Profitant du début de la saison pluvieuse, depuis début mai, les paysans du Denguélé ont repris du service. Ils préparent les terres, tout en espérant que cette saison leur fera oublier les désagréments que les parasites leur ont causés l'an dernier.
Nous sommes dans le champ de Koné Abdoulaye, jeune agriculteur de trente ans, à quelques kilomètres de la ville de Goulia située à près de 90 km d'Odienné. «En dehors des jours de marché, vous ne trouverez aucun adulte dans le village entre 8 heures et 16 heures. Le début de la saison agricole caractérisé par les labours et les semis est la période la plus déterminante dans le succès de l'année agricole. Pour les céréales, il faut que le sol soit prêt et semé avant la fin du mois de juin», explique le jeune homme, très occupé. Les mains appuyées sur une charrue traînée par une paire de bœufs que dirige un jeune garçon (son cadet probablement).
On bénit la pluie !
Le jeune agriculteur, le torse nu et dégoulinant de sueur, estime à 3 hectares la surface qu'il a déjà semée en maïs. «Il me reste encore trois autres hectares à labourer », révèle-t-il avant d'indiquer qu'il envisage de faire un peu de tout : du coton, du riz, du fonio... Comme lui, les agriculteurs de la région du Denguélé (plus de 70 mille, selon les responsables des organisations professionnelles agricoles de la région) sont tous au champ. Personne ne veut rater cette entame de saison dont la coïncidence avec le précontentieux électoral sur la «liste grise» serait l'une des causes de la faible affluence de pétitionnaires. Bazoumana Koné, président local de la Cei de Goulia (90 km d'Odienné) révélait le 2 juin, que seulement 16 dossiers ont été reçus sur près de 200 attendus.
Cette année, les paysans sont unanimes. La saison sera bien arrosée. «Les pluies ont commencé un peu plus tôt. Nous souhaitons que cette saison nous fasse oublier les dégâts de la longue sécheresse que nous avons connue l'année dernière, durant le mois de juillet», a laissé entendre un autre paysan de Goulia. Comme lui, tous les cultivateurs rencontrés affirment que leurs efforts ne seront couronnés de succès que s'ils sont mis à l'abri des besoins en facteurs de productions. Notamment les engrais, les herbicides et les insecticides. «Nous redoutons surtout l'apparition des chenilles qui ont dévasté des plantations dans la région de Kaniasso et de Massagougou», explique Fofana, président de la chambre d'agriculture du Denguélé.
Gouvernement et organisations internationales «en alerte»
Parlant de chenilles, Boua Bi, cadre à la direction régionale de l'agriculture d'Odienné explique que le ministère de tutelle a déjà été saisi. Mais également, le Pam (Programme alimentaire mondial) et l'Onuci (Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire) qui se sont rendus sur les lieux pour constater l'existence de ces parasites. «Les insectes dévastateurs résistent à nos insecticides ordinaires. Donc, nous espérons que, cette année, des mesures seront prises pour lutter plus efficacement», ont exprimé plusieurs planteurs. Le directeur départemental de l'agriculture, Coulibaly Messitro, affirme que tous les techniciens de l'agriculture sont en «alerte maximale» pour contrer ces chenilles. Les riziculteurs de la région, quant à eux, se frottent les mains. L'Etat de Côte d'Ivoire, à travers le ministère de l'Agriculture, dans le cadre du Programme d'urgence riz, a mis des facteurs de productions y compris des semences pouvant couvrir 600 hectares à la disposition des producteurs. Avec une caution de 25 mille francs par hectare, les paysans bénéficient d'engrais, d'herbicide, d'insecticide et de semences d'une valeur de 120 mille de Fcfa à l'hectare. Les riziculteurs ont aussi bénéficié de 8 motoculteurs et de six batteuses. Une somme de 35 millions de Fcfa serait déjà en instance de décaissement pour la construction d'une usine de riz dans la région. «Le gouvernement nous a fait un prêt. Et nous pensons que c'est une occasion qu'il donne aux producteurs de riz pour sortir de la léthargie. Nous sommes surtout heureux qu'il nous donne la possibilité de rembourser en nature. Nous allons faire en sorte que ceux qui ont bénéficié de cette aide, travaillent bien pour rembourser afin que, l'année prochaine, l'aide soit ouverte à un plus grand nombre», se réjouit Gaoussou Diabaté, président de la coopérative des riziculteurs du Denguélé (Coderiz-D). Pour la bonne gestion de ces aides, M. Diabaté explique que l'encadrement et le suivi des bénéficiaires seront assurés par l'Anader.
