Corruption – Tribalisme – favoritisme… : Mamadou Coulibaly sur la voie du vrai combat

Au départ, un leader charismatique qui, trente années durant, aura œuvré au retour de la démocratie en Côte d’Ivoire. A l’arrivée dix ans après son accession à la magistrature suprême, un candidat dont les thèmes de campagne sont entachés d’office, et pour cause. Laurent Gbagbo, c’est de lui qu’il s’agit, paie cash les erreurs de certains de ses collaborateurs, directement responsables du pourrissement de la société ivoirienne. Heureusement qu’à temps, le Président Mamadou Koulibaly a pris le virage de la vérité, engageant ainsi le combat de la crédibilité de la Côte d’Ivoire.

Les détails de la guéguerre entre le professeur Mamadou Koulibaly et le magistrat hors hiérarchie Désiré Tagro ne sont désormais que trop sus par l’opinion, tant nationale qu’internationale. Il faut néanmoins rappeler que le Président de l’Assemblée Nationale a osé interpeller les autorités ivoiriennes sur ces affaires franchement sales, dans lesquelles le ministre de l’Intérieur est mêlé selon lui. Principal victime de ce scandale ministériel désormais courant en Côte d’Ivoire, le Président de la République a pris ses responsabilités régaliennes, en demandant au procureur de la République d’enquêter. Le faisant, le candidat du FPI à la Présidentielle sauve son langage électoral, étant entendu que c’est son bilan qui est en train de partir ainsi dans les égouts. Après trente ans d’une lutte âpre mais franche pour le retour de la démocratie en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo est donc face à ses principes, à cause des errements de certains de ses proches. Ainsi va le nègre, à qui il ne faut rendre service que sous réserve d’être récompensé en monnaie de singe, et comment ! Dès son élection en 2000, le Woodi a offert à ses compagnons de lutte et de galère, de larges opportunités d’une vie décente, une possibilité d’épanouissement qui devrait rejaillir sur l’ensemble des populations. Proches ou lointains collaborateurs de leur leader devenu Président de la République, les cadres du Front populaire ivoirien avaient surtout l’occasion de ‘’diriger autrement la Côte d’Ivoire’’ comme ils le promettaient, en appliquant avec rigueur et transparence de programme de gouvernance de Laurent Gbagbo. Sans calcul et sur la base d’une générosité très souvent critiquée par l’opposition, celui-ci les a donc nommés par tout, en mettant ainsi entre leurs mains, l’avenir de la Côte d’Ivoire. Alors qu’il devrait en tirer usufruit politique, Laurent Gbagbo se trouve plutôt obligé d’assumer des actes répréhensibles à la pelle, délictueux à souhait. Certes la palme de la félicitation est en passe de compenser sa gène parce qu’à chaque fois, ces sinistres individus ont toujours directement répondu de leurs actes. Néanmoins, la conscience populaire oubliera difficilement qu’à la Présidence de la République, des cadres fossoyeurs de deniers publics se sont enrichis en incluant 400 fonctionnaires fictifs dans les fichiers de paie. Que dans le même service, la secrétaire particulière du maître des lieux est allée en prison, pour avoir voulu escroquer une entreprise de la téléphonie mobile. Que la quasi-totalité des ex-dirigeants de la filière Café-cacao sont à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) pour détournement de fonds etc… et qu’à présent, c’est au ministre de l’Intérieur en personne qu’est reproché des actes dépassant l’entendement. Par rapport au sombrissime tableau ainsi décrit, l’acte de Mamadou Koulibaly est d’abord à saluer, parce qu’il met en évidence que’ la liberté d’expression voulue par Gbagbo est une réalité en Côte d’Ivoire. La bombe éclatée par le Président de l’Assemblée Nationale montre ensuite que l’on n’est pas obligé de cautionner les mauvais actes des autres, fussent des co-partisans. C’est donc peu dire, que d’affirmer que Mamadou Koulibaly a grandement ouvert la voie du vrai combat, celui tendant à restaurer la crédibilité de la Côte d’Ivoire dans le concert des Nations civilisées.

Franck Boyo