L’affaire Koulibaly-Tagro donne, en ce moment, du tournis aux militants du parti au pouvoir. Ils ne savent plus où donner de la tête. Incursion dans les Agoras et Parlements, des espaces d’échanges des militants du Front populaire ivoirien (Fpi).
L’éclatement, le 10 juin, de l’affaire des ‘‘2/3 des places aux concours de police réservées aux pontes du parti au pouvoir’’ a mis les agoras et Parlements dans une situation inconfortable. D’habitude très alertes sur les sujets de politique nationale, les agoras et parlements, aujourd’hui, ont perdu de leur superbe face à ce scandale qui a eu le mérite d’être révélé par un des pions essentiels du système, Mamadou Koulibaly, vice-président du Fpi et numéro 1 du Parlement ivoirien. La ‘‘cheville ouvrière’’ de la politique de propagande du parti au pouvoir est face à un dilemme cornélien. Et, l’affaire Koulibaly-Tagro est diversement interprétée en ces endroits. Des animateurs préfèrent, dans l’expectative, éluder le sujet pour ne pas effaroucher les auditeurs qui pourraient avoir une opinion contraire à celle qu’ils émettront. Mardi, dans la commune des affaires, au Plateau, où nous nous sommes rendus à l’heure de la pause, la ‘‘sorbonne’’ comme à l’accoutumée, grouillait de monde. Les hauts parleurs des deux principaux responsables du site, Richard Dacoury et Nado Clément, rivalisent. L’affaire Koulibaly-Tagro parmi la foultitude de sujets est la plus attendue. L’un des animateurs, S (initiale de son pseudonyme), le seul d’ailleurs, vers la fin des échanges, se saisit du micro, à la ‘‘sorbone-solidarité’’, pour oser un commentaire sur l’affaire. Il prend fait et cause pour Mamadou Koulibaly. Pour lui, l’entreprise du numéro 2 de la République est salutaire et courageuse en ce sens qu’elle rentre dans la droite ligne de la politique de moralisation de la vie publique. Une politique chère à Laurent Gbagbo. Il essaie, dans son argumentaire, de convaincre les auditeurs d’épouser cette politique qui, selon lui, est en fait l’application de la théorie du président Laurent Gbagbo qui visait à moraliser la vie publique. Mais, dans l’assistance, à côté de nous, certains auditeurs n’entendent pas cela de cette oreille. Ils profèrent des propos plutôt malveillants à l’encontre du président de l’Assemblée nationale. Ils prétextent que ce dont Mamadou Koulibaly accuse le ministre de l’Intérieur ne date pas d’aujourd’hui. Désiré Tagro, soutient l’un d’entre eux, ne sera ni le premier, ni le dernier à agir de la sorte. La réaction de ce dernier fait tâche d’huile dans l’assistance. Un sorbonnard, la cinquantaine révolue, essaie de faire comprendre les idéaux dont Laurent Gbagbo était porteur lorsqu’il était dans l’opposition. Les arnaques, les détournements des deniers publics et les fraudes à tous les niveaux, sont, dit-il, des pratiques à bannir par le pouvoir. Malheureusement, dénonce-t-il, certains proches du chef de l’Etat ont mis à jamais ces projets savamment élaborés dans des tiroirs. Et, soutient-il, ils en font désormais à leur tête. Le résultat? Le rang des «frustrés» ne fait que chaque jour grossir. «La rébellion interne de Mamadou Koulibaly n’est qu’une simple demande de l’application stricto-sensu de la théorie du Président Gbagbo. L’égoïsme est devenu la chose la mieux partagée au Front populaire ivoirien», se plaint un autre. Pire, dit-il, les faits de cadres détériorent, aujourd’hui, le tissu social ivoirien et discréditent La majorité présidentielle et son candidat. Ils félicitent, à cet effet, la récente initiative prise par les responsables de l’Ecole militaire préparatoire (Empt) de Bingerville. Treize (13) élèves de la classe de terminale qui ont été exclus pour avoir commis un acte de violence sur l’un des leurs. Faisant, de ce fait, un rapprochement des mêmes faits qui ont cours sur les campus, ils ont souhaité que cette politique de ‘’nettoyage’’ s’applique aussi dans le milieu universitaire où l’impunité est devenue le maître mot. «Cette sanction est un pan du succès de la lutte de Koulibaly. Une lutte qui doit désormais être vulgarisée et appliquée à tous les niveaux pour que le Fpi tienne ses promesses et ne meurt pas», soutient un autre qu’on désignera sous les initiales D. G.
