L’accumulation des dossiers sales a tellement entaché la crédibilité de la Côte d’Ivoire, qu’il faille dire merci à Mamadou Koulibaly. Les diplômes délivrés par le système scolaire sont fuis comme la peste, parce qu’ils n’ont plus de valeur. Le monde entier sait qu’en Côte d’Ivoire, les diplômes se vendent au coin de rue, et qu’on n’a même pas besoin de composer pour être admis à un quelconque concours. Une passe dans un des hôtels chics de la capitale fait des bougres, des majors de promotion avec véhicules 4X4 et poste de responsabilité en guise de récompense. Alors qu’il n’est que de 2500 milliards, le budget national supporte une masse salariale fictive de 814 milliards de FCFA par an. Avec la complicité de certains responsables d’Administrations, des milliers de fonctionnaires sont ainsi rémunérés, alors qu’ils n’existent pas. Les postes existants sont quintuplés, parce que favoritisme et tribalisme oblige, chacun veut embaucher tous ses parents, amis et connaissances. Pour la gent féminine, la voie royale pour l’enrichissement rapide est désormais le nudisme conduisant obligatoirement à la prostitution. Avec en tête Miss Côte d’Ivoire, une panoplie de concours de beauté offre ainsi aux vicieux de la République, la tribune d’assouvissement de leurs instinct bestiaux… chiffrés à des dizaines de millions de FCFA. Au propre comme au figuré, la réussite sociale ne dépend plus du savoir-faire, au risque d’un pourrissement continue et regrettable de la société ivoirienne. Chaque parti politique a sa solde des milliers de jeunes utilisés comme boucliers et chairs à canons. Le travail a cessé d’être un idéal, tandis que l’oisiveté est élevée au rang de règle de vie. Pour prétexte de suivre la mode, les jeunes se concurrencent dans l’exhibition des derniers remparts de leur nudité, au su mais au dam de leurs parents non moins dévergondés. La société ivoirienne a atteint un niveau de pourrissement tel, qu’il faut souhaiter l’émergence d’autres téméraires de la trempe de Mamadou Koulibaly. Parce que nonobstant mes appartenances politiques, nous devons tous tendre vers une société débarrassée des brebis galeuses, porteurs de germes de salissure indélébiles à souhait.
F. B
F. B
