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Politique Publié le mercredi 30 juin 2010 | Le Patriote

Au commencement était le tribalisme…

© Le Patriote Par Prisca
Politique/Front populaire ivoirien: Ouverture de la 20è édition de la Fête de la liberté, en présence du président du parti, M. Pascal Affi N`guessan
Jeudi 29 avril 2010. Abidjan, Yopougon. Célébration de la Fête de la Liberté sur le site du futur siège du Front populaire ivoirien (FPI)
La vérité a fini par rattraper le mensonge. L’affaire de tribalisme et de favoritisme qui éclabousse la refondation et principalement le ministre Désiré Tagro, qui a reconnu avoir recruté à l’école de police et fait entré à l’ENA, les originaires de sa région et les militants du FPI, montre au grand jour que le parti du candidat Laurent Gbagbo ne gouverne pas pour les Ivoiriens mais pour la tribu, le clan et la région. Depuis dix ans que le camarade socialiste est aux affaires dans notre pays, c’est à cela que nous assistons. Toutes les sphères sociales et économiques sont visitées par ces tares qui renvoient aux orties la volonté d’instaurer la République. Dire, selon la maxime de Laurent Gbagbo, que sous la refondation, « la patrie, c’est le village », revient pratiquement à défoncer une porte déjà ouverte. Toute la gouvernance du grand chef prend ancrage sur le triptyque « village, clan, région », qui se précise comme les tares congénitales du régime. C’est véritablement le cas de le dire. La raison fondamentale qui a guidé la création même du Front Populaire Ivoirien y trouve toute sa substance. En effet, pendant tout le temps qu’a duré son combat dans l’opposition, Laurent Gbagbo n’a eu de cesse de brandir comme fonds de commerce, l’affaire Guébié, manipulée à souhait pour donner à l’opinion l’idée selon laquelle, sa tribu est frappée de tentative génocidaire. Il a fallu l’ouvrage du sociologue Gadji, pour battre en brèche cette thèse montée de toutes pièces. De plus, en évoquant sa lutte politique, Gbagbo ne finit pas de se comparer aux grandes figures politiques de sa région natale comme Victor Biaka Boda, Dignan Bailly, Kragbé Gnangbé. C’est cet élan tribal qui a guidé la réaction des militants du FPI lors du « Boycott actif » des élections en 1995. Foulant aux pieds les lois de la République, le FPI a chassé les planteurs Baoulé de Gagnoa, qui n’ont eu leur salut, qu’en se réfugiant au CAFOP et à la Brigade de gendarmerie de la cité du Fromager. C’est encore ce tribalisme primaire qui a guidé la chasse contre de « prétendus étrangers » qui veulent participer aux débats politiques et surtout le recours au village proposé par Boga Doudou dans le cadre de la politique d’identification des citoyens. Il est coutumier de voir au Palais, les gens s’exprimer dans la langue du terroir du grand chef. Depuis dix ans, on a vite fait de réduire la République au village du chef du moment. Ce sont les hommes et femmes du centre ouest qui détiennent les manettes du pouvoir. Pour tromper l’opinion, du moins pour se mentir à soi-même, on place quelques menus fretins des autres régions à quelque poste sans consistance et contenance. A dire vrai, ils sont pris en flagrant délit de tribalisme et de favoritisme, tous ceux qui se prévalaient du titre ronflant de « poches de moralité », qui nous promettaient « Une nouvelle alternative démocratique en Côte d’Ivoire ». Plus prétentieux, ils claironnaient leur volonté de « gouverner autrement et mieux ». Il faut leur concéder cette énormité. Depuis une décennie, le pays est vraiment géré « autrement ». Une gouvernance du pire ! En la matière, Désiré Tagro n’a rien inventé.

Bakary Nimaga
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