Le fumier remplace l'engrais chimique
Dans le Denguélé, les personnes qui ont fait des cultures vivrières et de rente leur activité principale, tirent le diable par la queue. L'accès aux facteurs de production notamment les intrants demeure difficile. Pour pallier un tant soit peu ce problème, l'entreprise Ivoire Coton offre son aide aux cotonculteurs en leur demandant de s'inscrire sur une liste..
Ainsi, ils se voient garantir des crédits pour acheter des intrants pour l'ensemencement et l'entretien des cultures. Cette année, le prix du sac d'engrais Npk est fixé à 14.250 francs. Celui de l'urée est de 13.000 francs. Contre respectivement 18.250 francs et 16.500 francs l'an dernier. Notons que la subvention de l'Etat avait ramené ces prix à 11.500 francs et 10.500 francs aux paysans
Qui espèrent que, l'Etat intervienne encore cette année pour rendre ces prix plus intéressants. Les engrais chimiques étant hors de prix, les techniciens de l'agriculture explorent d'autres voies pour la fertilisation des sols. L'utilisation de la fumure (excréments d'animaux traités dans un activeur) est en phase d'expérimentation. «Ce fumier a l'avantage de permettre aux paysans de faire des économies», soutient Kouamé Bertin, assistant financier à Ivoire Coton. Le maître d'œuvre du projet est la Compaci. L'anacarde est la deuxième culture de rente de la région. Ceux dont les plantations sont vieilles de plus de quatre ans, se préparent à l'entretien du mois de juin. Le rendement de la région n'est pas fameux, à en croire les spécialistes. Il se situe en moyenne à 400 kg par hectare. Contre 800 Kg voire une tonne à l'hectare dans les conditions normales. Le mauvais entretien serait, à en croire le directeur départemental de l'agriculture, la principale cause de cette situation. «Il faut que les paysans respectent les conseils des agents de l'Anader pour espérer faire une bonne récolte (Voir encadré)», recommande le fonctionnaire.
Tenin Bè Ousmane à Odienné
Nous sommes dans le champ de Koné Abdoulaye, jeune agriculteur de trente ans, à quelques kilomètres de la ville de Goulia située à près de 90 km d'Odienné. «En dehors des jours de marché, vous ne trouverez aucun adulte dans le village entre 8 heures et 16 heures. Le début de la saison agricole caractérisé par les labours et les semis est la période la plus déterminante dans le succès de l'année agricole. Pour les céréales, il faut que le sol soit prêt et semé avant la fin du mois de juin», explique le jeune homme, très occupé. Les mains appuyées sur une charrue traînée par une paire de bœufs que dirige un jeune garçon (son cadet probablement).
On bénit la pluie !
Le jeune agriculteur, le torse nu et dégoulinant de sueur, estime à 3 hectares la surface qu'il a déjà semée en maïs. «Il me reste encore trois autres hectares à labourer », révèle-t-il avant d'indiquer qu'il envisage de faire un peu de tout : du coton, du riz, du fonio... Comme lui, les agriculteurs de la région du Denguélé (plus de 70 mille, selon les responsables des organisations professionnelles agricoles de la région) sont tous au champ. Personne ne veut rater cette entame de saison dont la coïncidence avec le précontentieux électoral sur la «liste grise» serait l'une des causes de la faible affluence de pétitionnaires. Bazoumana Koné, président local de la Cei de Goulia (90 km d'Odienné) révélait le 2 juin, que seulement 16 dossiers ont été reçus sur près de 200 attendus.
Cette année, les paysans sont unanimes. La saison sera bien arrosée. «Les pluies ont commencé un peu plus tôt. Nous souhaitons que cette saison nous fasse oublier les dégâts de la longue sécheresse que nous avons connue l'année dernière, durant le mois de juillet», a laissé entendre un autre paysan de Goulia. Comme lui, tous les cultivateurs rencontrés affirment que leurs efforts ne seront couronnés de succès que s'ils sont mis à l'abri des besoins en facteurs de productions. Notamment les engrais, les herbicides et les insecticides. «Nous redoutons surtout l'apparition des chenilles qui ont dévasté des plantations dans la région de Kaniasso et de Massagougou», explique Fofana, président de la chambre d'agriculture du Denguélé.
