La stratégie est commode et connue de tous les observateurs attentifs de la scène politique ivoirienne. A chaque fois qu’il est en difficulté, le FPI invente des stratagèmes pour retarder le processus électoral en cours. Le porte-voix du parti présidentiel a levé un lièvre à lui en barrant, hier, à sa UNE : «vérification de la liste électorale : la Sagem accusée de sabotage ». Motif allégué : « la Sagem a décidé de privilégier dans son approche, la vérification informatique en réduisant la vérification manuelle ». Le confrère donne de fausses affirmations dont le seul et l’unique but est de diaboliser cet opérateur technique qu’est la Sagem. On fait croire comme si c’est la Sagem qui dicte ses lois à l’ensemble des structures techniques impliquées dans le processus électoral. Faisant semblant d’ignorer ainsi qu’il existe un cahier de charge et un mode opératoire de collaboration qui lient les différentes structures. Dans ce cas, d’où viendrait alors cette propension de Sagem à en imposer aux autres structures et par ricochet à l’Etat de Côte d’Ivoire au grand dam du guide méthodologique adopté par tous ? On voit clairement que l’objectif inavoué du camp présidentiel est de manipuler-encore une fois- l’opinion en vue de discréditer l’opérateur technique privé et remettre en cause les acquis de l’enrôlement électoral. Le guide méthodologique en vigueur expose clairement que la vérification de la liste électorale provisoire réclamée par le camp présidentiel, se fait en deux phases. Une phase informatique et une seconde manuelle. C’est lorsque la phase informatique ne réussit pas à clarifier le statut de certains pétitionnaires (appelés reliquat ou liste résiduelle) que ceux-ci sont soumis à la phase manuelle, c’est-à-dire à la vérification à travers les registres d’Etat-civil. Ainsi, en son chapitre 4, le guide est sans ambages : « La population cible est alors scindée en deux catégories :
- Catégorie T1 : dossiers des pétitionnaires croisés positivement avec les fichiers de vérification
- Catégorie R1 : reliquat (autres dossiers).
Le fichier du reliquat (catégorie R1) est remis sous format électronique par les Opérateurs Techniques à l’ONI ».
Le FPI en déroute
La vérité, c’est que le Fpi est actuellement dans ses petits souliers au vu des résultats provisoires obtenus à la phase informatique en cours. Le camp présidentiel en est d’autant dérouté qu’il a crié sur tous les toits que la liste provisoire était truffée d’étrangers et de « voleurs de nationalité ivoirienne ». Alors, ses représentants au sein des structures techniques organisent des fuites d’informations en vue de crier au loup et si possible bloquer encore le processus électoral. Le bouc émissaire est tout trouvé : la Sagem. Et pourtant, cet opérateur dont la compétence n’est plus à démontrer-pour avoir réussi au Nigeria, en Afrique du Sud, au Ghana, en Mauritanie, au Maroc, au Mali- a toujours travaillé en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INS) que dirige un proche de Gbagbo. Le Pr. Méleu Mathieu a, à plusieurs reprises, soutenu avoir travaillé dans la transparence et la rigueur requises avec la Sagem. Ainsi, le 23 mars 2010, au terme d’une réunion à la Primature, le D.G de l’INS a répondu à une question d’un confrère à propos d’un audit de la liste de 5.300.000 électeurs que réclamaient certains leaders politiques, en ces termes : « Nous n’avons aucun problème. S’ils (ces leaders politiques) décident d’auditer, ils peuvent le faire. Ce qu’on peut dire, c’est que nous (INS et SAGEM) avons traité pour arriver à cette liste-là avec toute la rigueur requise ». Tout ce qui se passe ou se concocte dans les officines du FPI a pour finalité de retarder les échéances électorales.
Gbagbo ne veut pas aller à l’élection parce qu’il a un bilan qu’il ne peut certainement pas défendre. Tant l’homme semble avoir déçu les Ivoiriens après les avoir fait rêver par ses professions de foi dans l’opposition. Il ne veut pas aller à l’élection parce qu’il connaît la réalité du terrain et le poids réel de son parti, le FPI. En dépit des apparences, l’incertitude est grandissante au Front populaire ivoirien et le découragement gagne du terrain surtout chez les militants de base qui ont été déchantés par les dix ans de gestion approximative des affaires de l’Etat par leur parti. La récente sortie médiatique de Mamadou Koulibaly, président de l’assemblée nationale troisième vice-président du FPI, contre les pratiques mafieuses du régime, n’est pas faite pour arranger les choses ou rendre la tâche facile à Gbagbo.
Ibrahima B. Kamagaté
- Catégorie T1 : dossiers des pétitionnaires croisés positivement avec les fichiers de vérification
- Catégorie R1 : reliquat (autres dossiers).
Le fichier du reliquat (catégorie R1) est remis sous format électronique par les Opérateurs Techniques à l’ONI ».
Le FPI en déroute
La vérité, c’est que le Fpi est actuellement dans ses petits souliers au vu des résultats provisoires obtenus à la phase informatique en cours. Le camp présidentiel en est d’autant dérouté qu’il a crié sur tous les toits que la liste provisoire était truffée d’étrangers et de « voleurs de nationalité ivoirienne ». Alors, ses représentants au sein des structures techniques organisent des fuites d’informations en vue de crier au loup et si possible bloquer encore le processus électoral. Le bouc émissaire est tout trouvé : la Sagem. Et pourtant, cet opérateur dont la compétence n’est plus à démontrer-pour avoir réussi au Nigeria, en Afrique du Sud, au Ghana, en Mauritanie, au Maroc, au Mali- a toujours travaillé en collaboration avec l’Institut national de la statistique (INS) que dirige un proche de Gbagbo. Le Pr. Méleu Mathieu a, à plusieurs reprises, soutenu avoir travaillé dans la transparence et la rigueur requises avec la Sagem. Ainsi, le 23 mars 2010, au terme d’une réunion à la Primature, le D.G de l’INS a répondu à une question d’un confrère à propos d’un audit de la liste de 5.300.000 électeurs que réclamaient certains leaders politiques, en ces termes : « Nous n’avons aucun problème. S’ils (ces leaders politiques) décident d’auditer, ils peuvent le faire. Ce qu’on peut dire, c’est que nous (INS et SAGEM) avons traité pour arriver à cette liste-là avec toute la rigueur requise ». Tout ce qui se passe ou se concocte dans les officines du FPI a pour finalité de retarder les échéances électorales.
Gbagbo ne veut pas aller à l’élection parce qu’il a un bilan qu’il ne peut certainement pas défendre. Tant l’homme semble avoir déçu les Ivoiriens après les avoir fait rêver par ses professions de foi dans l’opposition. Il ne veut pas aller à l’élection parce qu’il connaît la réalité du terrain et le poids réel de son parti, le FPI. En dépit des apparences, l’incertitude est grandissante au Front populaire ivoirien et le découragement gagne du terrain surtout chez les militants de base qui ont été déchantés par les dix ans de gestion approximative des affaires de l’Etat par leur parti. La récente sortie médiatique de Mamadou Koulibaly, président de l’assemblée nationale troisième vice-président du FPI, contre les pratiques mafieuses du régime, n’est pas faite pour arranger les choses ou rendre la tâche facile à Gbagbo.
Ibrahima B. Kamagaté