Au ‘‘Tout puissant congrès d’Abobo’’ où nous nous sommes rendus dans la soirée, le décor était le même, divisé entre Pro-Koulibaly et pro-Tagro. A côté des responsables et animateurs qui mènent un raisonnement intellectuel et qui n’ont pas toujours besoin que leur parti soit caressé dans le sens du poil, d’autres ont une démarche extrémiste voire fanatique. Ils en veulent terriblement à Mamadou Koulibaly. Ils estiment que le numéro 3 du Front populaire ivoirien «met du sable dans l’attiéké du pouvoir» en dénonçant sur la place publique les travers de la Refondation. «Il faut alors écourter ses actions», préconise l’un d’eux qui dit ne pas comprendre l’attitude de Koulibaly. Pour ces fanatiques du Fpi, Mamadou Koulibaly travaille contre La majorité présidentielle. Ils soutiennent qu’il n’est pas politiquement outillé pour mener à fond la politique de leur parti. S’il a été admis dans le cercle restreint du Fpi, c’est parce que, selon eux, Laurent Gbagbo avait besoin d’un expert en économie pour gérer les questions économiques du Fpi. Mais, certaines sources de la galaxie patriotique nous révèlent la vérité sur l’attitude de leurs camarades qui refusent de voir la vérité en face. Selon ces sources, tous ceux qui refusent que la ‘‘machine Koulibaly’’ s’actionne pour moraliser la vie publique, sont ceux dont les noms sont en train d’être enregistrés dans la ‘‘machine Tagro’’ pour le prochain concours de police. Ces sources soulignent que ceux qui soutiennent Koulibaly dans les agoras et Parlements sont des «frustrés» du système. Ce sont des jeunes, dit-il, qui ont été grugés par des barons du Fpi au cours des concours de police ou des jeunes qui ont vu leurs camarades être recrutés simplement sans avoir participé au concours. L’enquête du procureur Raymond Tchimou pour faire la lumière sur cette affaire suit son cours. En attendant, dans ces lieux dits de libre expression à Yopougon, Koumassi, Port-Bouët… le débat est ouvert entre les militants de la Refondation.
Sylvain Beugré
L’éclatement, le 10 juin, de l’affaire des ‘‘2/3 des places aux concours de police réservées aux pontes du parti au pouvoir’’ a mis les agoras et Parlements dans une situation inconfortable. D’habitude très alertes sur les sujets de politique nationale, les agoras et parlements, aujourd’hui, ont perdu de leur superbe face à ce scandale qui a eu le mérite d’être révélé par un des pions essentiels du système, Mamadou Koulibaly, vice-président du Fpi et numéro 1 du Parlement ivoirien. La ‘‘cheville ouvrière’’ de la politique de propagande du parti au pouvoir est face à un dilemme cornélien. Et, l’affaire Koulibaly-Tagro est diversement interprétée en ces endroits. Des animateurs préfèrent, dans l’expectative, éluder le sujet pour ne pas effaroucher les auditeurs qui pourraient avoir une opinion contraire à celle qu’ils émettront. Mardi, dans la commune des affaires, au Plateau, où nous nous sommes rendus à l’heure de la pause, la ‘‘sorbonne’’ comme à l’accoutumée, grouillait de monde. Les hauts parleurs des deux principaux responsables du site, Richard Dacoury et Nado Clément, rivalisent. L’affaire Koulibaly-Tagro parmi la foultitude de sujets est la plus attendue. L’un des animateurs, S (initiale de son pseudonyme), le seul d’ailleurs, vers la fin des échanges, se saisit du micro, à la ‘‘sorbone-solidarité’’, pour oser un commentaire sur l’affaire. Il prend fait et cause pour Mamadou Koulibaly. Pour lui, l’entreprise du numéro 2 de la République est salutaire et courageuse en ce sens qu’elle rentre dans la droite ligne de la politique de moralisation de la vie publique. Une politique chère à Laurent Gbagbo. Il essaie, dans son argumentaire, de convaincre les auditeurs d’épouser cette politique qui, selon lui, est en fait l’application de la théorie du président Laurent Gbagbo qui visait à moraliser la vie publique. Mais, dans l’assistance, à côté de nous, certains auditeurs n’entendent pas cela de cette oreille. Ils profèrent des propos plutôt