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Politique Publié le mardi 29 juin 2010 | Le Mandat

11 ans de crise sans solution - La Côte d’Ivoire se meurt

© Le Mandat Par DR
Dissolution de la CEI et du gouvernement - Images des manifestations de rue du RHDP à Bouaké
Lundi 22 février 2010. Bouaké. La préfecture incendiée, la mairie saccagée, 07 véhicules calcinés
La Côte d’Ivoire peine à retrouver ses repères depuis le déclenchement de la crise en septembre 2002. Un coup d’état manqué, qui s’est transformé en rébellion, a plongé le pays dans une situation indescriptible. Hâvre de paix autrefois, la Côte d’Ivoire est devenue, en si peu de temps, une destination déconseillée aux touristes. Le pays divisé en deux, les armes circulent aisément et le nombre de braquages et de coupeurs de route a augmenté. Au fil des ans, les maux qui minent la Côte d’Ivoire se multiplient. Déchets toxiques, corruption dans l’administration, détournements de deniers publics, chômage, famine, pauvreté etc…figurent en bonne place dans le vécu quotidien des Ivoiriens. A la recherche de solutions pour sortir de cette impasse, les acteurs politiques ivoiriens ont fait le tour de plusieurs pays du continent africain et la France sans avoir rien obtenu. Du moins, sans que les résolutions ne soient appliquées. La Côte d’Ivoire demeure toujours dans une situation de ni paix ni guerre, sans qu’une volonté réelle de sortir de la crise ne se manifeste. Le dernier accord signé au Burkina Faso, qui avait donné beaucoup d’espoirs quant à une sortie de crise par les élections, vient de montrer ses limites. Cet énième échec des accords donne à désespérer quant à un avenir meilleur pour les Ivoiriens.

Voici les auteurs
On ne le dira jamais assez, tout le monde a sa part de responsabilité dans cette situation humiliante pour la Côte d’Ivoire. La France, ancienne colonie qui, au début de la crise avait montré de bonnes dispositions à aider ce pays à sortir la tête l’eau, en convoquant les acteurs politiques à Linas Marcoussis, semble regarder, impuissante le pays s’engouffrer dans la gadoue, au point que les dirigeants n’hésitent plus à la défier. La Communauté internationale représentée par l’Onuci et la Cedeao demeurent à ce jour la grande déception. Aucune décision courageuse n’a été prise jusqu’aujourd’hui par ces organisations internationales, qui répondent à l’aspiration des Ivoiriens. Sous leurs yeux, des violations graves des droits humains sont perpétrées et toutes les dates fixées pour la tenue des élections n’ont jamais été respectées. Face à ces situations, cette communauté internationale se contente de déclarations dans lesquelles des interpellations et des menaces sont constamment proférées. Sans plus. L’opposition politique ivoirienne, quant à elle, y prête le flanc en restant passive à tout agissement du camp présidentiel qui tend à compromettre la sortie de crise par des élections. Avec eux, il faut ajouter les Forces nouvelles, avec à leur tête le premier ministre Guillaume Soro, maître d’œuvre de l’application de l’accord de Ouagadougou. Cet accord signé en mars 2007 devait, en 10 mois, donner des élections aux Ivoiriens. Mais jusque là, rien du tout. On ne peut que se rendre compte que le premier ministre Guillaume Soro a failli à sa mission. Chose qui laisse penser que ses hommes et lui ont pris les armes pour bénéficier de privilèges, au point de souhaiter que la situation reste en l’état. Dans tout ce scénario, le principal mis en cause reste le parti au pouvoir. Il est reproché à Laurent Gbagbo et à ses camarades de faire obstacle au processus de sortie de crise et de manquer de volonté politique pour aller aux élections. Des contestations à n’en point finir sont faites par le camp présidentiel pour retarder les élections. Des crises avec la Commission Electorale Indépendante sont également suscitées pour semer la zizanie. Une situation qui fait honte quand on sait que les autres pays qui ont connu plusieurs années de guerre organisent aujourd’hui des élections.

La grande médiature absente
Alors que le pays traverse la période la plus difficile de son histoire, la grande médiature reste muette voire inexistente. Cette institution qui devrait pourtant réconcilier les Ivoiriens entre eux-mêmes, reste cloîtrée dans son coin pendant que les choses s’enveniment. Des indiscrétions laissent entendre que le Grand médiateur frappé par le poids de l’âge, avec une santé fragile, éprouverait du mal à assumer correctement cette haute fonction. Si cela était avéré, pourquoi ne pas nommer à sa place, quelqu’un de plus opérationnel qui sera à même de permettre à cette institution de jouer pleinement son rôle pour le bonheur des Ivoiriens et de ce pays ? Sinon, à quoi sert réellement une institution si elle ne peut accomplir la mission qui est la sienne? Si effectivement le poids de l’âge était un handicap pour le grand médiateur, n’est-il pas normal de le remplacer par quelqu’un de plus vif ? Ou est-il décrété que seules les personnes âgées doivent occuper ce poste ? Ne dit-on pas que la sagesse n’est pas forcément fonction du nombre des années ? Alors, il importe de prendre des dispositions pour faire fonctionner correctement cette institution.

Lance Touré
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