Affaire Désiré Tagro - Gbagbo ou le clanisme au pouvoir

C’est le tribalisme au pouvoir. Ni plus, ni moins. Lorsque Laurent Gbagbo accède au pouvoir fin 2000, c’est grâce à la tribu présente au sein de la junte du CNSP et dans l’armée. Le soutien des galonnés originaires de l’Ouest lors de la transition militaire n’est un secret pour personne. Immédiatement, il nomme l’Akan Affi N’Guessan à la Primature et fait élire le ‘‘Dioula’’ Kouliblay Mamadou au Parlement. Lorsque Marcoussis est signé, le clan rappelle à Affi qu’il « n’est qu’un Akan de service ». Aujourd’hui, quand Koulibaly se rebelle, on lui rappelle également ses origines nordistes. La géopolitique est-il de la realpolitik ou l’expression d’un réel tribalisme ancré en soi ? Pour le régime Gbagbo, en tout cas, c’est l’expression d’un esprit de clan originel. C’est pourquoi, lundi devant l’Hémicycle, Quelques dizaines de jeunes, vraissement originaires de l’Ouest du pays, ont brandi des pancartes pour rappeler à Koulibaly ses origines. Lui dire en fait qu’il n’est pas un des leurs. Qu’il ne fait que servir. Servir le FPI, un parti de l’Ouest. Kouliblay qui connaît bien ses « camarades » de parti avait déjà averti qu’à ce rythme on lui nierait sa nationalité. Visiblement, on n’en est pas très loin. Les jeunes qui sont, en effet, allés brandir des pancartes avec des messages (que nous n’osons même pas retranscrire) n’ont pas été inquiétés par les forces de défense et de sécurité, dont peut-être un bon nombre a été recruté par…Tagro.
Que tout cela est vilain ! En réalité, l’affaire Koulibaly-Tagro, par la volonté sans doute du second, bascule insidieusement sur le terrain du tribalisme. Sans que personne n’ose dire stop. N’est-ce pas le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo qui insinue lui-même subtilement que le tour des siens après ‘’40 ans d’hégémonie Akan’’ est arrivé ? Pour ceux qui en doutaient encore, sortez de vos songes. Le régime Gbagbo, c’est la tribu et le clan au pouvoir. Simplement.

KIGBAFORY Inza