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Politique Publié le mardi 29 juin 2010 | Notre Voie

Non-tenue des élections en Côte d’Ivoire - Des gangsters ont pris le pays en otage depuis 8 ans

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise: les accords politiques de Ouagadougou mis à rude épreuve
Photo d`archives. Passation de charges à la Commission électorale indépendante (CEI) entre l`ancien président, Robert Mambé Beugré (à dr.) et le nouveau, Youssouf Bakayoko (à g.)
Alors qu’autour de nous, des pays organisent des élections pour mieux s’attaquer à leur développement, des gangsters tiennent la Côte d’Ivoire en otage depuis 8 ans. Un jour, un voleur, poursuivi par la foule criant «voleur, voleur…», dans sa fuite, tombe sur un passant. Le quidam terrasse ce dernier et se met, lui aussi, à crier : «voleur, voleur …». Evidemment, la foule qui accourt, croyant que c’est le voleur qui a été terrassé, se met à le tabasser. Pendant ce temps, le vrai voleur profite de l’occasion pour disparaître dans la nature. Et, en dépit du fait que le pauvre innocent crie et hurle qu’il n’est pas un voleur, la foule, déchaînée, le lapide jusqu’à ce que mort s’en suive. Ainsi cet homme qui ne se doutait de rien en quittant son domicile a-t-il trouvé la mort dans des conditions dramatiques par la faute d’un bandit sans foi ni loi. Cette histoire, du reste vraie, ressemble fort bien à ce qui se passe en Côte d’Ivoire. En effet, ceux qui ont envoyé la guerre en Côte d’Ivoire, qui ont coupé le pays en deux depuis 8 ans, et qui, de ce fait, sont les seuls responsables de la non-tenue des élections depuis que le président Gbagbo est au pouvoir, s’évertuent chaque jour à faire croire que ce sont leurs victimes qui ne veulent pas des élections. Tel ce voleur dont on a parlé plus haut, ils ont l’art de vouloir transformer leurs victimes en bourreaux. C’est le sentiment qu’inspirent les écris du journal Le Patriote, journal proche du Rdr d’Alassane Dramane Ouattara dans sa parution d’hier lundi 28 juin 2010. «Guinée, Mauritanie, Togo, Ghana, Bénin, Sénégal, Liberia, Irak, Afghanistan… Tous ces pays ont voté, sauf nous : Depuis 10 ans, un clan de prédateurs a pris la Côte d’Ivoire en otage», tel est le titre qui barrait, hier, la grande Une de ce journal. L’auteur du texte s’est même payé le luxe de se demander pourquoi les élections n’ont pas lieu en Côte d’Ivoire. Même si on dit qu’en politique la mauvaise foi est la chose la mieux partagée, il y a des faits dont l’évidence est telle qu’on ne peut tromper personne. Pas même le plus naïf. En effet, constitutionnellement, c’est tous les 5 ans que se tient l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. La dernière élection présidentielle qui a conduit le président Laurent Gbagbo au pouvoir ayant eu lieu en octobre 2000, c’est depuis octobre 2005 que l’élection derrière laquelle la Côte d’Ivoire court devrait alors lieu. Mais elle n’a pu avoir lieu à cause du coup d’Etat qu’Alassane Ouattara et les siens ont tenté de perpétrer le 19 septembre 2002 et qui s’est mué en rébellion après échec. Et, depuis cette date, les bras armés d’Alassane Ouattara occupent une partie du pays. Tels des gangsters, ils ont pris la partie nord de la Côte d’Ivoire du pays en otage. Ils y règnent en maitres absolus et pillent toutes les richesses de cette partie du pays. Or la Constitution de notre pays indique, entre autres articles, que tant qu’une partie du territoire national est occupée par une force illégale telle une rébellion, les élections ne peuvent être organisées et le président de la République reste en fonction jusqu’à ce que la situation se normalise. Il va sans dire que si les élections n’ont pu être organisées depuis 10 ans et que le président de la République demeure en fonction, c’est à cause de Ouattara et de sa rébellion. Il reste donc une seule chose à Ouattara s’il veut réellement les élections. C’est de dire à ses bras armés de déposer les armes qu’ils ont et avec lesquelles ils terrorisent les populations des zones illégalement occupées. S’ils déposent les armes, exactement deux mois après, l’élection présidentielle aura lieu. C’est ce que dit l’Accord politique de Ouagadougou. Les choses sont tout aussi simples que ça. Cela dit, c’est le président Gbagbo qui a intérêt à ce que les élections aient lieu le plus vite possible. Et cela pour deux raisons. La première raison, c’est que de tous les hommes politiques en Côte d’Ivoire, le président Gbagbo est le seul qui doit sa carrière politique aux élections. Il n’a jamais été nommé à un poste. Il a toujours été élu. Il a été élu député en 1990 et en 1995, avant d’être élu président de la République en 2000. Même sa chaire de directeur de l’institut d’histoire a été le résultat d’une élection de ses pairs. Le président Gbagbo est donc un pur produit des élections. C’est pour cela qu’on dit de lui qu’il est un enfant des élections. Ce n’est donc pas un simple slogan. Personne ne peut alors aimer et vouloir les élections plus que lui. La deuxième raison, c’est que c’est le président Gbagbo qui souffre plus que quiconque de la non tenue des élections. En effet, le chef de l’Etat n’avait pas inscrit la guerre dans son programme de gouvernement sur la base duquel il a été élu par les Ivoiriens. Ce programme est connu de tous. Puisque Laurent Gbagbo est le seul homme politique à avoir consigné son programme dans un livre mis à la disposition du peuple de manière à pouvoir le juger en toute connaissance de cause. L’application de ce programme a été contrariée par la guerre. Depuis que la guerre a éclaté, le programme que le président Gbagbo a élaboré pour faire le bonheur du peuple ivoirien a été stoppé net au profit d’un gouvernement hétéroclite dans lequel on retrouve des scorpions et des crabes. C’est donc l’actuel n°1 ivoirien qui a besoin que les élections aient lieu rapidement pour mettre en place un gouvernement normal qui va lui permettre de reprendre son programme là où il l’a laissé, puisque tout le monde sait qu’il va les gagner. C’est pourquoi il ne ménage aucun effort pour ramener la paix à travers le désarmement. En revanche, c’est à Alassane Ouattara et au Rdr, et même à l’ensemble du Rhdp que profite la situation de ni paix, ni guerre. Ils sont heureux d’exercer le pouvoir d’Etat, alors qu’ils n’ont pas gagné les élections. Ils ont même des ministères de souveraineté tels ceux des Affaires étrangères, de la justice, de l’Agriculture, des Infrastructures écono-miques. Comment voulez-vous qu’ils acceptent d’aller à des élections justes, transparentes et équitables alors qu’ils savent très bien qu’ils vont les perdre ? Pour Alassane Ouattara et les siens, si élections il doit y avoir en Côte d’Ivoire, elles doivent se faire sous la menace des armes de leurs combattants. De sorte que, si le président Gbagbo est proclamé vainqueur comme tout le présage, ils reprendront tranquillement la guerre. A preuve, tout ce qui s’est passé quand le chef de l’Etat a dissous le gouvernement et la Cei à la suite de la fraude orchestrée par l’ex-président de la Cei Beugré Mambé. Ils ont mis le feu au domicile du directeur national de campagne du président Gbagbo, Dr. Issa Malick Coulibaly. Mais ils n’auront pas cette occasion (celle de reprendre la guerre), car il n’y aura pas d’élections sans désarmement. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
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