ne sais même pas pourquoi les pompiers sont venus chercher les blessés», s’irrite-t-il. Il poursuit : « Les sapeurs-pompiers sont allés les jeter au Chu de Cocody sans aucune assistance. Personne ne leur a donné ne serait-ce qu’un comprimé d’aspirine, ni une petite compresse pour panser leurs plaies », fulmine-t-il. G.M. fait remarquer que ceux qui n’avaient pas d’argent ont été obligés de marcher pour regagner les « Deux-Plateaux derrière garage Cfa ». Son épouse fait partie des blessés. Il a acheté des comprimés, connus sous le nom de ‘’toupaille et amambi’’, vendus aux abords des routes pour la soigner. Les voisins de notre interlocuteur indiquent qu’ils n’ont reçu la visite d’aucune autorité, ni celle des organisations des droits de l’Homme depuis le départ des sapeurs-pompiers, jeudi. « Personne ne nous soutient. Nous n’avons plus rien à manger. Nous ne savons pas où partir. Nous craignons pour notre vie. Chaque fois que le temps s’assombrit, nous avons la peur au ventre », relate-t-il avec tristesse et amertume.
Adélaïde Konin