malveillants à l’encontre du président de l’Assemblée nationale. Ils prétextent que ce dont Mamadou Koulibaly accuse le ministre de l’Intérieur ne date pas d’aujourd’hui. Désiré Tagro, soutient l’un d’entre eux, ne sera ni le premier, ni le dernier à agir de la sorte. La réaction de ce dernier fait tâche d’huile dans l’assistance. Un sorbonnard, la cinquantaine révolue, essaie de faire comprendre les idéaux dont Laurent Gbagbo était porteur lorsqu’il était dans l’opposition. Les arnaques, les détournements des deniers publics et les fraudes à tous les niveaux, sont, dit-il, des pratiques à bannir par le pouvoir. Malheureusement, dénonce-t-il, certains proches du chef de l’Etat ont mis à jamais ces projets savamment élaborés dans des tiroirs. Et, soutient-il, ils en font désormais à leur tête. Le résultat? Le rang des «frustrés» ne fait que chaque jour grossir. «La rébellion interne de Mamadou Koulibaly n’est qu’une simple demande de l’application stricto-sensu de la théorie du Président Gbagbo. L’égoïsme est devenu la chose la mieux partagée au Front populaire ivoirien», se plaint un autre. Pire, dit-il, les faits de cadres détériorent, aujourd’hui, le tissu social ivoirien et discréditent La majorité présidentielle et son candidat. Ils félicitent, à cet effet, la récente initiative prise par les responsables de l’Ecole militaire préparatoire (Empt) de Bingerville. Treize (13) élèves de la classe de terminale qui ont été exclus pour avoir commis un acte de violence sur l’un des leurs. Faisant, de ce fait, un rapprochement des mêmes faits qui ont cours sur les campus, ils ont souhaité que cette politique de ‘’nettoyage’’ s’applique aussi dans le milieu universitaire où l’impunité est devenue le maître mot. «Cette sanction est un pan du succès de la lutte de Koulibaly. Une lutte qui doit désormais être vulgarisée et appliquée à tous les niveaux pour que le Fpi tienne ses promesses et ne meurt pas», soutient un autre qu’on désignera sous les initiales D. G.
Au ‘‘Tout puissant congrès d’Abobo’’ où nous nous sommes rendus dans la soirée, le décor était le même, divisé entre Pro-Koulibaly et pro-Tagro. A côté des responsables et animateurs qui mènent un raisonnement intellectuel et qui n’ont pas toujours besoin que leur parti soit caressé dans le sens du poil, d’autres ont une démarche extrémiste voire fanatique. Ils en veulent terriblement à Mamadou Koulibaly. Ils estiment que le numéro 3 du Front populaire ivoirien «met du sable dans l’attiéké du pouvoir» en dénonçant sur la place publique les travers de la Refondation. «Il faut alors écourter ses actions», préconise l’un d’eux qui dit ne pas comprendre l’attitude de Koulibaly. Pour ces fanatiques du Fpi, Mamadou Koulibaly travaille contre La majorité présidentielle. Ils soutiennent qu’il n’est pas politiquement outillé pour mener à fond la politique de leur parti. S’il a été admis dans le cercle restreint du Fpi, c’est parce que, selon eux, Laurent Gbagbo avait besoin d’un expert en économie pour gérer les questions économiques du Fpi. Mais, certaines sources de la galaxie patriotique nous révèlent la vérité sur l’attitude de leurs camarades qui refusent de voir la vérité en face. Selon ces sources, tous ceux qui refusent que la ‘‘machine Koulibaly’’ s’actionne pour moraliser la vie publique, sont ceux dont les noms sont en train d’être enregistrés dans la ‘‘machine Tagro’’ pour le prochain concours de police. Ces sources soulignent que ceux qui soutiennent Koulibaly dans les agoras et Parlements sont des «frustrés» du système. Ce sont des jeunes, dit-il, qui ont été grugés par des barons du Fpi au cours des concours de police ou des jeunes qui ont vu leurs camarades être recrutés simplement sans avoir participé au concours. L’enquête du procureur Raymond Tchimou pour faire la lumière sur cette affaire suit son cours. En attendant, dans ces lieux dits de libre expression à Yopougon, Koumassi, Port-Bouët… le débat est ouvert entre les militants de la Refondation.
Sylvain Beugré