Les policiers de Côte d’Ivoire ne démordent pas de colère depuis quelques temps. Ainsi, les grognes et les menaces face au non-paiement de primes appelées « haut les cœurs » et de baux administratifs, se font de plus en plus entendre dans les différentes unités. La tension montée d’un cran, les policiers ont décidé de saisir le procureur militaire, Ange Kessy Kouamé, afin de voir plus clair dans cette affaire. Joint hier au téléphone, en début d’après-midi, le procureur Ange Kessy a confirmé les faits qui ont été rapportés dans la presse. Il s’est réjoui de la démarche adoptée par ce groupe de policiers qui a choisi de saisir le tribunal militaire plutôt que de s’adonner à des actes de vandalisme, comme ce fut le cas pour les gendarmes. Selon lui, les policiers ont porté plainte contre leurs chefs hiérarchiques pour les questions de primes et baux impayés. « J’ai reçu leur plainte. Maintenant, nous mettrons tout en œuvre pour que cette affaire soit portée devant les tribunaux. La procédure suivra son cours. C’est une belle leçon que viennent de donner les policiers. C’est la voie que nous conseillons aux hommes en armes lorsqu’il y a un problème et non de troubler l’ordre public. Encore moins, de perturber les examens du BAC comme l’ont fait les gendarmes » a-t-il déclaré. Le procureur Ange Kessy a donc accueilli favorablement la plainte des agents de police tout en promettant que le tribunal militaire jouera sa partition. Après le Fonds de prévoyance militaire, c’est un gros dossier auquel doit faire face le tribunal militaire avec à sa tête, le procureur Ange Kessy Kouamé. Les corps habillés, notamment les policiers et les gendarmes, attendent beaucoup de cette institution dans cette affaire de bail et de prime impayés qui suscitent tant de colère dans les casernes et unités de police. Tous les policiers, sans exception, sont-ils pris en compte dans le paiement des « haut les cœurs » ? Si oui, qui a donc détourné cet argent ? L’argent des baux des policiers a-t-il été également détourné ? Et par qui ? C’est à ces questions que devra répondre le tribunal militaire d’Abidjan. En cas de malversation avérée, il est évident que le procureur militaire Ange Kessy, va frapper fort dans le camp de la police nationale.
Lance Touré
Lance Touré