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Politique Publié le jeudi 1 juillet 2010 | Le Patriote

Sur une col - Merci M. le député

© Le Patriote Par Prisca
Politique/Front populaire ivoirien: Ouverture de la 20è édition de la Fête de la liberté, en présence du président du parti, M. Pascal Affi N`guessan
Jeudi 29 avril 2010. Abidjan, Yopougon. Célébration de la Fête de la Liberté sur le site du futur siège du Front populaire ivoirien (FPI). Photo: assis de g. à dr. Mamadou Koulibaly, Simone Gbagbo, Affi N`guessan et Abou Drahamane Sangaré
Ce que d’aucuns croient être un débat, peut-être le débat du siècle – je veux parler de l’affaire Tagro –, et qui polarise si bruyamment l’actualité nationale, n’en est en réalité pas un, même si tout semble se mettre en place pour qu’il soit mené. On voit bien de ce point de vue que le Parlement se bouge et que la Justice a déjà enclenché une procédure pour la circonstance. On observe également que, insidieusement, certains se démènent pour faire glisser cette affaire sur un terrain politicien.

Mais le gros lièvre soulevé récemment par Mamadou Koulibaly, j’en suis persuadé, ne peut pas être autre chose que ce qu’il reste en vérité : le triste et terrible constat, dix années après, de l’échec du FPI, mais sans doute et surtout, de Laurent Gbagbo.

Je crois que le véritable débat est là. Qu’un ponte d’un régime politique, d’un système qui vient de passer une bonne décennie aux affaires, en arrive, au moment où il est question de renouveler son contrat avec le peuple, là où il faut chercher et peser ses mots pour donner du relief à son bilan, l’enrober au chocolat d’un succès qui, dans le cas du FPI, n’est pas loin de s’apparenter à une catastrophe, qu’un tel personnage dis-je, choisisse ce moment pour étaler au grand jour les laideurs de ce pouvoir, n’est pas chose à prendre à la légère.

Ce que les Ivoiriens ont entendu de la bouche de ce monsieur n’est pas un simple coup de gueule. Ce n’est pas, comme il le prétend, une façon pour lui d’interpeller les siens et leur dire : « sortons de la pourriture dans laquelle nous sommes englués jusqu’au cou pour nous installer dans la propreté ». Non ! Koulibaly, en dénonçant – et en prenant soin de pointer du doigt son propre camp – le tribalisme, le népotisme, le clientélisme, le vol, l’enrichissement illicite et toutes les exécrations du régime FPI, établit un constat d’échec de la gouvernance des refondateurs. Il hurle sa douleur devant la ruine des valeurs que ce parti, socialiste d’essence, a incarné jadis. Mais il ne dit pas – sinon il ne s’y serait pas pris à la veille des élections – : « ressaisissons-nous et reprenons le pouvoir pour le gérer autrement ».

Il faut bien le comprendre : Koulibaly ne parle même pas au FPI, encore moins à Tagro et a fortiori à Gbagbo. Il parle à la Côte d’Ivoire, aux Ivoiriens. A tous les Ivoiriens. Il parle surtout aux électeurs. Il leur dit : « vous nous avez choisis pour que nous vous procurions le bien-être, pour que nous essayions de partager les richesses de ce pays avec vous, pour que nous vous offrions le développement. Mais nous avons tout volé, nous avons servi nos tribus, nos amis, nos maîtresses et nous vous avons laissés dans la misère. A vous de voir si on mérite encore que vous nous fassiez à nouveau confiance ». Koulibaly a dressé le bilan des dix ans de pouvoir de Gbagbo et du FPI. Et il nous en a étalé la nullité. Merci Monsieur le député, représentant du peuple

Koré Emmanuel
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