Gouvernement et organisations internationales «en alerte»
Parlant de chenilles, Boua Bi, cadre à la direction régionale de l'agriculture d'Odienné explique que le ministère de tutelle a déjà été saisi. Mais également, le Pam (Programme alimentaire mondial) et l'Onuci (Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire) qui se sont rendus sur les lieux pour constater l'existence de ces parasites. «Les insectes dévastateurs résistent à nos insecticides ordinaires. Donc, nous espérons que, cette année, des mesures seront prises pour lutter plus efficacement», ont exprimé plusieurs planteurs. Le directeur départemental de l'agriculture, Coulibaly Messitro, affirme que tous les techniciens de l'agriculture sont en «alerte maximale» pour contrer ces chenilles. Les riziculteurs de la région, quant à eux, se frottent les mains. L'Etat de Côte d'Ivoire, à travers le ministère de l'Agriculture, dans le cadre du Programme d'urgence riz, a mis des facteurs de productions y compris des semences pouvant couvrir 600 hectares à la disposition des producteurs. Avec une caution de 25 mille francs par hectare, les paysans bénéficient d'engrais, d'herbicide, d'insecticide et de semences d'une valeur de 120 mille de Fcfa à l'hectare. Les riziculteurs ont aussi bénéficié de 8 motoculteurs et de six batteuses. Une somme de 35 millions de Fcfa serait déjà en instance de décaissement pour la construction d'une usine de riz dans la région. «Le gouvernement nous a fait un prêt. Et nous pensons que c'est une occasion qu'il donne aux producteurs de riz pour sortir de la léthargie. Nous sommes surtout heureux qu'il nous donne la possibilité de rembourser en nature. Nous allons faire en sorte que ceux qui ont bénéficié de cette aide, travaillent bien pour rembourser afin que, l'année prochaine, l'aide soit ouverte à un plus grand nombre», se réjouit Gaoussou Diabaté, président de la coopérative des riziculteurs du Denguélé (Coderiz-D). Pour la bonne gestion de ces aides, M. Diabaté explique que l'encadrement et le suivi des bénéficiaires seront assurés par l'Anader.
Le fumier remplace l'engrais chimique
Dans le Denguélé, les personnes qui ont fait des cultures vivrières et de rente leur activité principale, tirent le diable par la queue. L'accès aux facteurs de production notamment les intrants demeure difficile. Pour pallier un tant soit peu ce problème, l'entreprise Ivoire Coton offre son aide aux cotonculteurs en leur demandant de s'inscrire sur une liste..
Ainsi, ils se voient garantir des crédits pour acheter des intrants pour l'ensemencement et l'entretien des cultures. Cette année, le prix du sac d'engrais Npk est fixé à 14.250 francs. Celui de l'urée est de 13.000 francs. Contre respectivement 18.250 francs et 16.500 francs l'an dernier. Notons que la subvention de l'Etat avait ramené ces prix à 11.500 francs et 10.500 francs aux paysans
Qui espèrent que, l'Etat intervienne encore cette année pour rendre ces prix plus intéressants. Les engrais chimiques étant hors de prix, les techniciens de l'agriculture explorent d'autres voies pour la fertilisation des sols. L'utilisation de la fumure (excréments d'animaux traités dans un activeur) est en phase d'expérimentation. «Ce fumier a l'avantage de permettre aux paysans de faire des économies», soutient Kouamé Bertin, assistant financier à Ivoire Coton. Le maître d'œuvre du projet est la Compaci. L'anacarde est la deuxième culture de rente de la région. Ceux dont les plantations sont vieilles de plus de quatre ans, se préparent à l'entretien du mois de juin. Le rendement de la région n'est pas fameux, à en croire les spécialistes. Il se situe en moyenne à 400 kg par hectare. Contre 800 Kg voire une tonne à l'hectare dans les conditions normales. Le mauvais entretien serait, à en croire le directeur départemental de l'agriculture, la principale cause de cette situation. «Il faut que les paysans respectent les conseils des agents de l'Anader pour espérer faire une bonne récolte (Voir encadré)», recommande le fonctionnaire.
Tenin Bè Ousmane à Odienné